Fiche n° 622 : Les Guerriers d'Ultramar (Ultramarine 2) de Graham McNeill
Couverture :
Résumé :
À travers les ténèbres glacées de l’espace, les tyranides voyagent de monde en monde, absorbant tout sur leur passage dans une vaine tentative de rassasier leur insatiable faim de matière organique. Lorsqu’ils trouvent sur leur route la planète industrielle de Tarsis Ultra, le capitaine Uriel Ventris et ses Ultramarines se dressent contre eux, aux côtés de leurs frères Astartes du chapitre des Mortifactors. Uriel devra accepter les traditions barbares de ses alliés et faire fi des anciennes tactiques du très saint Codex Astartes pour éliminer la menace extraterrestre.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=31200
Mon avis :
Bienvenue dans l'univers de Warhammer 40 000, un monde hyper violent dans lequel l'humanité, guidé par l'Empereur-Dieu, est en guerre perpétuelle contre les xenos et les serviteurs du chaos. Cet empire aux milliards d'étoiles est protégé, outre les troupes de défense propres à chaque planète, par l'abnégation des régiments de la garde impériale et, surtout, par la toute-puissance des space marines qui forment le fer de lance de l'humanité. Dans ce moyen-âge technologique, les space marines sont divisés en chapitres d'environ un millier d'hommes divisés en 10 compagnies de combat. Parmi les plus célèbres de ces chapitres, on compte les blood angels, les imperial fists ou encore les ultramarines, dont il est question ici. Mais, dans cet ouvrage, se dresse face à ces guerriers génétiquement modifiés la pire des menaces : et là ça vous donne du fort alamo versus alien... Subtilité quand tu nous tiens.
Vous l'aurez peut-être deviné, j'ai un faible pour cet univers sombre et brutal inventé par Games Workshop, où le mysthicisme côtoie les technologies les plus avancées, où la bravoure et l'altruisme se mèlent à l'intransigeance d'un régime totalitaire. C'est tout de même l'avantage de la littérature, par rapport au cinéma par exemple : les enjeux économiques étant un chouïa moins importants, on est pas obligé de se farcir une histoire concensuelle et souvent simpliste, voire niaise, cherchant à brasser un max de personnes dans la catégorie "restreinte" des 12-70 ans (oui je pense à Avatar ou à la nullissime prélogie de Star Wars).
Malheureusement, avec l'ouvrage qui nous concerne, la plume n'est pas à la hauteur de la tâche qui, j'imagine, doit consister à faire des bouquins de la bibliothèque interdite une sorte de référence en tèrme de SF épique. En effet, le style de l'auteur est très descriptif, ce qui en soit est une bonne chose dès lors qu'il s'agit de planter le décor. En effet l'écriture nous permet de visualiser sans peine l'environnement, ce qui rend les séquences d'invasions particulièrement prenantes. Le problème intervient lorsque l'on arrive dans les combats proprement dits. Ainsi, il semblerait que G. McNeill ait trop pensé ses scènes d'actions comme celles d'un film, oubliant ainsi une composante essentielle : l'imagination du lecteur. Dès lors, on a souvent le droit à de longues descriptions des créatures qui attaquent, puis au détail des passes d'armes, avant le ralenti quand le gars prend conscience du carnage qui l'entoure (on se croirait dans "sauver le soldat Ryan" ou "Gladiator", entre autres), si bien que ce qui aurait pu constituer une scène efficace de 10 secondes dans un long métrage s'étale ici sur un page voire plus. Par conséquent; cela devient assez indigeste et le rythme en prend un coup. Pourtant l'ami Graham avait été nettement plus habile dans "Fulgrim", paru chez le même éditeur, et dont le combat final aux accents homériques envoyait "du steack".
Par ailleurs, les questions existentielles de certains persos atterissent parfois comme un cheveu sur la soupe. Un exemple parmi d'autres : Uriel est en route vers une mission ultra importante à bord d'un vaisseau de classe Thunder Hawk, on sait que ça va avoiner dans tous les sens et la tension commence à monter lorsque, tout-à-coup, notre bon vieux capitaine ultramarine commence à se poser des questions sur son soi profond... Ok on coupe la zique de Hans Zimmer qu'on avait mis en fond sonnore et on sort les violons... Nan franchement on n'en à rien à battre, d'autant que c'est superficiel à souhait, nous on veut juste qu'il rentre dans le tas.
Enfin, il faut bien dire que l'auteur dévelope beaucoup trop de point de vue. Certes les persos secondaires sont importants dans une histoire pareille, ils sont même primordiaux, sauf qu'ici l'auteur veut tellement nous transporter partout, dans toutes les strates de Tarsis Ultra, que même Uriel Ventris n'est guère davantage qu'un perso secondaire "plus". Au final on survole tout le monde, des mortificators aux sergents de la 4eme compagnie, en passant par les inquisiteurs, les pilotes de chasse, les colonels de régiments, les gangsters de la zone industrielle ou encore l'alien infiltré (et le pire c'est que j'en passe). C'est dommage car cela nous empêche de nous attacher pleinement aux personnages, et en plus ça a tendance à plomber le rythme.
Dernier point négatif, mais sans doute le plus important, car impardonnable, la traduction est juste dégueulasse. Le mec qui a fait ça était peut-être toujours au collège ; en tout cas, il n'a pas du relire son papier avant de l'expédier. Or, lorsque l'on paye 12.5 euros pour un bouquin, on est en droit d'attendre un minimum de professionnalisme... C'est ni plus ni moins une question de respect. Donc ici, on a le droit à des coquilles à la pelle, à une absence totale d'intelligence dans la traduction comme dans l'utilisation de la ponctuation, laquelle se doit d'être remaniée lors du passage au français. Forcément, le tout n'aide pas à l'appréciation de l'auteur.
Alors, les points positifs me direz-vous... Et bien il y a l'univers déjà, lequel est peaufiné depuis des décennies par Games Worshop, et qui a le mérite d'offrir une complexité que l'on ne soupçonne pas au premier abord (ben ouais, à la base c'est quand même un background pour jeu de figurines). De vrais bons passages qui dépotent ensuite... Avec du Hans Zimmer ou du Basil Poledouris en musique de fond, la charge du colonel Rabelacq ou la retraite du régiment de Krieg, par exemple, ont quand même de la gueule. Donc si vous mettez votre esprit critique au placard (ce que, chronique oblige, je ne pouvais me permettre) et qu'ainsi vous arrivez à faire abstraction de tout ce que j'ai écris plus haut, la défense du système de Tarsis Ultra pourrait bien vous distraire.
5/10 La moyenne car j'ai un faible pour l'univers, et parce que malgré tout, il y a du bon à prendre dans ces 450 pages de récit. Cependant les défauts ne sont pas négligeables, notamment la traduction qui est vraiment "à chier". Voilà, du coup, si vous hésitez... Ben ma foi, vous pouvez toujours la jouer à pile ou face.
P.S.: ah oui, cet ouvrage est le deuxième volume d'une série consacrée à Uriel Ventris. Honnêtement je ne pense pas qu'il faille forcément lire le premier pour apprécier pleinement le second. En tout cas je ne l'ai pas fait.
Léo