Fiche n° 43 : Chants de l'Espace de Samuel R. Delany

Publié le par Simatural

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Résumé :

Samuel R. Delany fut une des voix les plus étonnantes de la science-fiction anglo-saxonne dans les années soixante. Ses textes brillants, sexuellement engagés, eurent un impact libérateur sur les lecteurs de l’époque et n’ont rien perdu de leur pouvoir de fascination.
Ce recueil réunit sept récits parus au moment le plus fulgurant de sa carrière littéraire, entre 1965 et 1968 :
Babel-17 (prix Nebula) : au cours d’un conflit entre Terriens et Envahisseurs, l’armée fait appel à Rydra Wong, célèbre poétesse, linguiste, télépathe et capitaine du navire Rimbaud pour résoudre l’énigme du langage des extraterrestres.  
Nova : le capitaine Lorq Von Ray, accompagné d’une bande de marginaux talentueux, part à la recherche d’un trésor fabuleux : l’illyrion, source d’énergie d’une valeur incalculable, qui ne se trouve qu’au cœur d’une étoile en train d’exploser en nova…
Ces deux romans souvent cités parmi les chefs-d’œuvre de la science-fiction s’accompagnent de textes plus courts : La Ballade de Bêta-2, Empire Star, La Fosse aux étoiles, …Et pour toujours Gomorrhe (prix Nebula), et Le Temps considéré comme une hélice de pierres semi-précieuses (double lauréat des prix Hugo et Nebula).
Une collection essentielle de quêtes grandioses, d’audaces, de vertiges et d’émerveillements – ceux du space opera, dont Delany a révolutionné le genre avec un style flamboyant.

Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=28411

Mon avis : 
J'ai un peu honte de l'avouer mais, avant de commencer cet omnibus, je n'avais jamais ouvert un livre de Delany. Ce recueil était donc pour moi une excellente occasion de découvrir cet auteur considéré comme l'un des grands de la SF.

Il a fallut un texte pour m'accrocher. Oui, un seul. La lecture des 6 autres tenait plus de la dégustation. Sept textes : du bon (avec ...Et pour toujours Gomorrhe, Nova, Le Temps considéré comme une Semi-hélice de Pierres précieuses), du très bon (La Foses aux Etoiles), de l'excellent (Empire Star) et deux pépites (Babel 17 et La Ballade de Bêta-2). Vous l'aurez compris, il n'y a rien à jeter ! 
Sous-titré 7 grands récits de Space Opera, cet omnibus raconte plusieurs quêtes de l'espace qui détonnent par leur inventivité et leur originalité ; chaque page est prétexte à un fourmillement d'idées. Cependant, une constante semble traverser ces différents textes. Ces voyages, si beaux qu'ils soient, ne sont toutefois pas gratuits. Folie, assexuation, cessité semblent être les conditions sine qua non pour vagabonder entre les étoiles Et, pourtant, si lourd que soit le tribu, aucun des protagonistes ne semble prêt à recouvrir l'intégralité de ses moyens s'il convient pour cela d'oublier les étoiles... Je ne résiste d'ailleurs pas à la tentation de vous glisser un extrait d'un passage de Nova, où l'un vieil homme raconte qu'il a vu le soleil de trop près :

Je suis aveugle, mon gars. Mais c'est un drôle de cessité. (...) En général, les aveugles sont dans le noir. Moi, j'ai du feu dans les yeux. Il y a ce soleil qui explose dans ma tête. La lumière a percuté les bâtonnets et les cônes de ma rétine qui sont maintenant stimulés en permanence, elle a tressé un méli-mélo d'arsc-en-ciel sont elle a rempli à ras toutes mes douilles. Voilà ce que je vois maintenant. Et puis toi, ici rien qu'un silhouette, là un flamboiement, un fantôme solarisé de l'autre côté de mon enfer.

   Mais Delany ne parle pas que de voyage. D'autres thématiques transcendent son oeuvre. Ainsi, il est souvent question de l'importance du langage et de la langue dans une société, de la genèse de l'art ou encore de la différence sous toutes ses formes. Pour couronner le tout, Delany possède une écriture flamboyante, magnifiquement rythmée. Poétique ? Allez j'ose ! Poétique. 
     
9/10 Ces chants de l'espace sont l'oeuvre d'une voix aussi unique que sublime. Passer à côté serait une vraie faute de goût. Un auteur classique qui n'a pas pris une ride, ou si peu, et dont les textes n'ont rien perdu de leurs pouvoirs de fascination, quarante ans après avoir été écrits.  

Simatural

Publié dans Critiques SF

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U
Je tombe sur la critique des oeuvres de S. Delany par l'ami Simatrual. Et, histoire de rajouter mon petit commentaire, je fonce dans ma bibliothèque, pour en exumer "La ballade de Beta 2". Je me souvenais que c'était génial, mais j'avais oublié les détails. Et là, horreur et putréfaction, impossible de remettre la main dessus malgré des recherches quasi archéologiques. A qui ai-je bien pu le prêter ? Tu m'étonnes qu'il (elle ?) ne me l'a pas rendu. Faut dire, je le comprend : c'est tellement bon. Un des plus beaux récits sur le thème des vaisseaux qui dérivent sans but entre les galaxies et dont les occupants, générations après générations, ont oublié le but du voyage. Une histoire désepérée, triste et sublime. Sûr que Delany est un maître conteur. Bon, je vous laisse. J'ai une enquête à mener. Tu vas me le rendre, mon bouquin ! Non mais sans blague.
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