Fiche n° 374 : Le commun des mortels (Le tueur 7) de Matz et Jacamon
Couverture :
Résumé :
Cuba. Le Tueur est à La Havane, en mission. Sa cible : un jeune et brillant Cubain très proche de la présidence, commissaire spécial en charge des affaires pétrolières. De toute évidence, le Tueur est ici l’instrument d’intérêts stratégiques américains.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=33915
Mon avis :
Le tueur, septième tome... Histoire de ne pas me répéter par rapport aux six précédents tomes, je vais fonctionner ici de façon très simple. Après une micro introduction, je me contenterai de faire deux minuscules paragraphes. L'un pour dire ce que j'ai moins aimé dans ce tome par rapport aux précédents, et l'autre, bien sur, pour dire ce que j'ai apprécié (voire plus).
Ce nouveau tome commence par une très longue tirade, sortie un peu de nulle part, longue réflexion sur la situation politique à Cuba, sur celle du monde occidental, sur la guerre. Et si celle ci garde toujours la même saveur, le même cynisme, il est, je trouve, un peu dommage que passées les dix premières pages, le tueur nous balance un "tout ça pour dire que j'étais en vacance à Cuba". D'accord, il parle de Cuba, l'endroit où il se trouve, mais voilà, même si la réflexion est une nouvelle fois plus qu'interessante, elle est un peu comme la soupe qui va recevoir le cheveu, si j'ose dire... Maintenant, je suis bien embêté. Je cherche ce que je pourrais trouver d'autre comme défaut, et non, je ne vois que ça, un détail.
Ce qui est appréciable avec ce tome, c'est la qualité de ces réflexions, et surtout, la capacité des auteurs à les renouveler. On croit à chaque fois que le tueur crache à distance sur tout ce qui bouge, et pourtant à chaque tome, on s'aperçoit qu'il avait oublié quelqu'un. Après la religion au tome précédent, il est maintenant question de politique. Cuba offrant à ce sujet un contexte idéal. Politique intérieure, Etats-Unis, monde occidental en général, tout le monde en prend à nouveau pour son grade.
Le scénario, conflit entre autorités cubaines et états-uniennes illustre parfaitement les liens sensibles existant entre ces pays et les réflexions du tueur. Comme s'il était au service de celles-ci, en guise de simple exemple. C'était déjà vrai dans les tomes précédents, c'est beaucoup plus appuyé ici. Ce septième tome est donc, bien plus que les autres, un tome très ouvertement "engagé", certains diraient "trop"... Peut être...
Quoi qu'il en soit, et malgré un léger sentiment de déjà vu à certains moments, "le commun des mortels" est, au final, le tome le plus abouti de la série. Une ambiance parfaite, une alternance de rythmes maitrisée du début à la fin, le tueur va cette fois beaucoup plus loin dans ses réflexions. Et il faut avouer, qu'il est difficile de rester de marbre devant ces évocations de génocides, de massacres, et autres événements passés sous silence. Le tueur, lui, y arrive parfaitement, avec une grande classe...
9/10 Malgré un concept qui semble parfois difficile à renouveler, les auteurs y parviennent avec brio. Dans une ambiance cubaine d'une grande classe, ce septième tome est sans doute le plus abouti, avec un scénario complexe, et surtout un engagement politique beaucoup plus marqué qu'auparavant.
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