Fiche n° 383 : La Prêtresse blanche (L'Âge des Cinq 1) de Trudi Canavan

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :


Résumé :
Quand Auraya a été choisie pour devenir prêtresse, elle n’aurait jamais cru qu’à peine dix ans plus tard elle deviendrait l’une des cinq Blancs, les plus puissants serviteurs des dieux.
D’autant plus que sa relation secrète avec un Tisse-Rêves, membre d’une secte hérétique de sorciers guérisseurs, met sans cesse son avenir en danger.
Mais un danger bien plus terrible empêche bientôt Auraya de s’habituer à ses responsabilités et aux dons exceptionnels que les dieux lui ont offerts : de mystérieux sorciers vêtus de noirs arpentent le continent, laissant derrière eux un sillage de mort et de destruction, et la rumeur court qu’au sud une armée est en train de se lever.
Auraya et ses compagnons font de leur mieux pour former des alliances et unifier le continent sous leur bannière, mais le temps presse. La guerre arrive et, à moins qu’Auraya parviennent à maîtriser ses nouveaux pouvoirs, mêmes les faveurs des dieux ne suffiront pas à sauver son peuple…

Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=32945

Mon avis :

Une trilogie, une seule, c'est ce qu'il aura fallu à Trudi Canavan pour connaître un succès retentissant en France. Sans lien avec la Trilogie du Magicien noir, L'Âge des Cinq a la lourde tâche de confirmer les espoirs nés à la suite de cet engouement.

Un prologue plus tard, les premiers doutes sont levés ; mieux, on se prend à croire que l'auteur a décidé de passer la seconde avec cette trilogie qui s'annonce plus adulte, plus mature et plus sombre que la précédente. En effet, exit l'école de magie ! Là où trop d'auteurs se seraient contenter de reprendre la même recette en ajoutant quelques épices trompeuses, Canavan prend le pari de ne pas se répéter. Ainsi, on retrouve son héroïne à la sortie de ladite école de magie, près d'une décénie plus tard.

Cette ellipse de dix années a permis aux graines plantées par l'auteur dans le prologue de devenir de belles plantes. Ainsi, la jeune Auraya vient d'être choisie pour devenir l'une des Cinq - en quelques sortes les autorités magiques gouvernantes. Comme a son accoutumée, l'auteur australienne pose patiemment les bases de son histoire, sans se presser, sans ennuyer son lecteur. Après cent pages, on a la confirmation que la touche d'originalité ne sera pas de la partie. Après deux cents, on en vient même à penser à d'autres séries, par exemple, celle des Artefacts de Pouvoir de Maggie Furey. Bref, niveau "originalité, on repassera.

Toutefois, on retrouve toutes les qualités qui ont fait de Canavan un auteur à surveiller : une plume simple, une écriture fluide et un vrai talent de conteur. Si l'envie lui prenait de s'attaquer - qui sait un jour - à un projet ambitieux, elle pourrait faire mal, très mal.

Visiblement, l'auteur fantasme toujours sur les hommes plus âgées puisqu'une nouvelle fois, la figure principale masculine de l'histoire doit compter le double d'années de l'héroine pour avoir ses chances avec elle. Une relation amoureuse entâchée d'hésitations plus niaises que naïves, d'incroyables balbutiements à la limite même du ridicule. Nos deux héros ont besoin de franches interventions extérieures (des baffes !!!) pour comprendre qu'ils sont attirés l'un par l'autre. Un aspect qui n'aide pas à les rendre plus sympathiques... alors qu'ils en auraient bien besoin. Que ce soit Auraya ou Leiard, tous deux manquent cruellement d'épaisseur et de charisme. Heureusement que certains personnages secondaires viennent susciter l'intérêt du lecteur : on pense à Emerahl, une "vieille" sorcière décidée à survivre dans un monde décidé... à la tuer ou encore Danjin Pique qui rappelle un certain Dannyl aperçu dans la Trilogie du Magicien Noir.

Somme toute, L'Âge des Cinq confirme les talents comme les défauts de Trudi Canavan. On sort évidemment un peu déçu, puisque les premières laissaient imaginer une amélioration. L'affrontement entre deux puissances, les blancs d'un côté, les "magiciens sombres" de l'autre veut tout dire... Malgré tout, les cinq dieux ou les Pentadriens sont autant de mystères que l'on ne peut s'empêcher de voir éclaircir dans la suite... que l'on lira.

7/10 Un bon premier tome, au-niveau des précédentes production de l'auteur, un peu en-dessous de nos espoirs. 550 pages pour lancer une histoire qui hésite entre le choix d'une maturité certaine et le retour au ton bon enfant de la Trilogie du Magicien Noir, une histoire handicapée par deux personnages principaux transparents, une histoire que l'on suit cependant avec un plaisir certain. 

Simatural

Publié dans Critiques Fantasy

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