Fiche n° 244 : Jonathan Strange et Mr Norrell de Susanna Clarke
Couverture:
Résumé :
1806 : Dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à la mode ancienne, un certain Mr Norrell, offre ses services pour empêcher l’avance de la flotte française. En quelques tours, il redonne l’avantage aux Anglais. Norrell devient la coqueluche du pays.
Voguant sur sa gloire, il fait la connaissance d’un jeune et brillant magicien qu’il prend sous son aile, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l’Angleterre par leurs prouesses. Jusqu’à ce que l’audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell.
L’association tourne à la rivalité, causant bientôt des ravages insoupçonnables…
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=23832
Mon avis :
Comment attaquer ce pavé de plus de 840 pages ? Tout d’abord, il me semble nécessaire de remettre un peu le livre dans son contexte. Pour un premier roman, sa sortie fut extrêmement planifiée et fit donc beaucoup de bruit parmi le monde de l’édition. Sorti en 2007 en France, après une longue bataille pour remporter les droits, c’est finalement Rober Laffont qui propose ce roman dans une double version : une en blanc, l’autre en noir, avec une couverture épurée, où figure un corbeau en vol, en-dessous du titre, Jonathan Strange & Mr Norrell. De quoi attirer l’œil dans un rayonnage, et ça marche ! Remportant un certain nombre de prix littéraires, dont le fameux prix Hugo en 2005, cet ouvrage connait un succès retentissant.
Evidemment, c’est un énorme pavé, qui bien sûr n’est pas à la portée de tous les lecteurs. Il faut avaler au moins 300 pages de mise en place pour que l’histoire commence réellement, ou du moins que l’on passe à la vitesse supérieure. D’aucuns diront que c’est trop, que l’histoire piétine, que l’auteur se perd en descriptions inutiles. Je trouve au contraire ces passages indispensables, permettant une immersion absolument totale dans l’Angleterre du 19ème, pleine de magie, de gentlemens et d’abbayes perdues.
L’écriture est magistrale, la langue extrêmement riche (mention au traducteur qui livre ici un travail abouti), on se croirait dans un livre de Jules Verne tant l’ambiance du 19ème est convaincante. Les notes de bas de page, parfois très longues (jusqu’à une page et demi…) ne sont pas indispensables, mais regorgent de petits détails sur tel ou tel personnage, ou encore sur ce qui est arrivé à tel ou tel objet. Cela permet une plongée dans un univers retranscrit fidèlement, où l’on croise tour à tour des esprits-fées, des lords anglais (certains ayant existé : Lord Liverpool, Lord Wellington, etc…) ou encore un domestique noir au destin de Roi…
En parlant de Roi, il est indispensable de mentionner le personnage autour de quoi tout s’articule, référence omniprésente tout au long de cette œuvre, dont l’ombre s’étend sur toute forme de magie, le Roi Corbeaux, appelé John Uskglass, L’esclave sans nom, ou encore Le Roi Noir, roi de trois mondes, créateur de la Magie Anglaise.
Ici, la magie n’est pas un exercice où il vous suffit de brandir une baguette et de crier quelque formule latine pour invoquer un mur de feu ou ouvrir une serrure. La magie s’apprend dans de vieux livres poussiéreux, où les sorts désuets devront être remis au goût du jour par nos deux « héros ». Car Mrs Norrell et Strange sont loin d’être les héros forts et courageux que l’on attend…Norrell est se cache dans ses livres, qu’il garde précieusement, ne les montrant qu’avec parcimonie à son élève, qui lui rêve de magie florissante, quitte à s’approcher des aspects les plus sombres de la thaumaturgie…
Couplant fantastique et roman historique, Jonathan Strange & Mr Norrell nous emporte dans la guerre d’Espagne, ou encore à Waterloo, où la magie s’immisce pour créer une uchronie brillante, pleine de magie…Véritable chef d’œuvre de la littérature de l’imaginaire, ce livre a même été salué, par Mr Neil Gaiman en personne, comme le « meilleur roman fantastique publié depuis 70 ans ».
9.5/10 Probablement ce que j’ai lu de plus complet et de plus riche depuis Tolkien ; Jonathan Strange & Mr Norrell vous emporte dans un maelström de magie anglaise.
Alliant une langue maîtrisée à la perfection à un univers fourmillant de détail, ce livre relève du pur génie. A lire, et surtout à conserver précieusement dans sa bibliothèque en attendant qu’il passe du statut de roman à celui de classique du genre.
Etienne
Résumé :
1806 : Dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à la mode ancienne, un certain Mr Norrell, offre ses services pour empêcher l’avance de la flotte française. En quelques tours, il redonne l’avantage aux Anglais. Norrell devient la coqueluche du pays.
Voguant sur sa gloire, il fait la connaissance d’un jeune et brillant magicien qu’il prend sous son aile, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l’Angleterre par leurs prouesses. Jusqu’à ce que l’audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell.
L’association tourne à la rivalité, causant bientôt des ravages insoupçonnables…
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=23832
Mon avis :
Comment attaquer ce pavé de plus de 840 pages ? Tout d’abord, il me semble nécessaire de remettre un peu le livre dans son contexte. Pour un premier roman, sa sortie fut extrêmement planifiée et fit donc beaucoup de bruit parmi le monde de l’édition. Sorti en 2007 en France, après une longue bataille pour remporter les droits, c’est finalement Rober Laffont qui propose ce roman dans une double version : une en blanc, l’autre en noir, avec une couverture épurée, où figure un corbeau en vol, en-dessous du titre, Jonathan Strange & Mr Norrell. De quoi attirer l’œil dans un rayonnage, et ça marche ! Remportant un certain nombre de prix littéraires, dont le fameux prix Hugo en 2005, cet ouvrage connait un succès retentissant.
Evidemment, c’est un énorme pavé, qui bien sûr n’est pas à la portée de tous les lecteurs. Il faut avaler au moins 300 pages de mise en place pour que l’histoire commence réellement, ou du moins que l’on passe à la vitesse supérieure. D’aucuns diront que c’est trop, que l’histoire piétine, que l’auteur se perd en descriptions inutiles. Je trouve au contraire ces passages indispensables, permettant une immersion absolument totale dans l’Angleterre du 19ème, pleine de magie, de gentlemens et d’abbayes perdues.
L’écriture est magistrale, la langue extrêmement riche (mention au traducteur qui livre ici un travail abouti), on se croirait dans un livre de Jules Verne tant l’ambiance du 19ème est convaincante. Les notes de bas de page, parfois très longues (jusqu’à une page et demi…) ne sont pas indispensables, mais regorgent de petits détails sur tel ou tel personnage, ou encore sur ce qui est arrivé à tel ou tel objet. Cela permet une plongée dans un univers retranscrit fidèlement, où l’on croise tour à tour des esprits-fées, des lords anglais (certains ayant existé : Lord Liverpool, Lord Wellington, etc…) ou encore un domestique noir au destin de Roi…
En parlant de Roi, il est indispensable de mentionner le personnage autour de quoi tout s’articule, référence omniprésente tout au long de cette œuvre, dont l’ombre s’étend sur toute forme de magie, le Roi Corbeaux, appelé John Uskglass, L’esclave sans nom, ou encore Le Roi Noir, roi de trois mondes, créateur de la Magie Anglaise.
Ici, la magie n’est pas un exercice où il vous suffit de brandir une baguette et de crier quelque formule latine pour invoquer un mur de feu ou ouvrir une serrure. La magie s’apprend dans de vieux livres poussiéreux, où les sorts désuets devront être remis au goût du jour par nos deux « héros ». Car Mrs Norrell et Strange sont loin d’être les héros forts et courageux que l’on attend…Norrell est se cache dans ses livres, qu’il garde précieusement, ne les montrant qu’avec parcimonie à son élève, qui lui rêve de magie florissante, quitte à s’approcher des aspects les plus sombres de la thaumaturgie…
Couplant fantastique et roman historique, Jonathan Strange & Mr Norrell nous emporte dans la guerre d’Espagne, ou encore à Waterloo, où la magie s’immisce pour créer une uchronie brillante, pleine de magie…Véritable chef d’œuvre de la littérature de l’imaginaire, ce livre a même été salué, par Mr Neil Gaiman en personne, comme le « meilleur roman fantastique publié depuis 70 ans ».
9.5/10 Probablement ce que j’ai lu de plus complet et de plus riche depuis Tolkien ; Jonathan Strange & Mr Norrell vous emporte dans un maelström de magie anglaise.
Alliant une langue maîtrisée à la perfection à un univers fourmillant de détail, ce livre relève du pur génie. A lire, et surtout à conserver précieusement dans sa bibliothèque en attendant qu’il passe du statut de roman à celui de classique du genre.
Etienne