Fiche n° 566 : The Losers de Diggle et Jock
Couverture :
Résumé :
Découvrez les Losers, cette ex-unité d'élite des forces spéciales américaines qui a exécuté les basses besognes du pays jusqu'à ce qu'elle découvre un terrible secret de la Cia.
L'organisation a tenté de supprimer les Losers, mais elle va apprendre qu'il n'est pas si facile de les éliminer. Les douze premiers épisodes de cette série d'espionnage musclée mélangent scénarios réalistes et action survoltée, en un seul volume explosif !
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=35724
Mon avis :
Ce n'est pas simple de trouver un bon comic d'action. Le genre a été tellement phagocyté par les super-héros et leurs bastons incessantes que le genre a perdu toute lettre de noblesse.
Et pourtant les récits d'action et de guerre ont eu la part belle sur le marché américain dans les années 40 et 50. The Losers remet le genre à l'honneur en l'actualisant avec bonheur dans le cadre post-11/09.
Les Losers, des black ops travaillant pour la CIA, ont été laissé pour mort dans la fameuse Passe de Khyber, trahi par Max, leur chef opérationnel. Sauf que tout ne s'est pas passé comme Max l'avait prévu et revoilà les Losers sur le terrain, incognito, bien décidés à se blanchir et à faire payer ceux qui les ont trahis. L'équipe est composée de personnages haut en couleurs, typiques du genre : l'officier stratège, le pilote, le sniper, le tueur, le hacker.
Tout cela est bien convenu me direz-vous. Certes mais le traitement du sujet est tout bonnement excellent, un véritable blockbuster. L'action est incessante, haletante, les rebondissements sont permanents. Andy Diggle ne néglige pas pour autant ses personnages et une fois qu'on dépasse les stéréotypes, on a vraiment envie de savoir comment ils vont se tirer du merdier gigantesque où ils se sont foutus. Mention spécial à l'inquiétante Aisha al-Fadhil et à l'hilarant Jake Jensen, le hacker en caleçon.
Au passage, Diggle n'oublie pas d'égratigner (au couteau commando) la politique extérieure américaine, les lobbys pétroliers, les magnats de la finance et les requins qui s'engraissent sur la misère humaine.
Au dessin, l'excellent Jock livre une prestation de haute volée, tout à fait dans l'esprit des productions de Mignola dans sa période Marvel : un dessin carré et efficace, tout en contrastes et jeux d'ombres qui sert idéalement un récit nerveux, intelligent et survolté.
Une adaptation cinéma doit sortir aux USA en avril 2010 mais je crains le pire, le côté spectaculaire de la chose risque de balayer toute amorce de réflexion. On se consolera en se lisant les Daredevil de Diggle. Un talent comme ça sur le héros urbain par excellence, ça doit donner !
7.5/10 Ne vous laissez pas rebuter par l'accroche du titre, banale à souhait, vous passeriez à côté d'une des meilleures séries d'action made in USA.
Winter