Fiche n°243 : Les Rues de Sable de Paco Roca
Couverture :
Résumé :
Pour gagner quelques minutes, un homme pressé prend un raccourci en coupant par la vieille ville. Très vite, il se perd dans le dédale des rues et le voici pris dans un labyrinthe ponctué par de curieuses rencontres. Ce quartier n'a aucun sens, ses habitants non plus. Le nouveau venu sollicite l'aide de chacun afin de trouver une issue, mais ne serait-il pas, lui, la clef de ce monde insolite ?
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=32699
Mon avis :
Derrière des dessins relativement simples se cache, comme souvent dans la collection Mirages, une petite perle.
Un type, tête en l'air, je-m'en-foutiste, oublie un rendez-vous à la banque avec sa fiancée. Voulant prendre un raccourci, il s'enfonce dans le dédale de ruelles qui constitue la vieille ville. La nuit tombée, perdu, il se retrouve dans un hotel où il se voit contraint (littéralement) de prendre une chambre pour la nuit. Il ne pourra plus en sortir.
Dès lors, la BD tombe dans l'étrange, dans l'absurdité la plus totale. L'hotel, tour infinie, est peuplé par tout un tas de personnages tous plus farfelus les uns que les autres. De la factrice qui écrit elle-même les lettres au père de famille qui attend de mourir, confortablement installé dans un cercueil, au milieu de la salle à manger, le héros rencontre constemment des gens, pour le moins surprenant.
Tout est objet à dérouter celui-ci, et avec lui, le lecteur, qui se perd avec plaisir dans les escaliers de la tour, dans les ruelles du quartier (appelé les rues de sable). On pourrait s'attendre à de la frustration de sa part, de la notre, jamais. Certes il ne peut pas fuir, pour des raisons toujours inattendues et peu crédibles, mais l'hypothétique frustration laisse vite place à une intense curiosité.
Et puis les décors s'adaptent parfaitement à cette histoire improbable. Une ambiance extraordinaire s'échappe de ces personnages, de ces labyrinthes, surcharges de rues et d'escaliers qui s'emboitent. On est proche de l'atmosphère des tableaux de M.C. Escher, sans être aussi déroutant.
Et le scénario dans tout ça ? Un homme, pommé, qui se retrouve à devoir travailler dans cet hotel pour payer une carte du quartier pour pouvoir rentrer chez lui. Le tout parsemé de rencontres toutes plus riches les unes que les autres. A travers ces rencontres, il se découvre lui-même...
D'une simplicité déconcertante, d'une absurdité sans nom, une histoire comme on en trouve peu...
9/10 Une nouvelle petite perle de la collection Mirages. Totalement absurde. Tout simplement excellent.
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