Fiche n° 285 : Forteresse Draconis (La Guerre de la Couronne 1) de Michael A. Stackpole
Couverture :
Résumé :
Lorsque le jeune Will dérobe aux elfes un étrange objet, il n’imagine pas qu’il sera entraîné dans les filets d’une incroyable prophétie. Peut-être est-il la dernière chance de sauver le monde de la tyrannie de Chytrine, la terrible reine du Nord. Ayant eu vent de son existence, la souveraine envoie à ses trousses ses Lanciers Noirs.
Will doit fuir pour sauver sa vie, mais il n'est pas seul. Ailleurs, d’autres se lèvent contre Chytrine. Comme Alexia, princesse d’une nation disparue, qui, à la tête de son armée, défie les royaumes du Nord, ou les sorciers de Vilwan qui ont créé leur propre héros aux pouvoirs surhumains.
Tous vont converger vers la mystérieuse Forteresse Draconis et tenter d’empêcher Chytrine de reconstituer la Couronne du Dragon, un puissant artefact qui, s’il tombait entre ses mains, garantirait son règne éternel… Et la fin du monde.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=32488
Mon avis :
Après un an d'existence, Milady nous sort enfin un grand format qui mérite plus que le coup d'oeil.
Tout avait si mal commencé...
Dès le début du livre, on est submergé par la quantité de néologismes et de toponymes qu'il faut ingérer sous peine de s'y perdre. On se croirait presque dans un mauvais Donjon & Dragon. Quel est l'intérêt de remplacer le terme "magie" par "magick" (on dirait la recette magique du nesquick) ? Et le coup de l'adolescent emporté par une prophétie qui le dépasse ; à chaque fois qu'il tente de savoir les tenants et les aboutissants, sa place dans la prophétie, on le rabroue "tu sauras tout quand tu seras plus grand" et nous pour la même occasion... Rien de plus énervant !
Et pourtant, sans être maso, je continuais à tourner les pages, parce que, malgré tout, j'avais envie de savoir ce qui allait leur arriver, à Will et à ses compagnons...
Quand le piège s'est-il refermé ?
... et sans crier gare, il m'est vite apparu que je ne pouvais plus le refermer, ce livre au début très moyen. Voilà un roman qui présente à tout point de vue le syndrome du "diesel" : après un début poussif, il gagne en régime pour terminer en beauté ! Petit à petit, l'auteur dévoile d'autres trames, d'autres personnages. Et si l'influence de Tolkien se fait encore ressentir par certains moments, elle ne nous énerve plus. En réutilisant avec beaucoup de métier et de talent des ficelles usées jusqu'à la corde, l'auteur ne prend pas le parti de nous surprendre, bien au contraire, mais celui nous divertir et de nous amuser dans un monde où presque tous les codes et les stéréotypes de la fantasy sont réunis. Et le plus étonnant, c'est que ça marche !
Le style de l'auteur est à l'image du livre : classique, un peu impersonnel même mais étrangement efficace. Il s'affirme de plus en plus au fur et à mesure que le livre gagne en l'ampleur. A l'inverse d'un Chris Bunch par exemple, Stackpole arrive à donner du souffle à ses batailles, du suspense à son récit (il suffit de regarder la fin) et du rythme à son livre.
J'ai longtemps hésité entre 7,5 et 8 sans jamais réussir à me décider ... d'où ma note peu ordinaire. Disons que si le début s'avère trop mauvais pour que je mette 8, la fin trop bonne pour que je ne mette que 7,5.
7,75/10 Passé un premier quart assez moyen, Forteresse Draconis se révèle être une fantasy très classique mais rondement bien menée. A l'instar des excellents Cycle d'Ea de David Zindell et Cycle de Thomas Covenant de Stephen Donaldson, La Guerre de la Couronne est indéniablement influencée par l'oeuvre de Tolkien. Pourtant, armés de personnages forts, d'un souffle épique et d'un style très visuel, le roman de l'américain Michael Stackpole ne cesse de s'améliorer au fil des pages ; la seconde moitié est de haut niveau. A lire !
Simatural
Résumé :
Lorsque le jeune Will dérobe aux elfes un étrange objet, il n’imagine pas qu’il sera entraîné dans les filets d’une incroyable prophétie. Peut-être est-il la dernière chance de sauver le monde de la tyrannie de Chytrine, la terrible reine du Nord. Ayant eu vent de son existence, la souveraine envoie à ses trousses ses Lanciers Noirs.
Will doit fuir pour sauver sa vie, mais il n'est pas seul. Ailleurs, d’autres se lèvent contre Chytrine. Comme Alexia, princesse d’une nation disparue, qui, à la tête de son armée, défie les royaumes du Nord, ou les sorciers de Vilwan qui ont créé leur propre héros aux pouvoirs surhumains.
Tous vont converger vers la mystérieuse Forteresse Draconis et tenter d’empêcher Chytrine de reconstituer la Couronne du Dragon, un puissant artefact qui, s’il tombait entre ses mains, garantirait son règne éternel… Et la fin du monde.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=32488
Mon avis :
Après un an d'existence, Milady nous sort enfin un grand format qui mérite plus que le coup d'oeil.
Tout avait si mal commencé...
" Un Norrington pour les mener... Et dans les ténèbres les lier" a-t-on presqu'envie de rajouter. Je n'avais pas encore commencé le livre que j'avais déjà un mauvais a-priori avec cette prophétie qui rappelle celle d'un certain Seigneur des Anneaux. Les gars, nous voilà repartis pour une nouvelle "tolkienade" ! Le début du livre n'allait malheureusement pas me donner tord : vorquelfes, baragouinneurs, sullanciris et pas mal d'autres races présentent des ressemblances avec l'oeuvre de Tolkien. Mais il y a bien pire...
Immortel dans le feu forgé
Victorieux de la mer à la glace
Le Pouvoir du Nord il brisera
Un fléau il tuera
Enfin il sauvera Vorquellyn".
Dès le début du livre, on est submergé par la quantité de néologismes et de toponymes qu'il faut ingérer sous peine de s'y perdre. On se croirait presque dans un mauvais Donjon & Dragon. Quel est l'intérêt de remplacer le terme "magie" par "magick" (on dirait la recette magique du nesquick) ? Et le coup de l'adolescent emporté par une prophétie qui le dépasse ; à chaque fois qu'il tente de savoir les tenants et les aboutissants, sa place dans la prophétie, on le rabroue "tu sauras tout quand tu seras plus grand" et nous pour la même occasion... Rien de plus énervant !
Et pourtant, sans être maso, je continuais à tourner les pages, parce que, malgré tout, j'avais envie de savoir ce qui allait leur arriver, à Will et à ses compagnons...
Quand le piège s'est-il refermé ?
... et sans crier gare, il m'est vite apparu que je ne pouvais plus le refermer, ce livre au début très moyen. Voilà un roman qui présente à tout point de vue le syndrome du "diesel" : après un début poussif, il gagne en régime pour terminer en beauté ! Petit à petit, l'auteur dévoile d'autres trames, d'autres personnages. Et si l'influence de Tolkien se fait encore ressentir par certains moments, elle ne nous énerve plus. En réutilisant avec beaucoup de métier et de talent des ficelles usées jusqu'à la corde, l'auteur ne prend pas le parti de nous surprendre, bien au contraire, mais celui nous divertir et de nous amuser dans un monde où presque tous les codes et les stéréotypes de la fantasy sont réunis. Et le plus étonnant, c'est que ça marche !
"Il existe des destinées, Kerrigan. Celle de Will a été écrite par la prophétie. Celle d'Alexia dans le sang. La vôtre a été forgée."Au centre de l'ouragan qui menace de bouleverser le monde, on retrouve trois adolescents : Will, Alexia et Kerrigan donc. Les deux premiers ne brillent pas par leur originalité : l'un est un voleur capable de faire toutes les poches, l'autre une belle princesse guerrière au tempérament d'amazone. Kerrigan est un peu plus intéressant : adolescent obèse enfanté et entraîné à devenir le plus grand magicien de tous les temps dans le cocon d'un école de magick (!), il se révèle vite être LE personnnage le plus intéressant du livre. Très maladroit, il change du sempiternel jeune magicien -ou magicienne- amené(e) à devenir de plus en plus puissant(e). Lui, il l'est dès le départ mais son plus grand défi consiste à prendre confiance en lui et à se trouver. Du côté des personnages secondaires, quelques têtes arrivent à sortit du lot comme le général Markus Adrogans ou la magicienne Orla, bien plus en tout cas que certains personnages de la compagnie comme le pâle Corbeau ou le résolu Résolu pour ne citer qu'eux.
Le style de l'auteur est à l'image du livre : classique, un peu impersonnel même mais étrangement efficace. Il s'affirme de plus en plus au fur et à mesure que le livre gagne en l'ampleur. A l'inverse d'un Chris Bunch par exemple, Stackpole arrive à donner du souffle à ses batailles, du suspense à son récit (il suffit de regarder la fin) et du rythme à son livre.
J'ai longtemps hésité entre 7,5 et 8 sans jamais réussir à me décider ... d'où ma note peu ordinaire. Disons que si le début s'avère trop mauvais pour que je mette 8, la fin trop bonne pour que je ne mette que 7,5.
7,75/10 Passé un premier quart assez moyen, Forteresse Draconis se révèle être une fantasy très classique mais rondement bien menée. A l'instar des excellents Cycle d'Ea de David Zindell et Cycle de Thomas Covenant de Stephen Donaldson, La Guerre de la Couronne est indéniablement influencée par l'oeuvre de Tolkien. Pourtant, armés de personnages forts, d'un souffle épique et d'un style très visuel, le roman de l'américain Michael Stackpole ne cesse de s'améliorer au fil des pages ; la seconde moitié est de haut niveau. A lire !
Simatural