Fiche n° 211 : La Voleuse sans Ombre de Emily Gee
Couverture :
Résumé :
Grâce à la magie qui coule dans ses veines, la jeune Melke sait se rendre invisible. Un don partagé par son frère Hantje et qui ferait d'eux des voleurs hors pair, s'ils n'avaient renoncé à cet héritage et refusé de devenir de véritables "spectres" s'enrichissant grâce à des larcins faciles. Pourtant, un matin, Hantje a franchi l'interdit. Tandis qu'il dérobait les trésors des salamandres, cruelles créatures avides d'or et de pierreries, il s'est fait capturer. En échange de la liberté de son frère, Melke doit à son tour enfreindre sa promesse et voler pour le compte des salamandres un collier détenu par les descendants d'une famille autrefois fière et puissante. Mais ce faisant, elle déchaîne sur eux une horrible malédiction. Un insupportable dilemme commence alors pour Melke, tiraillée entre la vie de son frère et celle des gens qu'elle doit condamner pour le sauver...
Informations Complémentaires :
http://critic.fr/detail_livre.php?livre=31340
Mon avis :
Encore maintenant, je suis assez perplexe sur ce roman.
Effectivement, on est dans un univers de fantasy où la magie est acceptée sans provoquer de peur, bien que tout les habitants de la Bresse n'en font pas usage.
Je suis perplexe car ce roman comporte de bons éléments parasités par trop de maladresses pour laisser serein, du moins à mon avis.
Commencons par les bons côtés.
Tout d'abord l'univers est assez sombre, il y a un désespoir latent qui parcourt tout le roman. Malgré que les personnages principaux aient des raisons de désespérer, le reste ne semble pas excessivement joyeux, ils vivent leurs vies sans but.
Pour çela, j'ai assez aimé dans le sens où on n'est pas à milles lieues de la vraie vie.
Ensuite, lorsque le moment arrive de payer le prix, pour la famille de Sal Vere le prix du vol de collier de psaaron, c'est le spectre Hantje qui paie le prix : il accepte de se laisser violer par le psaaron.
Quand il s'agit de récupérer Melke qui s'est fait prendre en flagrant délit de vol des salamandres, Bastian fait don de sa personne pour l'échange.
On voit qu'ici, pour une fois ces sont les hommes qui trinquent ! Une nouveauté qui n'est pas pour me déplaire même si les scènes de viols sont assez nauséuses.
Bon, une fois celà dit, passons aux maladresses:
Pour rester général, nous avons un univers pas assez développé. On sort de la ferme mourrante des Sal Vere pour se mêler à la population aux alentours, seulement l'espace de trois après-midi.
La psychologie des personnages reste superficielle et change en l'espace de deux secondes ; par exemple, alors que les villageois détestent Bastian, tout un coup, parce qu'il aide à trouver un voleur, il est aimé de tous. Hors il me semble que même pour une fiction, c'est assez rapide et ça montre une méconnaissance des humains versatiles certes mais assez promptes à se raccrocher à leur haine.
De plus, on ne sais pas s'ils ont des dieux, on sait seulement qu'il existe quatres types d'êtres supérieurs qui font peur : les lamies, les griffons, les psaarons, et bien sûr les salamandres. Ces quatres êtres comme par hasard, associés aux quatres éléments.
On a du mal à comprendre le suicide du père Sal Vere alors qu'en une discussion avec Bastian, Hantje, qui lui a subi le viol (contrairement au père Sal Vere qui a laissé sa femme se faire violer), va beaucoup mieux et va même se marier!!
Je dirais que l'auteure Emily Gee est une obsédée du sexe à tendance sadomasochiste : le paiement pour chaque crime est le sexe. En dehors de ça, on a comme par hasard Bastian, qui a passé les trois quart du roman a insulter et à hair le spectre Melke et a soudainement envie d'elle. Je trouve qu'il y a là une grosse incohérence.
En plus comme par hasard, la soeur est une guerrisseuse qui arrive à sentir les personnalités des personnes qu'elle guérie mais elle est télépathe aussi ?
Enfin je m'arrête là parce que relever toutes les incohérences et les raccourcis serait nier que la lecture de ce roman est un moment assez agréable à passer.
5,5/10 Une bonne idée qui souffre de trop de raccourcis et d'un manque flagrant d'efforts pour fouiller l'univers et la psychologie sinon du genre humain, des personnages.
Angèle