Fiche n° 232 : Ikigami, Préavis de Mort de Motoro Mase
Couverture:
Résumé :
Dans notre pays, une loi entend assurer la prospérité de la nation en rappelant à tous la valeur de la vie. Pour ce faire, un jeune sur mille entre 18 et 24 ans est arbitrairement condamné à mort pour une micro-capsule injectée lors de son entrée à l'école. Lorsque l'on reçoit l'Ikagami, c'est qu'il ne nous reste plus que 24 heures à vivre. Mais à quoi passer cette dernière journée, lorsqu'on n'a pas eu le temps de faire sa vie ? Que feriez-vous de vos dernières 24 heures ?
Informations complémentaires :
tome 1 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=32333
tome 2 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=32976
Mon avis :
Avec pour l'instant seulement deux tomes, Ikigami est une série qui s'annonce passionnante. L'idée de base est assez originale. Dans le but de réguler la population, mais aussi de forcer chacun à vivre "pleinement", 0.1% de la population est condamnée, de façon totalement aléatoire, à mourir avant ses 25 ans (d'un infarctus provoqué par des nano machines injectées aléatoirement à l'école). On appelle cela l'oeuvre de prospérité nationale.
Chaque tome, pour l'instant, est composé de deux condamnations à mort. On suit l'histoire de Fujimoto, chargé de remettre aux condamnés l'ikigami, le préavis de mort, 24h avant l'échéance. Les histoires commencent toutes de la même façon. On suit plusieurs jeunes gens, dans leur vie de tous les jours, jusqu'à s'attacher à chacun, tout en sachant que l'un d'entre eux va mourir. Le suspens ne s'éternise jamais outre mesure, et une fois la remise de l'ikigami, on va suivre les dernières heures du condamné.
Dans le contexte d'une société ultra stricte (qui pense du mal de cette méthode se voit condamné à mort), et d'une administration hyper hiérarchisée, on suit les réactions variées de ces jeunes gens, ainsi que les états d'âme de Fujimoto (ses reflexions sur le bien et le mal, et sa solitude pesante...). Les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque personnage étant différent mais tout aussi attachant, et chacun réagissant de façon inattendue, la série arrive pour l'instant à bien se renouveler. Et puis on sent que tout peut exploser à tout moment, qu'il peut y avoir une erreur dans cette organisation pour l'instant sans faille. Et cette idée constitue une sorte de bouffée d'oxygène dans l'ambiance sombre et parfois quelque peu oppressante d'Ikigami.
Pour finir, je vais m'attarder quelques instants sur les dessins. Jolis, simples, ils participent vraiment d'une atmosphère originale, sérieuse, sombre, sans toutefois être trop lourde. Et puis il est agréable de ne pas trouver d'éléments "manga caricatural" comme les bouches grandes ouvertes, les yeux immenses, les postures ridicules. Non, Ikigami, c'est du sérieux du début à la fin, à tout point de vue, et ça fait du bien.
8,5/10 Sérieux, abouti, original, Ikigami est un des rares manga à m'avoir donné envie de lire le deuxième tome. Un thème lourd traité de façon très intelligente. Un questionnement sur la mort, et sur sa gestion par le gouvernement. Scénaristiquement et visuellement, pour l'instant, sans la moindre faille. (Pour un public adulte)
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