Fiche n° 598 : Le chevalier de l'été (Les Dossiers Dresden 4) de Jim Butcher
Couverture :
Résumé :
Depuis que son ex-petite amie l’a quitté pour en apprendre plus sur ses nouveaux appétits sanguinaires, tout va mal pour Harry. Il ne peut plus payer son loyer, ses amis ne lui parlent plus, et il n’a pas pris une douche depuis… allez savoir. Le seul magicien professionnel de Chicago n’est plus qu’une loque humaine. Il pensait avoir touché le fond. Mais non : la Reine de la Cour d’Hiver des Fées lui fait une offre qu’il ne peut refuser, s’il veut racheter sa liberté auprès de sa marraine féerique… et conjurer sa malchance. Pour cela, il doit retrouver l’assassin du Chevalier de l’Eté, le bras droit de la Reine de l’Eté, et innocenter la Reine de l’Hiver. Simple, n’est-ce pas ? Mais Harry se méfie des intrigues politiques féeriques. Il découvrira d’ailleurs que le sort du monde dépend de son succès ! On lui met pas la pression, déjà…
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=37318
Mon avis :
Un quatrième tome est toujours important.
On dépasse d’abord le cadre de la trilogie. D’ailleurs en parlant du nombre de tomes, Butcher a prévu d’écrire une vingtaine de Dossiers. Vingt, c’est beaucoup – trop diront certains – mais si l’on considère la qualité montante de la série, on se dit que l’auteur américain pourrait bien avoir les moyens de ses ambitions et réussir à développer son univers et ses personnages sur la très longue durée sans pour autant faire pâtir la qualité de sa série.
Oui, un quatrième tome est toujours important.
Et dans le cas présent plus que dans tous les autres même. En effet, après avoir mis respectivement 7, 7,5 et 8 aux trois premiers tomes, voilà que je lâche le 8,5. « Oh, l’autre, il est fou… 8,5 pour un simple divertissement. Les Dossiers Dresden, c’est sympa mais… ». Vous n’avez pas tord. Mais moi non plus. Dans le domaine du divertissement sans complexe – filon exploité par Butcher, Fée d'Hiver se pose très clairement comme un incontournable. Explications…
Conséquence du troisième tome, Fée d'Hiver voit un Harry au fond du trou. Du moins le croit-on… Connaissant notre détective préféré, vous vous doutez bien que de nouvelles emmerdes ne vont pas tarder à rappliquer (cachez donc ce sourire niais scotché à votre visage !)… ce qui ne manque effectivement pas d’arriver. Quelle classe ce Harry ! Le voilà donc à creuser son trou (sa tombe ?) et avec quel aplomb !
A l’instar du tome précédent, Butcher ouvre son univers : vous connaissiez les Cours vampiriques ; que diriez-vous de découvrir les Cours Féériques ? Et la Confrérie blanche… N’oublions pas les scènes du genre :
« Toc toc !
Harry ouvre la porte.
- Non ce ne peut pas être toi ! »
On n’en vient à ne plus savoir comment ponctuer les fins de chapitres et les rebondissements en tous genres. Après avoir épuisé les « oh putain » « il a pas fait ça » et le sempiternel « c’est trop bon », difficile de renouveler ses expressions de toujours quand un auteur arrive à multiplier les scènes d’anthologie avec une telle facilité et surtout dans tous les registres : de la banale scène d’action avec un monstre-plante au jugement devant un tribunal de sorciers en passant par des épisodes plus calmes et intimes mais tout aussi crispants et réussis, Butcher alterne avec talent les moments forts et moins forts pour que jamais vous ne pensiez à refermer son livre. Le fait est que l’idée ne vous traversera même pas la tête.
Comme toujours, Butcher utilise des mythes références connus et les utilise avec complexifier un univers toujours plus dense, riche et cohérent. Après quatre tomes, Les Dossiers Dresden sont déjà devenus le pendant littéraire d’un Buffy en matière de mythologie fantastique. Du côté des personnages, les « vieux » (Billy notamment) connaissent des développements conséquents et dévoilent quelques secrets juteux tandis que les nouveaux font une entrée plus ou moins en fanfare.
On pourrait certes reprocher aux Dossiers Dresden son manque de crédibilité : si Harry a le chic pour se mettre dans des « situations pas possibles », il s’en sort toujours. A la vérité, on ferme délibérément les yeux, un prix pas trop difficile à payer pour profiter au mieux de ce divertissement pas parfait mais presque ! D’autant que le héros « morfle » et ne ressort pas toujours indemne de ses « enquêtes ».
Arrive alors un constat : Fée d'Hiver est encore un cran au-dessus du troisième tome ; il dévoile une profondeur que l’on ne pouvait qu’espérer, à laquelle on n’osait pas croire. Raté ! Butcher se fend d’un monument du divertissement. Ni plus ni moins.
8,5/10 Un Monument de divertissement comme vous n’en avez peut-être jamais lu : drôle et intelligent, bien réalisé et plus complexe que prévu, lorgnant du côté de la série B et des références populaires ; Les Dossiers Dresden sont plus que jamais un GRAND MOMENT DE LECTURE !
Simatural