Fiche n° 234 : La Saison de la Couloeuvre de Michaud et Lehman
Résumé :
Vous voulez savoir qui vous êtes ? Les descendants d'un grand peuple, voilà qui vous êtes. Quand tout était encore chaud et dense, vous étiez déjà là. Vous viviez sur un monde artificiel que vous aviez vous-mêmes placé en orbite autour du centre galactique. Le monde des Mohaïs. Le monde M. Vous l'avez oublié, mais vous étiez de sacrés ingénieurs.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=26239
Mon avis :
Il est difficile de commencer cette critique sans souligner la qualité visuelle de ce volume. Tout de noir, bleu et blanc, La saison de la couloeuvre est tout simplement magnifique. En dehors de la gestion de ces 3 couleurs, le trait, les décors fouillés et précis, les personnages, les jeux d'ombres, tout est parfait. En fait, visuellement, la seule petite critique que l'on puisse faire se situe dans le premier passage à des couleurs plus traditionnelles. On sent le dessinateur moins à l'aise dans ce domaine, ce qui amène à une surcharge de rouge et de jaune qui détonne un peu. Le deuxième passage, s'il reste moins beau que les passages bleus est déjà plus abouti. Mais ne sur-interprétez pas mes propos. Même si ce passage à la couleur est moins réussi, il reste quand même très bon. C'est juste qu'on s'habitue tellement à cette froideur, qu'on est presque choqué par ce subit passage au rouge vif.
Pour ce qui est de l'univers, des personnages et de l'histoire en elle-même, je dois dire que je suis un peu plus mitigé. On se trouve pourtant face à un univers de science-fiction interessant, fouillé, original, cohérent. De nombreuses races extra-terretres, variées et complexes. Une histoire d'intersections permettant des passages rapides d'un point à un autre de l'univers, sortes de sas de téléportation. Des personnages interessants, sans qu'aucun ne prenne vraiment le pas sur un autre. Certes, on suit avec un peu plus d'attention les péripéties de Derec Finn, nouvelle recrue, chargé d'escorter pendant 100100 secondes (environ 28h) un formicien de passage à l'intersection 55. Mais les autres se retrouvent presque au même plan. Seulement voilà, l'histoire en elle-même, loin d'être classique, est sommes toutes un peu confuse. Des rapports complexes entre certains personnages, certaines races extra terrestres, entre le monde du dessous et celui du dessous, qui semblent donc parfois plus relever de la confusion que de la complexité. De même, ce passage brutal à la couleur semble indiquer l'explosion des émotions, de la violence, de l'érotisme, le tout symbolisé par cette apparition de la couloeuvre à la fin. Mais ça laisse quand même quelque peu dubitatif.
Au final donc, cette confusion semble prendre le dessus pour ce premier tome. Mais n'est ce pas aussi un des aspects interessants de ce volume et de la science fiction en général ? Ne pas apporter toutes les réponses d'un coup... Laisser le lecteur dans le doute, dans le questionnement... Espérons que les prochains tomes (2 normalement) apportent quand même quelques lumières.
7.5/10 Ce premier tome de La saison de la couloeuvre se balade sans cesse à l'intersection entre la confusion et la complexité. Quoi qu'il en soit, l'originalité de l'univers et sa profondeur suffisent à rendre ce tome très attrayant. Et puisqu'en plus, le tout est mis en valeur par des dessins sublimes, ce serait quand même dommage de passer à coté.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=32528
Mon avis :
L'essentiel étant dit dans la critique du tome 1, je ne vais ici m'attarder que sur les changements, les impressions générales, et les réponses apportées...
Visuellement, déjà, malgré la couverture qui est, il faut bien l'avouer, rose, et bien c'est toujours aussi bon. Mêmes détails, même colorisation froide, mêmes apparitions de couleurs, mais cette fois-ci plus diffuses, et mieux gérées je trouve. Avec 6 pages d'explications historiques sous la forme d'un vieux livre d'images en couleurs, ça change, et c'est plutôt sympa.
L'univers s'enrichit considérablement, et ce, même dans le passé. On découvre de nouveaux personnages, de nouvelles races extra-terrestres. On en apprend un peu plus sur le fonctionnement des toboggans, sur l'histoire de la religion, sur l'intersection 55. Bref, beaucoup de points laissés dans l'ombre ou trop confus au premier tome,trouvent une explication, une raison d'être. D'autres portes s'ouvrent pourtant, et on attend donc avec beaucoup d'interêt le tome suivant.
Et puis, si scénaristiquement ça reste assez simple (escorte, cérémonie religieuse, passages temporels, enquête...), La saison de la couloeuvre, c'est avant tout un univers d'une grande richesse, une idée originale et une ambiance planante, froide... Et à ce niveau, je trouve ce deuxième tome encore meilleur que le second.
8/10 Visuellement toujours aussi beau (malgré la couverture), ce deuxième tome répond à de nombreuses questions du tome 1, tout en prenant soins d'ouvrir quelques portes. C'est moins confus scénaristiquement, l'univers et les personnages gagnent encore en richesse et en profondeur. Le tout dans une ambiance froide et planante. Un très bon moment de SF.
C…