Fiche n° 492 : Le Dit de l'Eau (Le Langage des pierres 2) de Pamela Freeman
Couverture :
Résumé :
Voilà mille ans, lorsque le peuple d’Acton traversa le Col de la Mort, les Onze Domaines s’en trouvèrent irrévocablement changés. Ceux qui vivaient là furent jetés sur la route, et ressassent aujourd’hui encore leur ressentiment. Mais que s’est-il réellement passé au Col de la Mort ?
En usant d’une magie ancestrale, Ronce trouve un moyen de voyager dans le passé ; elle y découvrira que l’histoire de son pays n’est pas aussi simple qu’elle le paraît. Frêne, de son côté, va chercher à comprendre pourquoi son père ne lui a jamais enseigné les chansons secrètes des Voyageurs.
Mais, pendant ce temps, les morts se lèvent, de plus en plus nombreux, et détruisent tout sur leur passage, accomplissant la vengeance macabre d’Épervier, le noir enchanteur. Pour l’arrêter, Ronce et Frêne doivent impérativement trouver les réponses à leurs questions – des réponses cachées dans les eaux tumultueuses du fleuve du temps…
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=35122
Mon avis :
Etonnant réservoir que l'Australie : Karen Miller (La Prophétie du Royaume de Lùr : ICI ), Trudi Canavan (La Trilogie du Magicien noir et L'Âge des Cinq), Glenda Larke (Les Îles glorieuses : cf ICI et ICI) et Pamela Freeman donc. Inconnues il y a encore cinq ans, ces plumes se sont peu à peu imposés dans notre beau pays. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrait...
A sa sortie, le premier tome m'avait fortement surpris. Dans le bon sens du terme. J'y retrouvais tout l'humanisme, la complexité et la richesse de Terremer. Ce n'est pas ce second volume qui démentira mon engouement pour la série ni la référence à Ursula K. le Guin qui reste plus que jamais d'actualité. Le Dit de l'eau commence où celui du sang s'était arrêté. Si l'action n'avance pas beaucoup ni même la temporalité - il se passe à peine quelques jours entre le début et la fin du récit, cette suite est l'occasion pour le lecteur d'apprendre quelques éclairages intéressants sur le passé. Et notamment, sur celui d'Acton. Derrière ce grand méchant, ce diable, ce tueurs d'enfants, ce violeur de femmes se cache une vérité plus étoffée, plus compliquée que l'Histoire ne le laissait croire jusqu'à présent. L'occasion pour l'auteur de réduire à néant la manichéisme que pouvait induire certains témoignages et scènes du premier volet. Par un excellent travail sur les points de vue, elle offre la vision la plus large possible d'un conflit éclaté dans le temps et qui se répercutent sur les personnages présents. Il n'est jamais question de Bien et de Mal, juste des choix des personnages et de leur interprétation par l'Histoire.
Pour faire court, Le Langage des Pierres raconte l'histoire d'hommes et de femmes pris aux affres d'un conflit (je reprend le terme à dessein) qui n'a que trop duré, un conflit qui paraît toujours plus stupide et "humains" à mesure que tombent les révélations. En effet, si la douleur des personnages est bien réelle (ce dont on ne peut douter, à lire les témoignages des uns et des autres), le noeud de l'intrigue paraît de plus en plus insoluble, indénouable (ou, j'invente des mots !).
La quatrième de couverture rapproche cette série de l'oeuvre de deux formidables conteurs : Hobb et Miyazaki. On passera par-dessus la référence à l'auteur de l'Assassin royal - passage obligé pour de la fantasy post-hobbienne, celle à Miyazaki, par contre, m'a donné du fil à retordre. Non qu'elle soit fausse, mais elle m'a parut à la fois évidente et brumeuse. Outre l'apparent rapport à la nature, belle et cruelle, tous deux fouillent la psychologie des personnages de la même manière. Par l'intermédiaire d'un travail sur la glaise et sur la consistance des protagonistes, ils les rendent à la fois simples et complexes quoique toujous un mystérieux et froids (une part d'eux reste à jamais inexpliquée, comme à jamais insaisissable pour le lecteur).
8/10 Le Dit de l'Eau vient poursuivre une série drôlement attachante. Si l'"épic" et l'"heroïc" vous donnent des boutons, Le Langage des Pierres pourrait bien être le baume que vous attendez. A découvrir. Vraiment.
Simatural
Résumé :
Voilà mille ans, lorsque le peuple d’Acton traversa le Col de la Mort, les Onze Domaines s’en trouvèrent irrévocablement changés. Ceux qui vivaient là furent jetés sur la route, et ressassent aujourd’hui encore leur ressentiment. Mais que s’est-il réellement passé au Col de la Mort ?
En usant d’une magie ancestrale, Ronce trouve un moyen de voyager dans le passé ; elle y découvrira que l’histoire de son pays n’est pas aussi simple qu’elle le paraît. Frêne, de son côté, va chercher à comprendre pourquoi son père ne lui a jamais enseigné les chansons secrètes des Voyageurs.
Mais, pendant ce temps, les morts se lèvent, de plus en plus nombreux, et détruisent tout sur leur passage, accomplissant la vengeance macabre d’Épervier, le noir enchanteur. Pour l’arrêter, Ronce et Frêne doivent impérativement trouver les réponses à leurs questions – des réponses cachées dans les eaux tumultueuses du fleuve du temps…
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=35122
Mon avis :
Etonnant réservoir que l'Australie : Karen Miller (La Prophétie du Royaume de Lùr : ICI ), Trudi Canavan (La Trilogie du Magicien noir et L'Âge des Cinq), Glenda Larke (Les Îles glorieuses : cf ICI et ICI) et Pamela Freeman donc. Inconnues il y a encore cinq ans, ces plumes se sont peu à peu imposés dans notre beau pays. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrait...
A sa sortie, le premier tome m'avait fortement surpris. Dans le bon sens du terme. J'y retrouvais tout l'humanisme, la complexité et la richesse de Terremer. Ce n'est pas ce second volume qui démentira mon engouement pour la série ni la référence à Ursula K. le Guin qui reste plus que jamais d'actualité. Le Dit de l'eau commence où celui du sang s'était arrêté. Si l'action n'avance pas beaucoup ni même la temporalité - il se passe à peine quelques jours entre le début et la fin du récit, cette suite est l'occasion pour le lecteur d'apprendre quelques éclairages intéressants sur le passé. Et notamment, sur celui d'Acton. Derrière ce grand méchant, ce diable, ce tueurs d'enfants, ce violeur de femmes se cache une vérité plus étoffée, plus compliquée que l'Histoire ne le laissait croire jusqu'à présent. L'occasion pour l'auteur de réduire à néant la manichéisme que pouvait induire certains témoignages et scènes du premier volet. Par un excellent travail sur les points de vue, elle offre la vision la plus large possible d'un conflit éclaté dans le temps et qui se répercutent sur les personnages présents. Il n'est jamais question de Bien et de Mal, juste des choix des personnages et de leur interprétation par l'Histoire.
Pour faire court, Le Langage des Pierres raconte l'histoire d'hommes et de femmes pris aux affres d'un conflit (je reprend le terme à dessein) qui n'a que trop duré, un conflit qui paraît toujours plus stupide et "humains" à mesure que tombent les révélations. En effet, si la douleur des personnages est bien réelle (ce dont on ne peut douter, à lire les témoignages des uns et des autres), le noeud de l'intrigue paraît de plus en plus insoluble, indénouable (ou, j'invente des mots !).
La quatrième de couverture rapproche cette série de l'oeuvre de deux formidables conteurs : Hobb et Miyazaki. On passera par-dessus la référence à l'auteur de l'Assassin royal - passage obligé pour de la fantasy post-hobbienne, celle à Miyazaki, par contre, m'a donné du fil à retordre. Non qu'elle soit fausse, mais elle m'a parut à la fois évidente et brumeuse. Outre l'apparent rapport à la nature, belle et cruelle, tous deux fouillent la psychologie des personnages de la même manière. Par l'intermédiaire d'un travail sur la glaise et sur la consistance des protagonistes, ils les rendent à la fois simples et complexes quoique toujous un mystérieux et froids (une part d'eux reste à jamais inexpliquée, comme à jamais insaisissable pour le lecteur).
8/10 Le Dit de l'Eau vient poursuivre une série drôlement attachante. Si l'"épic" et l'"heroïc" vous donnent des boutons, Le Langage des Pierres pourrait bien être le baume que vous attendez. A découvrir. Vraiment.
Simatural