Fiche n° 617 : Ainsi va la vie de Gloris et Charve
Couverture :
Résumé :
François, Laurent, Steph, Djed, Sophie et Natacha ont trente ans. Amis depuis la fac, ils se retrouvent pour faire le point sur leur vie et leurs parcours. Complices, ils ont partagé leurs expériences : le boulot, le chômage, la coloc’, les occasions ratées, les réconciliations, les galères, les petits secrets, l’amour, la vie de couple... Au fil de leurs histoires personnelles, les personnages se dévoilent et construisent un puzzle tendre et coloré, où chacun participe à l’harmonie de l’ensemble, unique et indispensable aux autres. Ainsi va la Vie est un roman graphique élégant, sucré-salé comme la vraie vie, savoureux comme un «kawa» entre potes : même s’il est amer parfois, c’est sans conteste le meilleur.
Informations complémentaires :
http://critic.fr/detail_livre.php?livre=35515
Mon avis :
L'histoire commence comme une chanson de Patrick Bruel : des amis qui doivent se retrouver. Seulement pour eux, c'est tous les ans, à la même date. Assis au bar, Laurent attend, et pendant ce temps, leurs vies à tous défilent devant nos yeux, leur passé, depuis leurs rencontres, jusqu'à aujourd'hui...
Il est rare que ce genre d'histoires soient vraiment réussies. Trop de facteurs à prendre en compte, qui doivent fonctionner ensemble. Une question d'ingrédients et d'alchimie en somme.
Première difficulté : la tonalité. Ici, T. Gloris nous livre un récit très personnel, qu'il parvient à rendre émouvant, touchant, sans jamais sombrer dans le larmoyant, vice récurrent des BD du même genre. Ici, tout est en retenu, jusqu'à la fin, pourtant bouleversante.
Deuxième étape : les personnages. Ici, on tourne autour d'un petit noyau de 5 ou 6 personnages, on les voit jeunes, on les retrouve maintenant, alors qu'eux mêmes ne se voient plus qu'une fois par an, à la même date. Une nouvelle fois, pas de caricatures, des caractères réalistes, crédibles, touchants également.
Troisième ingrédient : un soupçon de magie. Ce n'est pas vraiment de la magie ici, plutôt un brin de folie, de passages étranges, dans l'inconscient d'un personnage qui sombre de plus en plus, qui ajoute cette touche supplémentaire, qui fait qu'on va continuer quoi qu'il arrive à tourner les pages, à toujours vouloir voir plus loin.
Pour lier le tout : le dessin. A l'image du reste. Réussi sans en faire trop. Assez simple, coloré, un peu barré quand c'est nécessaire, bref, en deux mots : parfaitement adapté.
Cerise sur le gateau : la fin. Bouleversante, surprenante, elle fait partie de ces fins qui font qu'on n'oublie pas un livre. Et même si dans des années, on aura oublier les noms des personnages, le déroulement précis, et bien d'autres détails, on se rappelera encore d'Ainsi va la vie comme "un récit de vie qui finit comme ça..."
Mais comme je le dis souvent à ma mère quand elle fait la cuisine "non, ne mets pas de chocolat dans cette pizza, c'est pas parce que les ingrédients sont bons séparément que l'ensemble le sera" (j'en dis des choses à ma mère moi...). Alors ici, voici la réponse que vous attendez tous avec impatience : OUI !! Tout fonctionne à merveille.
8/10 Un récit très personnel, sur la vie, sur l'amitié, émouvant sans sombrer dans le larmoyant, dont la fin apporte un petit quelque chose supplémentaire. Ce quelque chose qui fait qu'on n'oublira pas de si tôt Ainsi va la vie.
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