Fiche n° 225 : (double chronique) Pierre (Ken Games 1) de Robledo et Toledano
Résumé :
Si vous n'avez pas déjà ouvert le premier tome de Ken Games, je vous conseillerai de passer directement à la conclusion. Parler de Ken Games, c'est trop en dire, vous voilà prévenu.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=32136
Mon avis : ATTENTION SPOILERS :
Comparables aux films d'actions anglais par sa mise en scène et son ambiance (on pense aux premiers films de Guy Ritchie ou à des films plus récents comme Boy-A ou The Club), Ken Games raconte l'histoire de gars (et d'une fille) ordinaires en proie à des évènements qui les dépassent. Mensonges, trahisons, amitié, la recette n'est pas nouvelle et fait...recette, mais le mélange est tel qu'il accroche son lecteur. S'ensuivent des hauts et des bas, avec une propension prononcée pour les coups durs, qu'ils surgissent du canon d'un flingue encore fumant ou du poing fermé du gorille de l'apprenti-truand du coin.
Mais commençons plutôt par le début. Ken Games, c'est l'histoire d'un type surdoué en mathématiques qui se retrouve boxeur ? Pour pas que la nouvelle s'ébruite, il ment. A son père, à son meilleur ami et à lui-même.
Premier dérapage.
Ken Games, c'est l'histoires de trois potes (un garçon et une fille). Tous semblent avoir réussi. Boulots qui rapportent. Amitiés à toutes épreuves et même l'amour pointe le bout de son nez.
Seconde sortie de route.
Tous mentent. La vie réserve parfois des surprises, du genre sales surprises, du genre de celles que l'on ne va pas crier sous tous les toits. On ment, on trompe, on tait, on fait comme si tout allait bien. Bientôt, la vérité n'a plus d'importance. Le mensonge devient quotidien, ciment de toute relation, qu'elle soit amicale ou amoureuse.
Voilà tous les éléments d'un bon polar. Tout juste pourra-t-on reprocher aux auteurs une maladresse concernant le personnage féminin vers la fin de la BD (j'ai failli dire une facilité mais ce ne serait pas prendre en compte toute ce que la révélation implique pour la suite des évènements).
Un scénario solide ne serait rien sans un graphisme à la hauteur. Et là aussi, le gros calibre est de sortie. J'ai d'abord pensé aux jeux vidéos en "cell-shading" mais par la suite, j'ai eu du mal à trouver les mots pour le qualifier. Grossier mais raffiné, le dessin se révèle impeccable par sa mise en scène dynamique et ses cadrages cinématographiques.
8/10 Servie par un scénario béton et un dessin stylé, Ken Games est à l'image de ses héros : une BD qui a de la gueule ! Après Jazz Maynard, voilà un nouveau polar espagnol à ne manquer sous aucun prétexte ! Vivement Août et la suite !
Et l'avis d'Eric ?