Fiche n° 534 : 1793 (L'Enjomineur 2) de Pierre Bordage
Couverture :
Résumé :
« L'esprit du mal s'est levé sur la terre. Je suis venue te confier la dague façonnée par les hommes des temps oubliés. Elle seule a le pouvoir de le tuer. »
Ainsi lui disait la fée Mélu-sine, surgie des eaux dans un étier des marais de Vendée. Mais Emile a failli, il erre, misérable, dans le bocage. Et l'histoire avance à grands pas...
Janvier 1793. La Convention s'apprête à condamner Louis Capet, ci-devant roi de France. A Paris, les passions se déchaînent; montagnards et girondins s'affrontent; l'ennemi est aux frontières. En Vendée, dans l'Ouest, la révolte gronde.
Toujours possédé par la sorcière africaine, Cornuaud, lui, croupit dans la prison de la Conciergerie. Jusqu'au jour où la libération lui est offerte en échange d'un emploi d'espion.
Ainsi se mêlent, dans Pèche-veau des forces qui pétrissent la Révolution, l'histoire et la fantasy la plus noire. Car la terreur qui point n'est-elle pas le fruit d'une conspiration tramée dans le ventre ténébreux de la capitale par le Père des Pères, le mystérieux grand prêtre de Mithra... s'il est cet esprit du mal que le monde invisible a chargé Emile de combattre ?
Informations complémentaires :
grand format : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=17063
poche : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36323
Mon avis :
Alors voici, après un première partie réussie, le deuxième tome de la trilogie l'enjomineur. On récupère nos deux protagonistes au début de l'année 1793, auquel s'est ajouté une tierce personne, découverte à la fin du premier tome: l'agent Antoine Schwarz. Bonne idée que celle-ci, car ce personnage sympathique nous évite de tomber dans la simple alternance Cornuaud/Emile, laquelle aurait pu s'avérer monotone à la longue.
Niveau ambiance, ce qui était de mise pour le premier tome le reste ici, on délaisse un peu la campagne vendéenne et la cité nantaise pour se concentrer sur la capitale, là où les évènements se bousculent à vitesse grand V, là où le Mal, incarné semble-t-il par le mystérieux Père des Pères, prend son essor. Ainsi Paris, où les diverses factions se livrent une lutte acharnée, semble livrée au chaos et la Place du Carrousel se transforme en sanctuaire où les exécutions prennent des allures de sacrifices humains.
Voilà, je ne vais pas vous en révéler davantage, disons simplement que, qualitativement, ce deuxième volume est au niveau du premier, l'auteur continue de suivre scrupuleusement le destin de ses protagonistes, nous emmenant dans les entrailles de la capitale en proie aux luttes intestines. Du coup, nous ne vivons pas « en direct » les débuts de la révolte dans l'Ouest, l'auteur suit sa logique et c'est donc un choix qui se respecte (même si à titre personnel j'attendais le début de la guerre civile avec impatience ^^). Par contre, si j'avais un léger reproche à faire, ce serait le manque de perspective globale dans les évènements relatés. Nous sommes enfermés dans la bulle parisienne, laquelle foisonne d'évènements passionnants, mais il manque à mon avis un fond tragique, inquiétant, qu'on saurait présent sans qu'il y ait besoin de le mentionner constamment. J'entends par là que P. Bordage ne fait que rarement référence à la guerre aux frontières (on n'entend même pas parler de Valmy) alors que celle-ci a largement rythmé la vie parisienne en 1792-1793. Les mentionner, à travers les rumeurs, les journaux, aurait à mon avis donné un peu plus de profondeur au récit, y ajoutant une touche dramatique, une incertitude lancinante, qui nous aurait encore plus scotché au roman. De même le début de la guerre dans l'Ouest (je ne parle pas du soulèvement des autres (ex-provinces) est je pense trop rarement évoqué. La Convention en a très tôt fait son cheval de bataille (du fait que les vendéens ont enchaîné les victoires), et du fait que la Vendée est au coeur du sujet dans cette trilogie de l'enjomineur, je pense encore une fois que quelques nouvelles transmises à travers les journaux, les rumeurs, auraient davantage encore attisées la curiosité du lecteur non averti (personnellement je connais relativement bien l'épisode des guerres de l'Ouest, je présume donc que la suite va être passionnante, prenant une nouvelle ampleur, malgré tout, mais cela l'explique aussi en partie, il y a une certaine frustration de ce côté-là).
7/10 Une suite de qualité, un entre-deux qui ne manque pas d'action et dont l'ambiance inquiétante nous tient en haleine jusqu'au bout. On peut cependant se demander si le climat général de cette année 1793 (la France révolutionnaire est assiégée aux frontières par l'Europe coalisée tandis que les révoltes éclatent aux quatre coins du pays) n'est un peu sous-exploité. En tout cas tout est réuni pour que le dernier volet prenne une nouvelle ampleur, rendez-vous en 1794.
Léo
Résumé :
« L'esprit du mal s'est levé sur la terre. Je suis venue te confier la dague façonnée par les hommes des temps oubliés. Elle seule a le pouvoir de le tuer. »
Ainsi lui disait la fée Mélu-sine, surgie des eaux dans un étier des marais de Vendée. Mais Emile a failli, il erre, misérable, dans le bocage. Et l'histoire avance à grands pas...
Janvier 1793. La Convention s'apprête à condamner Louis Capet, ci-devant roi de France. A Paris, les passions se déchaînent; montagnards et girondins s'affrontent; l'ennemi est aux frontières. En Vendée, dans l'Ouest, la révolte gronde.
Toujours possédé par la sorcière africaine, Cornuaud, lui, croupit dans la prison de la Conciergerie. Jusqu'au jour où la libération lui est offerte en échange d'un emploi d'espion.
Ainsi se mêlent, dans Pèche-veau des forces qui pétrissent la Révolution, l'histoire et la fantasy la plus noire. Car la terreur qui point n'est-elle pas le fruit d'une conspiration tramée dans le ventre ténébreux de la capitale par le Père des Pères, le mystérieux grand prêtre de Mithra... s'il est cet esprit du mal que le monde invisible a chargé Emile de combattre ?
Informations complémentaires :
grand format : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=17063
poche : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36323
Mon avis :
Alors voici, après un première partie réussie, le deuxième tome de la trilogie l'enjomineur. On récupère nos deux protagonistes au début de l'année 1793, auquel s'est ajouté une tierce personne, découverte à la fin du premier tome: l'agent Antoine Schwarz. Bonne idée que celle-ci, car ce personnage sympathique nous évite de tomber dans la simple alternance Cornuaud/Emile, laquelle aurait pu s'avérer monotone à la longue.
Niveau ambiance, ce qui était de mise pour le premier tome le reste ici, on délaisse un peu la campagne vendéenne et la cité nantaise pour se concentrer sur la capitale, là où les évènements se bousculent à vitesse grand V, là où le Mal, incarné semble-t-il par le mystérieux Père des Pères, prend son essor. Ainsi Paris, où les diverses factions se livrent une lutte acharnée, semble livrée au chaos et la Place du Carrousel se transforme en sanctuaire où les exécutions prennent des allures de sacrifices humains.
Voilà, je ne vais pas vous en révéler davantage, disons simplement que, qualitativement, ce deuxième volume est au niveau du premier, l'auteur continue de suivre scrupuleusement le destin de ses protagonistes, nous emmenant dans les entrailles de la capitale en proie aux luttes intestines. Du coup, nous ne vivons pas « en direct » les débuts de la révolte dans l'Ouest, l'auteur suit sa logique et c'est donc un choix qui se respecte (même si à titre personnel j'attendais le début de la guerre civile avec impatience ^^). Par contre, si j'avais un léger reproche à faire, ce serait le manque de perspective globale dans les évènements relatés. Nous sommes enfermés dans la bulle parisienne, laquelle foisonne d'évènements passionnants, mais il manque à mon avis un fond tragique, inquiétant, qu'on saurait présent sans qu'il y ait besoin de le mentionner constamment. J'entends par là que P. Bordage ne fait que rarement référence à la guerre aux frontières (on n'entend même pas parler de Valmy) alors que celle-ci a largement rythmé la vie parisienne en 1792-1793. Les mentionner, à travers les rumeurs, les journaux, aurait à mon avis donné un peu plus de profondeur au récit, y ajoutant une touche dramatique, une incertitude lancinante, qui nous aurait encore plus scotché au roman. De même le début de la guerre dans l'Ouest (je ne parle pas du soulèvement des autres (ex-provinces) est je pense trop rarement évoqué. La Convention en a très tôt fait son cheval de bataille (du fait que les vendéens ont enchaîné les victoires), et du fait que la Vendée est au coeur du sujet dans cette trilogie de l'enjomineur, je pense encore une fois que quelques nouvelles transmises à travers les journaux, les rumeurs, auraient davantage encore attisées la curiosité du lecteur non averti (personnellement je connais relativement bien l'épisode des guerres de l'Ouest, je présume donc que la suite va être passionnante, prenant une nouvelle ampleur, malgré tout, mais cela l'explique aussi en partie, il y a une certaine frustration de ce côté-là).
7/10 Une suite de qualité, un entre-deux qui ne manque pas d'action et dont l'ambiance inquiétante nous tient en haleine jusqu'au bout. On peut cependant se demander si le climat général de cette année 1793 (la France révolutionnaire est assiégée aux frontières par l'Europe coalisée tandis que les révoltes éclatent aux quatre coins du pays) n'est un peu sous-exploité. En tout cas tout est réuni pour que le dernier volet prenne une nouvelle ampleur, rendez-vous en 1794.
Léo