Fiche n° 220 : Mutafukaz - T1 et T2 de Run

Publié le par Etienne

Pour bien débuter la semaine (qui s'annonce bien niveau sorties...vous verrez demain!) une double chronique concoctée par Etienne…

Tome 1 : Dark Meat City

Résumé :
Angelino est un jeune loser comme des milliers d'autres à Dark Meat City. Il squatte une chambre d'hôtel miteuse dans le quartier latino de Rios Rosas. Ses journées monotones se traînent entre zapping télé, matchs de catch mexicain dont il est fan, petits boulots foireux et discussions métaphysiques sous les étoiles avec son pote Vinz. Un bête accident de scooter va plonger Angelino dans un ouragan d'ennuis inimaginables dont dépendra le sort de l'humanité, impliquant hommes en noirs surarmés, gangs de toutes sortes, catcheurs mexicains et même les Machos, ces entités cosmiques vicieuses bien décidées à envahir la planète !!!

Informations complémentaires : 
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=25887


Mon avis :

Alors que Paul Simonon entame, à la basse, les premières notes de Guns Of Brixton,  je me lance à corps perdu dans cette chronique. Je ne sais comment commencer. 

Mutafukaz, c’est ton côté nanar, c’est ton penchant pour le catch, c’est ta passion pour les méchants qui ressortent. 

Mutafukaz, c’est d’abord un univers graphique. Le T.1 commence par un méli-mélo de photos ridicules, de petites poupées phosphorescentes, et de croquis aguicheurs, sorte d’introduction graphique à l’univers totalement décalé de Mutafukaz. Que l’on aime ou pas, tout est travaillé, les dessins ont un rendu assez spécial pour coller à l’ambiance de la série. On navigue entre une série de planches en noir et blanc, une autre en graphisme très Photoshop, absolument indescriptible, mais qui rapporte à la perfection le rêve du héros, bref, Run mène sa petite histoire en variant allègrement le décor, tout en gardant une unité très street art qui fait de cette BD un très bel objet.

Le scénario, sans être un renouvellement total du genre, ou l’aboutissement de 15 ans de réflexion, est  complet, cohérent, et généralement très drôle, du fait de son caractère complètement fou furieux. Ca va à 100 à l’heure, les héros sont malmenés, pourchassés, kidnappés, bref, rien ne va plus, dans une ville en perdition, sorte de Gotham latino-américain (oui, j’aime Gotham…)

Les idées fourmillent, les références s’enchainent,  c’est beau, que demander de plus ?

Et bien par exemple, on pourrait réclamer du catch ! De la Lucha Libre, des mecs en slip qui sortent de derrière un écran accompagnés de prouesses pyrotechniques, des combattants à paillette ! Et bien c’est chose faite ! Et avec brio ! Ici, les catcheurs de la Lucha Libre (catch mexicain), sont en fait un ordre de protecteurs de la Terre, qui ont par exemple défié Hitler durant la Seconde GM, etc… C’est n’importe quoi ! Mais c’est génial ! Comme dirait l’autre (en l’occurrence moi en fait…), c’est frais !

9/10 Mutafukaz est une vague de fond, un tsunami, un poulpe géant attaquant ton cerveau, Mutafukaz, c’est du très lourd ! 



Tome 2 : Troublants Trous Noirs
 

Résumé :
Après avoir quitté le quartier en ébullition de Palm Hill, nos amis sont pris en chasse par des hommes en noir bien décidés à prendre tous les risques pour les coincer. Cette fois, il ne s'agit plus de prendre les choses à la légère. Leur tête est mise à prix pour d'obscures raisons. Et puis il y a ces monstres... Le monde ne serait-il pas en train de devenir fou ? À moins qu'il ne s'agisse d'une invasion extraterrestre silencieuse.

Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=25886

Mon Avis :

Des downtowns de la ville, au désert de Mojave, en passant par un Little Tokyo complètement fou, Run nous emmène à la poursuite de Vinz et Angelino, aux proies avec de méchants hommes en noir…

C’est toujours autant réussi, on se balade entre le comic, le manga, les tags de rue, bref, graphiquement c’est extrêmement convaincant. Mention spéciale aux pages 91 à 95, colorisées par un certain Bicargo (qui travaillera sur le Tome 0), pages encrées de manière assez singulière, qui aboutissent à un rendu très sobre, très beau. Le Tome 2 est également accompagné d’un cahier graphique d’une vingtaine de pages, ainsi que de 11 planches reprenant l’univers de Mutafukaz, réalisées par différents dessinateurs, notamment un certain Mr Trondheim…

Le scénario est toujours aussi efficace, les références toujours aussi drôles, c’est même encore plus déjanté, comme si Run s’était affirmé, avait pris de l’assurance, pour hisser ce Tome 2 encore plus haut que le précédent.

Il n’y a pas grand-chose à rajouter à ceci, Mutafukaz Tome 2 nous propulse dans un univers riche, décalé, drôle, complètement hallucinant, qui offre un cocktail très réussi d’humour et d’action !

9.5/10 Le poulpe géant s’est transformé en Godzilla, en King Kong de la BD, Mutafukaz T.2 c’est l’Empire State Building qui s’abat sur ta bibliothèque !

Etienne 

Publié dans Critiques BD

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