Fiche n° 129 : Le Chasseur et son Ombre de Martin, Dozois et Abraham
Couverture :
Résumé :
Jadis minable habitant des collines mexicaines, Ramon Espejo est aujourd’hui un pauvre colon de la planète São Paulo. Son boulot de prospecteur lui permet à peine de survivre. Peut-être Dieu l’a-t-il voulu pauvre, sinon Il ne l’aurait pas fait si mauvais.
Un soir, au cours d’une bagarre devant un bar, il tue un homme. Plus tard, il ne se rappellera même pas ce qui l’a amené à ce meurtre. Il ne se souviendra que de l’alcool et de la fureur. Mais dès le lendemain, les ennuis lui tombent dessus. Le mort était un de ces gros pontes, un diplomate en mission secrète. Ramon doit s’enfuir dans les territoires inexplorés du Nord.
Mieux vaut se retrouver seul en pleine terra incognita, loin des lois et de la civilisation. Chaque fois qu’il part en expédition, il est sûr que ce sera la bonne, celle qui le rendra riche. Oui, même aujourd’hui… Mais ce qu’il trouve – ou ce qui le trouve – est terrifiant… et le réduit en esclavage, comme seule une espèce supérieure peut avilir les humains. Ramon Espejo devra lui montrer de quoi est capable un homme. Lui montrer ce qu’est un être humain – un mélange de rage, d’intelligence et d’instinct de survie. Il découvrira en lui-même des ressources insoupçonnées. Et il finira par comprendre ce qui l’a poussé à tuer ce diplomate…
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=31240
Mon avis :
Quand on voit le nombre de planet-opera à sortir tous les ans, difficile de faire la fine bouche lorsque, enfin, un roman daigne enfin pointer le bout de son nez. Depuis l'excellent L'Ecorcheur de Neal Asher (aussi auteur du moyen Voyageurs), rien de bien jouissif à se mettre sous la dent ! Si, bien sûr, il y a eu Ta-Shima mais ce n'est pas pareil... Je parle ici de planet-op' à la Jack Vance, à la Harry Harrison, à la Laurent Genefort. Qu'il est loin le temps où les livres de SF ne s'attardaient que sur une seule planète. Je me fais vieux faut croire...
Je ne vous ferais pas l'affront de vous présenter Georges R. R. Martin (dont on a chroniqué Riverdream) mais pour les deux autres troublions, une petite présentation s'impose. Commençons par Gardner Dozois, éditeur et auteur reconnu outre-atlantique puisqu'il a remporté la bagatelle de 15 prix Hugo : Un record ! Jeune écrivain américain, Abraham a écrit une trilogie de fantasy qui devrait paraître fin 2009 dans notre pays en crise chez le Fleuve noir.
Mais quid du roman ?
Pour l'adepte du planet-opera que je suis, ce fut 300 pages de bonheur ! De l'action, il y en a ; des extra-terrestres aussi! Nos trois auteurs s'éclatent et cela se sent. Véritable concentré de fun, Le Chasseur et son Ombre apparaît comme un hommage à Vance et aux planet-op, aux vrais : de la faune dangereuse, de la flore exotique, une jolie femme, une histoire de vengeance, de la jungle, etc...
Ramon, le héros est un vrai salopard. Malgré tout, il va tomber sur (bien) pire que lui : une race extra-terrestre qui va le réduire en esclavage. Seulement voilà, les extra-terrestres ont oublié une donnée cruciale : Ramos est un homme et il est prêt à tout pour vivre libre... En toile de fond, on retrouve la question de le nature de l'homme et de ses spécificités. Un portait pas des plus flatteurs...
Trois auteurs, c'est beaucoup, et de fait, il était légitime de redouter un manque de cohésion. Mais tel n'a pas été le cas puisqu'à aucun moment je n'ai ressenti que le présent ouvrage était le fruit d'une collaboration. Jouer à qui a fait quoi tient de l'impossible tant il est difficile de repérer où commence le travail de l'un et où finit celui de l'autre. De ce point de vue là, on se prend à espérer que cette collaboration ne restera pas sans suite. Bref, une réussite.
Le point fort de l'oeuvre de révèle aussi son point faible. Agréable à lire avec son rythme trépidant, le roman pêche au niveau de la profondeur. Tout est au service de l'histoire. On peut le regretter. Néanmoins, les intentions de nos auteurs étaient claires dès le départ.
7,5/10 Si Le Chasseur et son Ombre ne sera pas d'être le roman de SF de l'année 2009, il sera bien difficile de lui retirer le titre du planet-op' le plus fun de l'année ! A lire !
Simatural