Fiche n° 62 : La Voix du Feu de Alan Moore
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Résumé :
Informations complémentaires :
http://critic.fr/detail_livre.php?livre=27787
Mon avis :
Résumé :
En douze chapitres chronologiques (depuis 4000 av. J-C jusqu’à 1995), la ville de Northampton nous apparaît à travers le regard d’un narrateur, témoin de son époque et de l’évolution d’une région qui semble sans cesse baigner entre mythe et réalité. Douze voix, donc, pour douze récits de vie et de mort : un simple d’esprit, abandonné par les siens, découvre l’amour et le mensonge dans la période néolithique ; un chasseur médite sur la disparition soudaine et mystérieuse des gens de son clan ; en trouvant une fausse pièce de monnaie, un envoyé de Rome prend conscience de l’imminence du déclin de l’empire romain ; une vieille nonne visionnaire revit la mort d’un martyr ; de retour des Croisades, un chevalier fait ériger une église ronde dans son village ; une sorcière nous relate son parcours avant de finir sur le bûcher avec sa complice ; un vendeur de jarretelles itinérant en instance de procès s’efforce de justifier ses penchants polygames… jusqu’à l’auteur, enfin, qui nous expose ses réflexions et nous offre une visite guidée de la ville qui l’a tant inspiré. Malgré la diversité apparente de ces histoires, chaque chapitre est relié aux autres par des thèmes et des motifs récurrents : il est beaucoup question de sorcellerie, de vérité et de mensonge, de feu, bien sûr, particulièrement celui qui immole les coupables comme les victimes. Moore installe également une réflexion sur la versatilité du réel, sa propension à pencher à tout instant vers le surnaturel, sur la mort et l’au-delà avec le thème de la réincarnation et de l’immortalité, sur l’histoire enfin, inséparable selon lui de la mythologie.
« C’est un plaisir de lecture, et de relecture. Commencez où vous voudrez : le début et la fin sont deux bons choix, mais un cercle commence n’importe où, comme un bûcher. » Neil Gaiman
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Mon avis :
Adulé par les amateurs de comics, Alan Moore se fait aujourd'hui bien trop rare. Par l'intermédiaire de -on ne le dira jamais assez - son excellente collection Interstices, Calmann Lévy nous fait découvrir ce roman paru en 1995 de l'autre côte de la Manche. On ne pouvait qu'être curieux quant à ce que pouvait nous pondre l'auteur de Watchmen ou de V for Vendetta. C'est donc avec beaucoup d'intérêt, mais aussi d'espérances, que j'ouvrais ce livre au titre assez troublant : La Voix du Feu...
Douzes histoires, douze étapes dans la construction de ville natale de l'auteur, Nothampton. Douze récits chronologiques qui vont de -4000 à 1995, date, on l'a dit, de l'écriture du roman. 6000 ans d'histoires, de mythes et de légendes qui ont pour seul fil rouge, une place. Une ville en devenir. Une ville à visiter.
Avec Le Cochon de Hob, véritable défi de lecture, Moore prouve qu'il n'est pas question pour lui de choisir la facilité pour son premier roman. En effet, ce premier acte remonte à une époque où le langage commençait tout juste et balbutiait ses mots (ah ah). Plus fort encore, le narrateur se révèle être un simple d'esprit rejeté par son clan, qui peine à survivre dans un monde où il ne fait pas bon être seul. Un récit peu abordable, mais qui présente à certains égards un poésie qui lui est propre.
Je ne doute pas que certains lecteurs, fatigués de déchiffrer ce passage abandonne en route, mais je vous en prie, persévérez car le voyage, parfois difficile j'en conviens, vaut largement que l'on s'y attarde. Les textes qui suivent présentent moins de difficultés dans la forme, néanmoins, ils ne manque pas non plus d'ambition. Tous narrés à la première personne, ces douze récits de vie se veulent les témoins de moment-clés dans l'évolution de la ville. Une ville que nous fait visiter l'auteur dans le dernier texte.
Douze portraits pour ne pas oublier sur quel bourbier se fonde cette ville, mais aussi toute civilisation. Un bourbier immonde où se mélangent sperme, sang, sueur, or, croyance, trahison, cruauté, etc... Un immonde bourbier, accumulé par le passage des siècles, et que seul semble pouvoir purifier la voix du feu.
9/10 Une réussite à mettre au crédit de la collection Interstices. "Une de plus" serait-on tenté de dire.
Pour son premier roman, Alan Moore montre qu'il manie la plume avec autant d'aisance quelque soit le support. Un livre ambitieux, fou, intime, éclaté, et plus que tout, INCONTOURNABLE.
Simatural
Douzes histoires, douze étapes dans la construction de ville natale de l'auteur, Nothampton. Douze récits chronologiques qui vont de -4000 à 1995, date, on l'a dit, de l'écriture du roman. 6000 ans d'histoires, de mythes et de légendes qui ont pour seul fil rouge, une place. Une ville en devenir. Une ville à visiter.
Avec Le Cochon de Hob, véritable défi de lecture, Moore prouve qu'il n'est pas question pour lui de choisir la facilité pour son premier roman. En effet, ce premier acte remonte à une époque où le langage commençait tout juste et balbutiait ses mots (ah ah). Plus fort encore, le narrateur se révèle être un simple d'esprit rejeté par son clan, qui peine à survivre dans un monde où il ne fait pas bon être seul. Un récit peu abordable, mais qui présente à certains égards un poésie qui lui est propre.
Je ne doute pas que certains lecteurs, fatigués de déchiffrer ce passage abandonne en route, mais je vous en prie, persévérez car le voyage, parfois difficile j'en conviens, vaut largement que l'on s'y attarde. Les textes qui suivent présentent moins de difficultés dans la forme, néanmoins, ils ne manque pas non plus d'ambition. Tous narrés à la première personne, ces douze récits de vie se veulent les témoins de moment-clés dans l'évolution de la ville. Une ville que nous fait visiter l'auteur dans le dernier texte.
Douze portraits pour ne pas oublier sur quel bourbier se fonde cette ville, mais aussi toute civilisation. Un bourbier immonde où se mélangent sperme, sang, sueur, or, croyance, trahison, cruauté, etc... Un immonde bourbier, accumulé par le passage des siècles, et que seul semble pouvoir purifier la voix du feu.
9/10 Une réussite à mettre au crédit de la collection Interstices. "Une de plus" serait-on tenté de dire.
Pour son premier roman, Alan Moore montre qu'il manie la plume avec autant d'aisance quelque soit le support. Un livre ambitieux, fou, intime, éclaté, et plus que tout, INCONTOURNABLE.
Simatural