Fiche n° 656 : Histoires de kisaeng de Kim Dong Hwa
Couverture :
Résumé :
Chez les Kisaeng (l’équivalent coréen des Geishas), le parfum prime sur le plaisir des yeux.
Mais il faut pour cela de l’esprit et de l’instruction! Chaque geste se fait alors poème et chaque pas devient une danse…
Informations complémentaires :
Tome 1 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=26446
Tome 2 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=28924
Tome 3 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=37576
Mon avis :
Hyongjeum et Beodeul sont deux petites Coréennes, l'une est issue d'une famille noble ruinée, l'autre est une simple fille de menuisier qui n'avait plus assez d'argent pour la nourir. Toutes deux vont suivre une dure formation pour devenir kisaeng, courtisane, auprès d'une femme agée, presque retraitée, qui désire transmettre son art...
Autant mettre les points sur les i directement, ici, il est bien question d'art, et non de sexe et de luxure. Les kisaeng sont des jeunes femmes passées maitresses dans l'art du plaisir quel qu'il soit, cela va du service du thé, à la musique, en passant par le simple fait de ne pas faire de bruit en marchant ou en soulevant le couvercle d'une jarre.
Et pour parvenir à une telle maîtrise, la formation commence très jeune, et peut prendre toute une vie. C'est celle-ci que l'on va suivre auprès de ces deux jeunes filles, avec beaucoup de douceur et de retenue, comme sait si bien le faire Kim Dong Hwa. Une découverte toute en poésie de cet art, de cette culture coréenne, et une mise à mal de nombreuses idées reçues.
Histoires de Kisaeng n'est pourtant pas qu'un simple portrait contemplatif de cette campagne coréenne, comme a pu l'être La bicyclette rouge. Ici, la relation entre les deux jeunes filles apporte, si ce n'est une intrigue, du moins un soupçon de tension. Une amitié forcée qui va très vite se transformer en une sorte de rivalité unilatérale, Beodeul voulant toujours montrer sa supériorité.
Voulant toujours faire plus, elle va d'ailleurs fuir pour voler de ses propres ailes. Chacune recevra alors de son côté une formation extrêment dure, exigeante, auprès de maîtresses plus ou moins sévères, où chaque erreur peut être réprimée dans le sang, ou dans l'observation forcée d'une fleur pendant quelques heures...
Une nouvelle fois, Kim Dong Hwa nous offre un portrait tout en poésie, mis en avant par un trait épuré, très doux, et cette fois en noir et blanc, d'une partie de la culture coréenne. Aux côtés de ces jeunes filles, on apprend, mais surtout, on s'émerveille.
7,5/10 Etre une kisaeng n'est pas donné à tout le monde. La formation est longue et exigeante pour y parvenir, et maitriser l'art du plaisir. Avec ces histoires, Kim Dong Hwa nous démontre une fois de plus qu'il n'a pas son pareil pour dresser un portrait touchant et poétique d'une Corée intemporelle, à travers l'apprentissage de ces deux jeunes filles.
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