Fiche n° 233 : La Rédemption du Marchand de Sable de Tom Piccirilli
Couverture :
Résumé :
Résumé :
On l'a surnommé Killjoy, le marchand de sable, le tueur à l'oreiller.
Longtemps, il a assassiné des petits garçons et des petites filles. Vingt et une victimes. Maintenant, il kidnappe des enfants maltraités et les place dans d'étranges lettres peuplées de personnages imaginaires, une correspondance à sens unique que personne ne semble comprendre, à part Eddie Whitt ? un père inconsolable qui s'est juré de démasquer Killjoy et de le tuer.
Informations complémentaires :
http://critic.fr/detail_livre.php?livre=32471
Mon avis :
A l'instar de La Fille dans le Verre de Jeffrey Ford (lisez cette perle !) publié dans la même collection, La Rédemption du Marchand de Sable n'a rien de fantastique ; il s'agit d'un polar pur jus. Mais, pour autant, le roman ne dépareille pas chez DLE si l'on considère ses nombreuses qualités.
Pour sa deuxième parution en France après l'étrange Un Choeur d'Enfants maudits (j'avoue ne pas avoir accroché à ce roman malsain et morbide que j'ai personnellement trouvé mauvais – je sais que ce n'est pas l'avis de tout le monde), Tom Piccirili nous livre un roman abouti où il est autant question de damnation que de rédemption.
La Rédemption narre la traque d'un serial killer repenti (!) par le père de sa première victime, un homme brisé qui a tout lâché pour se lancer dans sa vengeance et qui plonge inexorablement dans le « monde merveilleux » des tueurs en série. Ce n'est pas tant le monde malsain et sordide dans lequel l'auteur nous plonge la tête qui fait froid dans le dos que l'histoire de ces deux hommes que tout semble à priori séparer et qui deviennent toujours plus semblables à mesure que se poursuivent leurs quêtes respectives. Des alter egos ? Presque.
L'univers de Piccirilli suinte la folie par tous les pores ; une folie d'autant plus effrayante qu'elle se teinte d'une cruelle mélancolie. La mélancolie du héros, celle d'un temps où sa fille vivait encore, d'un temps où sa femme n'était pas folle, d'un temps où tout semblait simple ou rien n'était couleur sang.
C'est ce qui distingue ce roman des autres – de nos jours, les romans de serial killers pullulent, c'est l'altération des codes du genre. En effet, Piccirilli joue à brouiller les pistes en sapant aux piliers du genre et s'attaque à troubler tous nos repères et à travestir toutes les valeurs. On ne sait plus trop bien qui est le traqueur et qui est le traqué. Au delà du bien et du mal, l'histoire de cette traque prend au tripes. A-t-on jamais vu un serial killer se repentir ?
Le dénouement confine au sublime et finit de nous convaincre que Piccirilli n'est définitivement pas un écrivain comme les autres. Petite ombre au tableau, j'ai trouvé le personnage de Diane Carver inutile et superflu. Apporte-t-elle un plus à l'histoire ? Rien n'est moins sûr.
8,5/10 Un polar remarquable qui renouvelle habilement la figure du serial killer. Une plongée dans le noir dont on ne ressort pas indemne ! Tous les éléments sont présents pour faire de La Rédemption du Marchant de Sable une lecture marquante et inoubliable
Simatural
Longtemps, il a assassiné des petits garçons et des petites filles. Vingt et une victimes. Maintenant, il kidnappe des enfants maltraités et les place dans d'étranges lettres peuplées de personnages imaginaires, une correspondance à sens unique que personne ne semble comprendre, à part Eddie Whitt ? un père inconsolable qui s'est juré de démasquer Killjoy et de le tuer.
Informations complémentaires :
http://critic.fr/detail_livre.php?livre=32471
Mon avis :
A l'instar de La Fille dans le Verre de Jeffrey Ford (lisez cette perle !) publié dans la même collection, La Rédemption du Marchand de Sable n'a rien de fantastique ; il s'agit d'un polar pur jus. Mais, pour autant, le roman ne dépareille pas chez DLE si l'on considère ses nombreuses qualités.
Pour sa deuxième parution en France après l'étrange Un Choeur d'Enfants maudits (j'avoue ne pas avoir accroché à ce roman malsain et morbide que j'ai personnellement trouvé mauvais – je sais que ce n'est pas l'avis de tout le monde), Tom Piccirili nous livre un roman abouti où il est autant question de damnation que de rédemption.
La Rédemption narre la traque d'un serial killer repenti (!) par le père de sa première victime, un homme brisé qui a tout lâché pour se lancer dans sa vengeance et qui plonge inexorablement dans le « monde merveilleux » des tueurs en série. Ce n'est pas tant le monde malsain et sordide dans lequel l'auteur nous plonge la tête qui fait froid dans le dos que l'histoire de ces deux hommes que tout semble à priori séparer et qui deviennent toujours plus semblables à mesure que se poursuivent leurs quêtes respectives. Des alter egos ? Presque.
L'univers de Piccirilli suinte la folie par tous les pores ; une folie d'autant plus effrayante qu'elle se teinte d'une cruelle mélancolie. La mélancolie du héros, celle d'un temps où sa fille vivait encore, d'un temps où sa femme n'était pas folle, d'un temps où tout semblait simple ou rien n'était couleur sang.
C'est ce qui distingue ce roman des autres – de nos jours, les romans de serial killers pullulent, c'est l'altération des codes du genre. En effet, Piccirilli joue à brouiller les pistes en sapant aux piliers du genre et s'attaque à troubler tous nos repères et à travestir toutes les valeurs. On ne sait plus trop bien qui est le traqueur et qui est le traqué. Au delà du bien et du mal, l'histoire de cette traque prend au tripes. A-t-on jamais vu un serial killer se repentir ?
Le dénouement confine au sublime et finit de nous convaincre que Piccirilli n'est définitivement pas un écrivain comme les autres. Petite ombre au tableau, j'ai trouvé le personnage de Diane Carver inutile et superflu. Apporte-t-elle un plus à l'histoire ? Rien n'est moins sûr.
8,5/10 Un polar remarquable qui renouvelle habilement la figure du serial killer. Une plongée dans le noir dont on ne ressort pas indemne ! Tous les éléments sont présents pour faire de La Rédemption du Marchant de Sable une lecture marquante et inoubliable
Simatural