Fiche n° 94 : Planètes à Gogos de Frederic Pohl et C. M. Kornbluth
Résumé :
Il y a bien longtemps que la Terre n'est plus gouvernée par les politiciens mais par les publicitaires. À coups d'annonces directes sur la rétine ou de pin-up en trois dimensions qui vous susurrent des slogans à l'oreille. Et qu'importe si notre planète est polluée jusqu'à l'os ! Seul problème : l'espace. Où loger les consommateurs nécessaires ? Sur Vénus ! Il suffit de les persuader que l'existence y est délicieuse. Ce à quoi s'emploie Mitchell Courtenay, jusqu'au jour où une agence rivale tente de l'éliminer en toute illégalité - c'est-à-dire sans notification de meurtre préalable - et ébranle du même coup ses certitudes... Une satire féroce contre la publicité qui, plus de cinquante ans après, n'a pas pris une ride et reste plus que jamais d'actualité. Un classique de la science-fiction, enrichi ici de quelques chapitres restés inédits jusqu'à ce jour
Information complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=29218
Frederik Pohl, nie en 1919, est un des artisans de la science-fiction américaine tant par ses activités éditoriales que par son œuvre considérable, couronnée par une avalanche de prix littéraires : six Hugo, trois Nebula, deux Campbell, trois Locus, un Apollo... Il fit partie des fameux futurians, comme Cyril M. Kornbluth (1923-1958) avec qui il écrivit plusieurs nouvelles et romans, dont Planètes à gogos, le plus célèbre.
Mon avis :
Petit évènement que cette réédition d'un classique de la SF qui comprend non seulement l'oeuvre originale et sa suite mais aussi quelques chapitres restés inédits à ce jour.
L'action de Planètes à Gogos, véritable oeuvre d'anticipation, se situe dans un avenir proche où la publicité et ceux qui la font, sont aux commandes de notre monde. Le héros se trouve propulsé à la tête du plus important projet de sa boîte : la "vente" de Vénus auprès des trop nombreux consommateurs. Malheureusement pour lui, il se retrouve la cible de tueurs mais plus encore, victime de la publicité, celle-là même qu'il défondait becs et ongles au début du roman.
Si le monde de Planètes à Gogos paraît parfois très éloigné du nôtre tant il s'essaie à décrire une société extrême, à d'autres moments, il paraît terriblement proche. En effet, pour roman qui date de 1952, s'il ne prédit pas précisément (quoique...) les débordements de la publicité actuelle, Planètes à Gogos a au moins le mérite de faire réfléchir son lecteur.
7,5/10 Une dystopie qui ne dépareillera pas aux côtés des romans de Bradbury, Huxley ou Orwell. A lire et à faire découvrir.
Simatural