Fiche n° 213 : La Suite apocalyptique (Umbrella Academy 1) de Way et Ba
Couverture :
Résumé :
A la suite d’un événement extraordinaire, quarante-trois enfants naissent spontanément de femmes qui ne montraient jusqu'alors aucun signe de grossesse. Sir Reginald Hargreeves, inventeur multimillionnaire, adopte et élève sept de ces enfants exceptionnels dans l’espoir de sauver le monde. Les enfants grandissent, leurs exploits au sein de l’Umbrella Academy se succèdent, les crises familiales également…jusqu’à la dissolution du groupeDe nombreuses années passent avant que les membres de cette famille dysfonctionnelle se retrouvent autour de la tombe de leur père adoptif et se déchirent à nouveau. Mais ces retrouvailles coïncident étrangement avec l’apparition d’une nouvelle menace sur terre.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=31924
Mon avis :
En voyant la couverture d’Umbrella Academy, en ouvrant le tome et en lisant la première page, il est difficile de résister à la tentation de le dévorer. Dans la lignée des BD et comics décalés, à la Transmétropolitain ou Mutafukaz, Umbrella Academy nous appâte avec une première image géniale: un combat de catch entre un poulpe bleuâtre à l’œil exorbité et un mastard de 200 kilos lui tombant dessus, exécutant ainsi la technique dite de «la descente du coude atomique ».
S’enchainent ensuite un plan de bébé ensanglanté, un vieil anglais faisant quelques passes d’escrimes sur un chantier archéologique, puis sept portraits de bébés, les yeux masqués par un loup noir « super-héros-like », tous aussi moches les uns que les autres.
D’emblée, le décor est planté, les personnages campés, ne reste plus qu’a lancer l’intrigue. Et comme première apparition de nos bambins super-héros (ils ont six ans environ et se la jouent déjà sauveurs de la Terre,), la Tour Eiffel devenue dingue, guidée par le Zombie d’Eugène Eiffel. Oui, c’est complètement idiot. Mais c’est là que réside l’attrait de ce comic : un scénario complètement dingue servi par des dessins simples mais originaux, toujours maitrisés, avec la touche d’humour qui fait la différence, malgré un ton globalement sombre, voire un peu glauque dans certains passages. En même temps, quand on sait que le scénario est écrit par Gerard Way, le chanteur du groupe My Chemical Romance, et qu’on connait un peu le personnage, ne serait-ce que de vu, on ne s’étonne pas trop de l’impression d’être tombé dans un univers crade, sorte de Gotham général où manque cruellement Bruce Wayne. Les personnages sont cohérents, et sortent des sentiers battus, tout en gardant un côté humain très attachant, et on se prend rapidement au jeu de ces hommes et femmes perdus dans des intrigues qui les dépassent, possesseurs de pouvoirs qui leurs sont parfois montés à la tête, voire à l’absence de capacités, situation qui peut rapidement mener au désespoir.
Globalement, c’est un excellent comic, à la fois drôle et dérangeant, cependant un léger bémol est à apporter au niveau de l’intrigue générale, surtout de la fin. Tout va très vite, un peu trop vite, impression de bâclée, que tout est fini trop rapidement. On a le sentiment que les auteurs se sont dépêchés de finir l’histoire, alors qu’il aurait peut-être fallu se concentrer sur le scénario principal, quitte à éclipser certaines intrigues parallèles qui ne font que ralentir le rythme.
En dépit ce léger point faible, La Suite Apocalyptique est un excellent premier tome, d rôle, décalé comme on les aime, et qui se révèle extrèmement efficace.
8/10 Super-Héros, Super-Méchants (parfois zombies), dessins efficaces, humour décalé=super-comic.
Etienne