Fiche n° 624 : Océan d'Ellis et Sprouse
Couverture :
Résumé :
Après la fin de Transmetropolitan et en attendant la reprise de Planetary, les fans de Warren Ellis craignaient de se ronger les ongles d'impatience. Qu'ils soient rassurés, voici une saga complète dans laquelle Ellis nous emmène au fin fond de l'espace où l'inspecteur des Nations Unies Nathan Kane mène une enquête approfondie pour découvrir ce que cache la couche de glace de la planète Jupiter. Mais les responsables de la station spatiale pourraient avoir eux aussi des choses à cacher...
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36419
Mon avis :
Nathan Kane est inspecteur des Nations-Unies en charge du désarmement. Pourtant l'ONU l'envoie dans l'espace en mission, plus précisément sur une station spatiale d'exploration en orbite autour d'Europe, un satellite de Jupiter. Jusque là, Europe passait pour être essentiellement constituée de glace mais la mission exploratrice a décelé la présence d'un océan plusieurs kilomètres sous la banquise. Pas de quoi mobiliser un spécialiste du désarmement alors qu'il y a tant à faire sur une Terre où les multinationales rachètent les nations surendettées. Sauf qu'il y a quelque chose dans cet océan. Quelque chose dont la puissante corporation Doors, présente elle aussi autour d'Europe, souhaite s'emparer.
Les comics de SF ne courent plus les rues de nos jours, alors quand c'est Warren Ellis qui s'y colle, forcément, on peut s'atteindre à du bon, voire du très bon. Ellis aime la SF (Ministry Of Space), la politique-fiction (StormWatch), l'action à grand spectacle (The Authority), les mystères occultes et antédiluviens (Planetary). Il y a tout ça dans Ocean mais c'est vraiment de feu-StormWatch que ce récit se rapproche le plus. Ce mélange des genres très réussi rappelle fortement les heures glorieuses de Change Or Die. Le personnage de Nathan Kane n'aurait pas fait tâche dans la super-équipe d'intervention de l'ONU : intelligent, retors, charmeur, réactif voir expéditif. De là à y voir un Jackson King, l'humour en plus, il n'y a qu'un pas. Sans compter que même s'il n'est jamais fait mention d'autres séries dans Ocean, le récit est labellisé Wildstorm. Vous aurez compris, si vous êtes familier des travaux d'Ellis, que vous êtes en terrain connu : le récit est de qualité mais pas bouleversant et comprend tout ce qu'on aime chez son auteur. Cette impression de remâché gâche un peu le festin à mon avis mais je fais la fine bouche.
Au passage, c'est assez troublant par ces temps d'états prêts à déposer le bilan de lire dans un récit qui date de 2005 que des multinationales ont racheté des nations.
La partie graphique de Chris Sprouse est comme à son habitude impeccable, sobre et efficace. On perd l'aspect légèrement cartoonesque développé sur Tom Strong par exemple au profit de scènes d'exploration grandioses et de moments d'action survitaminés que je ne lui connaissais pas. Vous allez me dire que j'insiste sur la comparaison avec StormWatch mais c'était déjà Chris Sprouse qui était aux crayons lors du crossover WildCATS/Aliens, épisode crucial pour ....StormWatch. Enfin, signalons la superbe couverture de l'immense Michael Golden, kirbyesque en diable.
8/10 Une réussite de plus à l'actif de sieur Ellis. Un récit de SF-action prenant et parfaitement (trop ?) dans la veine des travaux de l'auteur.
Winter