Fiche n° 425 : Montréal (Magasin Général 5) de Loisel et Tripp
Couverture :
Résumé :
Marie et le jeune Marceau, dans un bref moment d’attirance mutuelle, se sont abandonnés l’un à l’autre. Un épisode charnel qui, hélas pour eux, n’a pas tardé à se savoir. La promise de Marceau, Clara, a débarqué publiquement au magasin général en furie, accusant Marie de lui avoir volé son fiancé. Cris, larmes. Le curé s’en mêle, on jase à qui mieux mieux dans les familles, et bientôt c’est tout le village qui entre en ébullition !
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=35219
Mon avis :
A la fin du tome 4, Marie, déçue par Serge, s'est jetée dans les bras de Marceau, déjà fiancé à la fille Roberge. Cet acte inconsidéré va littéralement chambouler la vie au village. Les gens jasent dans son dos, lui font la tête... Le magasin perd sa clientèle. Quand la grand-mère de Jacinthe décède, Marie est déjà au bout du rouleau. Pour se ressourcer, elle décide d'embarquer la petite loin de tous ces tracas, à Montréal. Bien sur, ce départ précipité va profondément affecter les habitants de Notre-Dame-des-Lacs...
Magasin général est une série qui ne cesse de me surprendre. Dans ce cinquième tome, une nouvelle fois, il ne se passe pas grand chose : des ragots, un départ, un décès, le téléphone qui sonne... Plutôt léger scénaristiquement pour près de 80 pages non ?
Pourtant, comme à chaque fois, ce tome est encore mieux que les précédents. Certes, Loisel et Tripp ne jouent pas sur la complexité d'un scénario riche en intrigues, en rebondissements. Non, la force et l'intérêt de cette série sont ailleurs.
D'abord dans des dessins superbes, combinaisons du talent de ces deux auteurs (trois si on ajoute le coloriste), qui nous plongent avec douceur et brio dans cette campagne canadienne des années 20. En découle bien sur une ambiance calme et posée, presque contemplative. Il ne se passe rien ? Cela permet de se perdre avec plaisir dans ces paysages superbes.
Mais surtout, la force de cette série, c'est sa faculté à nous immerger dans ce monde. Grace à une narration originale (Lettre de son défunt époux à Marie) et un vocabulaire à cheval entre le québecois et le françois, on est plongé au coeur même de la vie de ce petit village, perdu au milieu de la forêt canadienne. Sans aucun voyeurisme, on suit les problèmes de chacun au jour le jour, on ressnt leurs angoisses, leurs joies aussi...
Alors oui, il ne se passe vraiment pas grand chose, mais ce cinquième tome offre toujours un grand moment de dépaysement au lecteur. Chaque page nous entraine encore un peu plus au sein de cette communauté, pour qu'à la fin, comme chacun, on tourne les pages avec un peu plus de frénésie, attendant simplement quelques nouvelles de Marie.
8,5/10 Rien. Il ne se passe rien. Pourtant, sans qu'on comprenne trop pourquoi, sans même trop se poser cette question, on passe une nouvelle fois un moment magique, au milieu des habitants de Notre-Dame-des-Lacs.
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