Fiche n° 503 : Hamlet 1977 de Vaughn et Ravard
Couverture :
Résumé:
Hamlet est désabusé, amer, semble en fuite. Il revient dans sa ville pour enterrer son père, un parrain de la pègre. Nous ne sommes pas au Danemark, mais dans une grande ville américaine. Pour le reste, Shakespeare est convoqué en permanence. La mère du héros va épouser son ex beau-frère, une certaine Julie tient le rôle de la fragile Ophélie, et on retrouve même le fidèle Horatio (Horace). Assassiné par intérêt par son propre frère, le géniteur d’Hamlet se manifeste dans la peau d’un fantôme, et dialogue régulièrement avec son rejeton. Qui lui lance d’ailleurs: « Ton truc, ça va mal se terminer, pire que dans une tragédie de boulevard… »
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36064
Mon avis :
"Hamlet" oui, c'est bien la plus longue et l'une des plus célèbres pièces de William Shakespeare. Quel rapport? Et bien cette bédé est présentée comme un remaniement de l'historie originale, resituée dans un contexte actuel, a Ney-York, avec tout le beau monde en costume trois pièces et avec un flingue dans chaque poche...
Oui, c'était assez osé comme idée, mais finalement, au niveau de l'histoire, ça colle parfaitement. D'ailleurs, si vous ne connaissez pas l'histoire originale, cette BD se lit tout de même sans problême et, je le dis sans manquer de respect à Mr.Shakespear, est passablement plus facile à lire.
On retrouve donc Hamlet, fils d'un parrain de la mafia fraichement assassiné. Peu ému, Hamlet voit tout de même régulierement le fantome de son pere, qui le pousse à retrouver son assassin. Et c'est partis pour une bédé bien sombre, menée comme un film d'enquête tourné de façon "old school", avec un héros blasé, une ville puant le vice, et des gros bras pas très intelligents qui ne dégainent pas assez vite.
Niveau graphisme, c'est tout simplement superbe. Bon, c'est sur, il faut aimer le noir et blanc, mais les amateurs du genre vont vraiment apprécier. On sent tout à fait la lourdeur de la ville, avec sa pluie continue et ses docks bien crasseux. Rien n'est superflu ici, et l'on ne s'arréte jamais sur une case trop chargée.
Voilà d'ailleurs LE point positif de cette BD : on ne se perd jamais. Que ce soit les dessins, les personnages ou l'intrigue, tout est fait pour simplifier la lecture. Ainsi, le fantôme du pêre rappel régulierement les enjeux de la quête d'Hamlet.
Et c'est là également le problême : l'histoire nous parait tellement claire que l'on se demande pourquoi Hamlet, personnage central de l'histoire, met-il autant de temps à comprendre et à traquer les meurtriers de son père. On se demande d'ailleurs sur la fin pourquoi Hamlet n'a pas régéé ça dès la première page, tellement la scène finale est décevante.
Bref, une bonne BD en somme, avec une histoire classique et des dessins sobres, mais avec quelques petites erreures qui trouble l'authenticité du récit. D'ailleurs, je me demande s'il est vraiment possible d'abattre deux hommes d'une balle dans la tête en plein milieu d'une fête foraine bondée. Malgrès une fin un petit peu trop vite expediée et courue d'avance, "Hamlet 1977" nous fait passer un bon moment, surtout pour les amateurs d'histoires mafieuses...
7/10 Une BD sympathique, avec un héros charismatique et blasé, qui nous donne envis de l'accompagner jusqu'au bout.
Icare