Fiche n° 613 : Abara de Tsutomu Nihei
Couverture :
Résumé :
Les Shiro Gauna sont des créatures mutantes métamorphes qui sèment la terreur dans une cité futuriste. Partant de leur colonne vertébrale, une armure faite d'ossements indestructibles enveloppe le corps de leur propriétaire et se déploie dans toutes les directions, attaquant toutes formes de vie à proximité. Quelle est l'origine de cette monstruosité ? Une femme et un homme que tout sépare vont tenter de percer ce secret...
Informations complémentaires :
Tome 1 : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=24275
Tome 2 : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=25056
Mon avis :
Toujours pas lu Blame, alors je me suis rabattu sur Abara. Premier constat : Toujours aussi scotchant graphiquement. Deuxième constat : J'ai rien compris !!! Mais alors, rien du tout. Pourtant en regardant le résumé, ça a pas l'air si compliqué, mais dans tous ces noms, et porté par les dessins, les décors, par l'ambiance, j'ai oublié de suivre l'histoire... Pourtant qu'est ce que j'ai adoré. Bon, une seconde lecture s'impose...
C'est bon, j'ai un peu plus compris l'histoire. Et, chose rassurante, c'est toujours aussi génial. C'est simple pourtant, il faut juste prendre deux ou trois notes histoire de pas se laisser dépasser par les noms du genre Daiyonkiren, Gosabyo, Kegenryo, Shiro et Kuro Gauna...
Ces préliminaires passés, qu'en est-il du scénario donc ? Simple de prime abord : un shirogauna (monstre blanc) surgit, prêt à tout détruire. Une jeune fille convainc Kudo, caché dans une fabrique d'huile, de reprendre du service, et de lutter, comme dans le passé, contre cette entité. Kudo, lui, est un monstre noir, un kurogauna...
Vous vous doutez bien que cela ne se résume pas vraiment à ça, qu'en fait, c'est beaucoup plus complexe, mais bon, mais je vous laisse découvrir la suite, ça en vaut vraiment la peine. Bref, un scénario plutôt riche, quelque peu barré, laissant une large part à l'action, avec une fin qui laisse songeur mais qui, malgré son intérêt, est loin d'être le point central d'Abara.
En effet, comme pour Biomega, la force d'Abara réside dans son graphisme, et dans l'ambiance si particulière qui s'en dégage. Une nouvelle fois, on se laisse emporter, scotché à son fauteuil. Une chose est sure, Tsutomu Nihei doit être un peu torturé pour imaginer des décors comme ceux-là. Ancien architecte, il dit lui-même avoir voulu imaginer comment des fourmis pourraient envisager nos batiments.
On se retrouve donc face à des batiments immenses, grandioses, mis en avant par ces traits caractéristiques de l'auteur. Cette fois, même ses personnages semblent "architecturés", rappelant les créatures de Giger (celui d'Alien) : des vertèbres de partout. Il existe même un processus de "dévertébrisation". Comprenez donc que les vertèbres sont un point central d'Abara...
Toujours aussi peu de textes, toujours cette ambiance tiraillée, presque malsaine. Bref, Abara, c'est du Tsutomu Nihei, donc du très très bon (dis je en toute objectivité bien sur). Une histoire en 2 tomes qui s'achève en laissant pourtant perplexe, de façon très japonaise, comme si la lecture continuait après le livre refermé.
8/10 Deux tomes, une histoires un peu barrée basée sur un conflit cyclique entre shiro et kuro gauna, des graphismes toujours aussi bluffant, bref, du Tsutomu Nihei, tout simplement. Va vraiment falloir que je lise Blame moi...
C...