Fiche n °150 : Corps-machines et Rêves d’Anges de Alain Bergeron
Couverture :
Résumé :
Mon avis :
Simatural
PS : Si quelqu'un parmi vous a déjà lu un roman de l'auteur, pourrait-il laisser un commentaire pour me dire si Bergeron est aussi doué sur la forme longue qu'il l'est sur la forme courte. Si c'est le cas, n'hésitez pas à me laisser des titres. Merci ! ;-)
Résumé :
L’Oiseau-rat vole dans le silence avec appétit, tandis que les Endormis captent la sagesse des hommes. Sur Vénus, le regard des crabes cherche à percer les nuages couleur soufre. Ailleurs, les âmes de fidèles défunts reçoivent dans le parloir de leur Mémosaulée ; des savants byzantins se questionnent sur le cours de l’histoire ; un fouilleur de lumière explore le secret des congrégats. On trouve aussi des anges cannibales et des elfes agonisants, des cyborgs fous et des vers télépathes, des systémoins et des psystèmes, et bien d’autres bêtes, créatures et machines qui hantent la Cité-basse ou le Parc d’Azraël ou encore ce petit jardin d’eaux qui est au milieu de l’univers.
Ainsi sont les mondes imaginés par Alain Bergeron, l’un des auteurs phare de la science-fiction canadienne de langue française ; des mondes parallèles ou surréalistes, futurs ou conditionnels, emplis de sciences nouvelles et de rêveries technologiques. Dix-sept nouvelles hors-normes, contées d’une voix lucide et poétique.
Informations complémentaires :
Mon avis :
Finalement (j'en profite, il n'y a guère qu'en début d'année qu'on peut débuter un texte en commençant par "finalement"), quand on y pense bien, cette année 2008 aura peut-être été celle de la nouvelle. Je veux dire, entre le Kelly Link, le Michael Marshall, le Fabrice Colin et bien d'autres encore, rarement une année n'aura été aussi fructueuse en terme de receuils/anthologies de qualité. Aussi, je pensais avoit fait le tour de la forme courte. Mais c'était sans compter sans les Moutons Electriques qui continue, années après années, à nous sortir de petites pépites. Me voici donc en train de vous chroniquer Corps-machines et Rêves d'Anges d'Alain Bergeron. Une grande première pour un auteur que je connaissais pas !
Pour ne rien vous cacher, cela fait bien une semaine que je repousse cette chronique de jour en jour de peur de ne pas arriver à synthétiser mes impressions et surtout, de ne pas réussir à vous transmettre mon enthousiame quant à ce fabuleux receuil. Il faut bien se lancer, alors allons-y. 3. 2. 1.
Corps-Machines et Rêves d'Anges.
Un titre terriblement poétique vous ne trouvez pas ? Un titre qui fait déjà surgir des images par sa simple évocation, par la seule force des mots qui le composent. Pourtant, dieu seul sait que le titre colle bien au receuil.
Des anges il y en a ! Des corps-machines aussi ! Mais plus que tout, celui-ci débordent d'images inoubliables et poétiques (et je pèse mes mots).
Primauté aux anges.
Sur la planète Engels-3, deux peuples cohabitent. Il y a d'abord les Irylliens, ce peuple d'anges dont "l'amour leur sert de guide en toutes choses (...) leur générosité paraît n'avoir aucune limite, l'entraide est de toutes leurs relations". A côté de ces êtres beaux, doux et nobles vivent les Klaf'throgs, laids, vulgaires et brutaux. Quels sont les tenants et les aboutissants de cette étrange cohabitation ? C'est ce que tentera de comprendre l'envoyé de la Comission Spéciale de la Diaspora. La réalité est bien plus complexe qu'elle n'y parait de prime abord dans Rêves d'Anges.
D'un ange, il est aussi question dans Uriel et Kornilla. D'un ange, du dernier pour être exact. Après des siècles de retraite, Uriel ressent un tirable tiraillement intérieur : l'appel de l'amour. Mais où pourra-t-il dénicher l'Elue de son coeur sur cette Terre où règnent barbarie et violence.
Corps-machines ?
Dans Les Crabes de Vénus regardent le Ciel, la nouvelle qui ouvre le receuil, des condamnés purgent leur peine en travaillant sur les mines de Vénus. Pour cela, leurs consciences ont été transférées dans les corps de feraille de machines. Cependant, un prisonnier commence à remettre en cause la tyrannie sous laquelle vivent ces bagnard. Une révolution pourrait avoir lieu. Une révolution qui pourrait passer par l'amour et l'amitié.
Oserais-je vous parler de cette femme partie à la recherche d'une source d'énergie capable de sauver celui qu'elle aime. Sa quête la mènera tout droit dans un parc d'attractions rempli d'automates. Sublime, cette histoire à l'atmosphète étrange et follement entêtante, intitulée Analogie de la Vie éternelle, ne manquera pas de vous rappeler un certain Sturgeon.
Vous résumer tous les textes desservirait le recueil. S'il ne s'agit pas véritablement de nouvelles à chute (comme le fait si bien un auteur comme Dunyach par exemple), les nouvelles de Bergeron se vivent pleinement. D'un polar d'anticipation glaçant (Le Jeu après la Mort) à une nouvelle fantastique aux relents hugoliens (Les Amis d'Agnel) en passant par une réflexion sur l'acte d'écriture (La Voix des Etoiles), je doute qu'il soit possible de ressortir de ce recueil sans avoir pris son pied. Non, impossible. En tout cas, pas envisageable.
La SF de Bergeron est à rapprocher de celle d'auteurs comme Robert Charles Wilson ou Michael Coney. Ainsi, les différents mondes explorés au cours des 17 nouvelles qui composent ce recueil sont autant d'explorations de l'Homme. Drôles, touchantes et poétiques, la prose et les histoires de l'auteur québéquois sonnent juste, touchent juste. D'un point de vue personnel, j'ai eu du mal à enchaîner deux nouvelles. A l'instar d'une tempête, chacune des nouvelles déchaînent une foules de sentiments avant de vous relâcher sur la grève, épuisé, rincé, seul dans le silence, seul avec vos pensées. Le calme après la tempête. Le calme avant une autre tempête. Après le temps de la réflexion viendra un autre temps : le désir de reprendre la mer. En tant que lecteur, on ne désire finalement qu'une seule chose : revivre une nouvelle fois la tempête. A ce titre, qu'elles convoquent des éléments appartenant à la SF ou au fantastique, les histoires de l'auteur québécois vous proposeront différentes expériences de tempêtes sur différents mondes.
Vient maintenant le moment de conclure cette chronique. Et alors que je feuillette l'ouvrage pour tenter de vous en restituer toute la force, des images me parviennent encore à l'esprit. Comme si je me collais un coquillage à l'oreille pour écouter les échos de tempêtes passées. Je vous envierai presque, vous, qui n'avez pas encore ouvert ce magnifique recueil.
Une preuve supplémentaire, si besoin en est, qu'avec des auteurs comme Dunyach, Laîné et Bergeron, la nouvelle francophone n'a décidément rien à envier à sa cousine anglosaxonne.
9,5/10 17 nouvelles. 17 mondes. 17 facettes d'un auteur surprenant et génial.
Les anges rêvent. Alain Bergeron aussi. Il rêve de futurs improbables, d'amours impossibles, d'hommes avec des ailes, d'Elle avec votre âme, d'hommes-machines et d'intelligences artificielles. Bref, il rêve de l'Homme. On dit souvent d'un livre qu'il est indispensable, croyez-moi, celui-ci l'est. Si, comme moi, vous l'avez raté en 2008, laissez 2009 lui offrir une seconde chance, vous ne le regretterez pas.
Pour ne rien vous cacher, cela fait bien une semaine que je repousse cette chronique de jour en jour de peur de ne pas arriver à synthétiser mes impressions et surtout, de ne pas réussir à vous transmettre mon enthousiame quant à ce fabuleux receuil. Il faut bien se lancer, alors allons-y. 3. 2. 1.
Corps-Machines et Rêves d'Anges.
Un titre terriblement poétique vous ne trouvez pas ? Un titre qui fait déjà surgir des images par sa simple évocation, par la seule force des mots qui le composent. Pourtant, dieu seul sait que le titre colle bien au receuil.
Des anges il y en a ! Des corps-machines aussi ! Mais plus que tout, celui-ci débordent d'images inoubliables et poétiques (et je pèse mes mots).
Primauté aux anges.
Sur la planète Engels-3, deux peuples cohabitent. Il y a d'abord les Irylliens, ce peuple d'anges dont "l'amour leur sert de guide en toutes choses (...) leur générosité paraît n'avoir aucune limite, l'entraide est de toutes leurs relations". A côté de ces êtres beaux, doux et nobles vivent les Klaf'throgs, laids, vulgaires et brutaux. Quels sont les tenants et les aboutissants de cette étrange cohabitation ? C'est ce que tentera de comprendre l'envoyé de la Comission Spéciale de la Diaspora. La réalité est bien plus complexe qu'elle n'y parait de prime abord dans Rêves d'Anges.
D'un ange, il est aussi question dans Uriel et Kornilla. D'un ange, du dernier pour être exact. Après des siècles de retraite, Uriel ressent un tirable tiraillement intérieur : l'appel de l'amour. Mais où pourra-t-il dénicher l'Elue de son coeur sur cette Terre où règnent barbarie et violence.
Corps-machines ?
Dans Les Crabes de Vénus regardent le Ciel, la nouvelle qui ouvre le receuil, des condamnés purgent leur peine en travaillant sur les mines de Vénus. Pour cela, leurs consciences ont été transférées dans les corps de feraille de machines. Cependant, un prisonnier commence à remettre en cause la tyrannie sous laquelle vivent ces bagnard. Une révolution pourrait avoir lieu. Une révolution qui pourrait passer par l'amour et l'amitié.
Oserais-je vous parler de cette femme partie à la recherche d'une source d'énergie capable de sauver celui qu'elle aime. Sa quête la mènera tout droit dans un parc d'attractions rempli d'automates. Sublime, cette histoire à l'atmosphète étrange et follement entêtante, intitulée Analogie de la Vie éternelle, ne manquera pas de vous rappeler un certain Sturgeon.
Vous résumer tous les textes desservirait le recueil. S'il ne s'agit pas véritablement de nouvelles à chute (comme le fait si bien un auteur comme Dunyach par exemple), les nouvelles de Bergeron se vivent pleinement. D'un polar d'anticipation glaçant (Le Jeu après la Mort) à une nouvelle fantastique aux relents hugoliens (Les Amis d'Agnel) en passant par une réflexion sur l'acte d'écriture (La Voix des Etoiles), je doute qu'il soit possible de ressortir de ce recueil sans avoir pris son pied. Non, impossible. En tout cas, pas envisageable.
La SF de Bergeron est à rapprocher de celle d'auteurs comme Robert Charles Wilson ou Michael Coney. Ainsi, les différents mondes explorés au cours des 17 nouvelles qui composent ce recueil sont autant d'explorations de l'Homme. Drôles, touchantes et poétiques, la prose et les histoires de l'auteur québéquois sonnent juste, touchent juste. D'un point de vue personnel, j'ai eu du mal à enchaîner deux nouvelles. A l'instar d'une tempête, chacune des nouvelles déchaînent une foules de sentiments avant de vous relâcher sur la grève, épuisé, rincé, seul dans le silence, seul avec vos pensées. Le calme après la tempête. Le calme avant une autre tempête. Après le temps de la réflexion viendra un autre temps : le désir de reprendre la mer. En tant que lecteur, on ne désire finalement qu'une seule chose : revivre une nouvelle fois la tempête. A ce titre, qu'elles convoquent des éléments appartenant à la SF ou au fantastique, les histoires de l'auteur québécois vous proposeront différentes expériences de tempêtes sur différents mondes.
Vient maintenant le moment de conclure cette chronique. Et alors que je feuillette l'ouvrage pour tenter de vous en restituer toute la force, des images me parviennent encore à l'esprit. Comme si je me collais un coquillage à l'oreille pour écouter les échos de tempêtes passées. Je vous envierai presque, vous, qui n'avez pas encore ouvert ce magnifique recueil.
Une preuve supplémentaire, si besoin en est, qu'avec des auteurs comme Dunyach, Laîné et Bergeron, la nouvelle francophone n'a décidément rien à envier à sa cousine anglosaxonne.
9,5/10 17 nouvelles. 17 mondes. 17 facettes d'un auteur surprenant et génial.
Les anges rêvent. Alain Bergeron aussi. Il rêve de futurs improbables, d'amours impossibles, d'hommes avec des ailes, d'Elle avec votre âme, d'hommes-machines et d'intelligences artificielles. Bref, il rêve de l'Homme. On dit souvent d'un livre qu'il est indispensable, croyez-moi, celui-ci l'est. Si, comme moi, vous l'avez raté en 2008, laissez 2009 lui offrir une seconde chance, vous ne le regretterez pas.
Simatural
PS : Si quelqu'un parmi vous a déjà lu un roman de l'auteur, pourrait-il laisser un commentaire pour me dire si Bergeron est aussi doué sur la forme longue qu'il l'est sur la forme courte. Si c'est le cas, n'hésitez pas à me laisser des titres. Merci ! ;-)