Fiche n° 883 : Mécompte de Fées (Les Annales du Disque-Monde 12) de Pratchett
Couverture :
Résumé :
Une vieille sorcière à l'agonie lègue sa baguette magique (qui transforme toutes choses en citrouilles) à Magrat Goussedail, à charge pour celle-ci d'aller à Genua, au bout du monde, et d'empêcher le mariage du prince local avec une servante.
Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg l'accompagnent dans un voyage qui leur fera traverser bien des royaumes, jusqu’au territoire des contes, où elles seront soumises aux redoutables pouvoirs de l'imaginaire manipulés par la "bonne fée" Lilith.
Les servantes sont là pour épouser les princes et les mères-grands pour se jeter dans la gueule du loup. Mais quand Magrat vient au bal chaussée de verre, le destin hésite et Mémé Ciredutemps se bat contre sa propre sœur, semant la panique chez les convives.
On a l'impression qu'elles se sont trompées de conte, mais une chance leur sera encore donnée de rentrer chez elles pour y raconter leurs exploits.
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Mon avis :
La vraie sorcellerie est enfin de retour dans ce volume. Oui, la vraie, celle qui n’a pas besoin de chandelles dégoulinantes, de cercles de sang et d’incantations pour fonctionner !
Plus drôles que jamais, nos trois comparses se retrouvent embarqués bien malgré elles dans une aventure qui les amènera bien vite à se confronter à un univers dans lequel elles n’ont habituellement pas le beau rôle : celui des contes de fées.
Pratchett se permet ici un détournement des plus célèbres histoires traditionnelles, usant toujours de la même insolence et du second degré qui lui sont propres. On trouve ainsi des apparitions/références à la Belle au bois dormant, aux trois petits cochons, au petit chaperon rouge, voire même au Seigneur des anneaux.
L’ennemi à cette fois-ci le visage de l’innocence, et l’aide d’une magicienne vaudou ne sera pas de trop pour venir à bout d’une bonne fée plus retorse qu’il n’y parait.
L’action est menée tambour battant, et chaque touche d’humour s’insère parfaitement dans la trame générale. Gredin, le chat de Nounou Ogg, en est d’ailleurs le parfait exemple : alors qu’il a un rôle de premier plan (dans le Disque-monde, tout est possible), il apporte un coté loufoque et absurde encore plus décalé que d’habitude.
Construit comme un conte de fée vu de l’intérieur, cette annale se révèle extrêmement complète : le royaume de Genua, adaptation fantastique de la Louisiane, permet d’introduire le vaudou de manière très naturelle, les personnages secondaires sont une fois de plus très réussis avec notamment Casanabo, le nain séducteur, et le combat final se montre à la hauteur de ce qu’on attendait.
9/10 Une balade parodique au pays du merveilleux, ça ne se refuse pas. Pratchett démontre encore une fois l’étendue de son talent en matière de détournement, et offre un flamboyant chapitre en forme d’hommage à sa saga.
Chips