Fiche n° 352 : AVANT-PREMIERE : Axis de Robert Charles Wilson
Couverture :
Résumé :
Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années. Pour la plupart, les hommes ont franchi l'arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Equatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan.
C'est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l'humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l'énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d'étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde.
Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance?
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=33900
Mon avis :
Dire qu'Axis est attendu est un doux euphémisme. Il a la lourde tâche de succèder au meilleur roman de SF publié ces dernières années, Spin. Et, disons-le d'emblée, si Axis peut de prime abord troubler voire destabiliser, il est l'excellent roman que l'on attendait tous.
Axis se déroule près de 30 ans après les évènements qui clôturent Spin. Une jeune femme, Lise Adams, veut lever le secret qui pèse sur la disparition de son père et plus elle avance dans son investigation, plus elle en apprend sur les Hypothétiques, ces êtres singuliers qui ont enfermé la Terre dans une membrane. Qui sont-ils ? Que nous veulent-ils ? Axis est non seulement l'occasion pour Robert Charles Wilson de retrouver des thématiques qui lui sont chères (l'altérité, l'immortalité, l'identité, bref l'humanité), ne passant que très rapidement sur les sujets développés dans Spin, mais aussi d'interroger, une nouvelle fois, l'homme et plus particulièrement jusqu'où celui-ci est prêt à aller pour découvrir la vérité, et même, sur ce qu'il est capable de s'infliger.
Premier constat : Axis est, à tout point de vue, mieux maîtrisé que Spin. Wilson a encore progressé (mais où s'arrêtera-t-il ?) ; son style simple génère dans l'esprit de ses lecteurs des images inoubliables. Il se dégage d'Axis une mélancolie encore plus marquée que dans Spin, une ambiance de fin du monde qui rappelle un certain Rax de Michael Coney. En écrivant ces quelques lignes, je ne puis m'empêcher de remémorer certaines pages ; plusieurs scènes me viennent immédiatement en tête : celle d'une vieille femme qui approche doucement d'un village alors qu'une pluie de cendres tombent, celles de racines d'arbres qui fouillent le sol à la recherche de ... Vous l'aurez compris, ouvrir Axis, c'est laisser des négatifs photographiques vous imprimer sur les rétines de sublimes paysages d'un autre monde.
Ensuite, Axis est un roman de femmes ou plutôt, préciserais-je, une galerie de magnifiques portraits féminins. Si les hommes jouent un rôle important, ce sont bien les femmes qui sont au coeur de cette histoire apocalyptique : Lise, Diane et Sulean pour ne pas les nommer. De l'histoire de ces trois femmes, de leur quêtes de vérité respectives, découlent de multiples révélations sur la nature des hypothétiques.
On le sait : la science-fiction de l'auteur canadien privilégie des interrogations humanistes dans de discrets univers science-fictifs. Avec Axis, il pousse le vice à l'extrême puisque l'on a parfois l'impression de lire un roman de littérature générale sur un léger fond de science-fiction (un peu comme La Route de Cormac McCarthy).
Alors, pourquoi Axis, malgré toutes ses qualités, n'arrive-t-il pas à se hisser au niveau de son aîné ? Il y a certes l'excuse facile mais toujours valable du second tome qui ne présente pas l'effet de surprise du premier. Néanmois, cet argument ne suffit pas à expliquer le petit écart de qualité qui sépare les deux dernier-nés de l'auteur. Non, pour l'expliquer, il faut plutôt aller jeter un coup d'oeil du côté des thématiques. Et à ce niveau, avouons que "les étoiles qui s'éteignent" de Spin et le chaos qui va en suivre constitue une trame plus intriguante, plus attractive et tout simplement plus forte qu'une "simple enquête" sur la disparition d'un parent même si, celle-ci dévoile de nombreux mystères et non des moindres.
9/10 Un cran en-dessous Spin, Axis en est pourtant la digne suite. Globalement moins ambitieux que son aîne, il n'en demeure pas moins un roman exceptionnel, sans aucun doute l'un des tous meilleurs romans SF de l'année. Pour résumer, on peut dire que si Axis aborde moins de sujets forts et brasse somme toute, moins d'idées que Spin, il privilégie une ambiance envoûtante, un style remarquable, des personnages complexes et des images inoubliables.
Simatural
Résumé :
Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années. Pour la plupart, les hommes ont franchi l'arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Equatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan.
C'est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l'humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l'énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d'étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde.
Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance?
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=33900
Mon avis :
Dire qu'Axis est attendu est un doux euphémisme. Il a la lourde tâche de succèder au meilleur roman de SF publié ces dernières années, Spin. Et, disons-le d'emblée, si Axis peut de prime abord troubler voire destabiliser, il est l'excellent roman que l'on attendait tous.
Axis se déroule près de 30 ans après les évènements qui clôturent Spin. Une jeune femme, Lise Adams, veut lever le secret qui pèse sur la disparition de son père et plus elle avance dans son investigation, plus elle en apprend sur les Hypothétiques, ces êtres singuliers qui ont enfermé la Terre dans une membrane. Qui sont-ils ? Que nous veulent-ils ? Axis est non seulement l'occasion pour Robert Charles Wilson de retrouver des thématiques qui lui sont chères (l'altérité, l'immortalité, l'identité, bref l'humanité), ne passant que très rapidement sur les sujets développés dans Spin, mais aussi d'interroger, une nouvelle fois, l'homme et plus particulièrement jusqu'où celui-ci est prêt à aller pour découvrir la vérité, et même, sur ce qu'il est capable de s'infliger.
Premier constat : Axis est, à tout point de vue, mieux maîtrisé que Spin. Wilson a encore progressé (mais où s'arrêtera-t-il ?) ; son style simple génère dans l'esprit de ses lecteurs des images inoubliables. Il se dégage d'Axis une mélancolie encore plus marquée que dans Spin, une ambiance de fin du monde qui rappelle un certain Rax de Michael Coney. En écrivant ces quelques lignes, je ne puis m'empêcher de remémorer certaines pages ; plusieurs scènes me viennent immédiatement en tête : celle d'une vieille femme qui approche doucement d'un village alors qu'une pluie de cendres tombent, celles de racines d'arbres qui fouillent le sol à la recherche de ... Vous l'aurez compris, ouvrir Axis, c'est laisser des négatifs photographiques vous imprimer sur les rétines de sublimes paysages d'un autre monde.
Ensuite, Axis est un roman de femmes ou plutôt, préciserais-je, une galerie de magnifiques portraits féminins. Si les hommes jouent un rôle important, ce sont bien les femmes qui sont au coeur de cette histoire apocalyptique : Lise, Diane et Sulean pour ne pas les nommer. De l'histoire de ces trois femmes, de leur quêtes de vérité respectives, découlent de multiples révélations sur la nature des hypothétiques.
On le sait : la science-fiction de l'auteur canadien privilégie des interrogations humanistes dans de discrets univers science-fictifs. Avec Axis, il pousse le vice à l'extrême puisque l'on a parfois l'impression de lire un roman de littérature générale sur un léger fond de science-fiction (un peu comme La Route de Cormac McCarthy).
Alors, pourquoi Axis, malgré toutes ses qualités, n'arrive-t-il pas à se hisser au niveau de son aîné ? Il y a certes l'excuse facile mais toujours valable du second tome qui ne présente pas l'effet de surprise du premier. Néanmois, cet argument ne suffit pas à expliquer le petit écart de qualité qui sépare les deux dernier-nés de l'auteur. Non, pour l'expliquer, il faut plutôt aller jeter un coup d'oeil du côté des thématiques. Et à ce niveau, avouons que "les étoiles qui s'éteignent" de Spin et le chaos qui va en suivre constitue une trame plus intriguante, plus attractive et tout simplement plus forte qu'une "simple enquête" sur la disparition d'un parent même si, celle-ci dévoile de nombreux mystères et non des moindres.
9/10 Un cran en-dessous Spin, Axis en est pourtant la digne suite. Globalement moins ambitieux que son aîne, il n'en demeure pas moins un roman exceptionnel, sans aucun doute l'un des tous meilleurs romans SF de l'année. Pour résumer, on peut dire que si Axis aborde moins de sujets forts et brasse somme toute, moins d'idées que Spin, il privilégie une ambiance envoûtante, un style remarquable, des personnages complexes et des images inoubliables.
Simatural