Fiche n° 513 : Le Trône d'Uruk (L'Epopée de Gilgamesh 1) de Blondel et Brion
Couverture :
Résumé :
Gilgamesh est le fils du roi Ludalbanga, descendant de la première dynastie des souverains d’Uruk. Il est de sang divin, “au deux-tiers dieu et pour un tiers humain”. Dieu parmi les mortels, héros parmi les rois, Gilgamesh ne connaît ni le goût de la défaite, ni ennemi à sa taille. Recueilli par le souverain de la puissante cité de Kish à la mort de son père, le prince héritier d’Uruk est devenu le héros combattant dont le seul nom suffi t à faire trembler d’effroi les hordes de barbares. Et pourtant, aujourd’hui, il sait qu’il livre son dernier combat sous la bannière de Kish : l’heure est venue pour lui de regagner Uruk et de reprendre le trône de son père !
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=35647
Mon avis :
Dix ans. Dix longues années que Gilgamesh a quitté la cité d'Uruk, à la mort de son père Lugalbanda. Trop jeune alors pour accéder au trône, il s'est réfugié chez le roi de Kish, Agga, et est devenu le général de ses armées, son maître de guerre. Auréolé de nombreux succès, Gilgamesh reconquiert son trône, usurpé par le régent Dumuzi. Après de nombreuses années, d'innombrables batailles, le voilà enfin, lui, Gilgamesh, régnant sur ce qui lui revenait de droit, lui, le fils d'un demi-dieu. Mais le pouvoir corrompt, et les dieux sont parfois joueurs.
D'une rapide introduction, Gilgamesh annonce la couleur. Des batailles, du sang, une fresque épique, la reconquête d'un trône légitime, et la corruption du pouvoir. Les auteurs s'attaquent à une des plus anciennes légendes connues, celle du prince Gilgamesh, et de la cité d'Uruk, en y glissant tous les codes de l'heroic fantasy classique, créant ainsi une série plus proche de Conan et de Frazetta que de Lanfeust et de Keramidas.
Prévue a priori en trois volumes, il ne faut sans doute pas chercher ici un scénario d'une extrême richesse, ou d'une grande subtilité, plein de rebondissements, mais l'intérêt n'est pas là. Gilgamesh est une grande épopée, une aventure, une ambiance. L'histoire d'un homme qui accède au trône et se voit corrompu par le pouvoir, l'histoire d'un peuple en guerre, contre d'autres hommes, mais qu'on imagine bientôt avoir affaire à certaines divinités. Au même titre que d'autres épopées, la force de Gilgamesh réside dans son ambiance, son décor, le charisme des personnages, la force de l'aventure racontée, l'adversité insurmontable. Et tout cela est bien présent ici : Duels, batailles, dieux présents sur terre, tout est là.
Alors bien sur, tout n'est pas parfait, et on note surtout un changement de personnalité excessivement rapide de la part de Gilgamesh (comme quoi, un coup de poing de golem d'argile, ça remet les idées en place). Mais ce premier tome est avant tout une introduction, mettant en place pas mal de chose, et qui donne envie de lire la suite, alors que demander de plus de ce côté.
Et puis graphiquement, c'est tout simplement superbe. Des scènes de batailles d'une rare intensité, où chaque soldat est détaillé, sans sombrer dans de l'hyper réalisme étouffant, des couleurs vives, des personnages typés, charismatiques et des décors somptueux. Pour une raison étrange et personnelle, il est difficile pour moi d'en dire plus à ce sujet... Ouvrez tout simplement L'Epopée de Gilgamesh, vous ne pourrez pas rester de marbre.
8/10 Une magnifique épopée, celle d'un homme corrompu par le pouvoir, et d'un peuple qui semble maudit par certains dieux. Une fresque grandiose, mise en valeur par des dessins somptueux.
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