Fiche n° 641 : Jeremiah Harm de Giffen, Grant, Lyra et Albuquerque
Couverture :
Résumé :
Jeremiah Harm ne vous aime pas. Il ne veut pas être votre ami. Encore moins votre héros.
Son job : mercenaire. Sa mission : traquer les trois aliens les plus dangereux de la galaxie, échappés d'un centre de détention en orbite. Sur leur piste sanglante, il doit se frayer un chemin à coups d'arme lourde dans les rues de New York.
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36705
Mon avis :
Jeremiah Harm est un très mauvais comic. Voilà c'est dit.
Je sais qu'il n'est pas de bonne politique d'aller à la conclusion dès le début d'une chronique mais c'est ce qui me vient à l'esprit en premier en évoquant ce titre.
Juste après me vient une belle impression de gâchis. Considérons les scénaristes incriminés : Alan Grant et Keith Giffen. L'amateur de comic qui voit les noms de Keith Giffen et Alan Grant sur une couverture se dit : " oh, chouette, les créateurs de Lobo qui remettent ça, ça va être bon ! Con, y a des chances, mais bon ". Eh bien, non. C'est juste con.
Le scénario tient en quatre lignes que vous trouverez dans le résumé ci-dessus. Un mercenaire qui traque de l'alien en dégommant tout sur son passage, on connaît, c'est Lobo. Sauf que Lobo, c'était bourré d'humour, de clins d'œil, de gags énôôôôrmes et désopilants.
Jeremiah Harm, c'est juste du bourrinage, encore et encore et encore sans la moindre trace d'humour. De la baston, pour la baston.
La partie dialogue est au choix : risible, irritante, répétitive, insipide ou le tout à la fois. Je ne me trompe pas beaucoup en affirmant qu'au moins un tiers des dialogues sont les suivants :
Jeremiah : - n'y allez pas, c'est dangereux
Perso secondaire - on y va quand même, c'est chez nous.
Jeremiah : Tant pis pour vous, je vous aurais prévenus, on va retrouver vos tripes sur les lampadaires.
La partie graphique aggrave encore les choses. L'ensemble baigne dans une couleur verdâtre omniprésente censée représenter la pollution terrestre mais l'effet graphique est vite lassant.
Deux dessinateurs se partagent le boulot le long des cinq épisodes réunis dans ce volume français. La première partie de Lyra est la mois négative, son style organique est intéressant mais il a de très gros problèmes de perspectives et d'anatomie. La seconde partie par Albuquerque est plus au point techniquement, maisaucun style ou plutôt dans le celui ultra formaté des légions de clones d'Humberto Ramos.
Finalement, tout ça est assez triste. On parle quand même du duo qui a mis en scène Lobo, c'est pas rien comme réussite dans les années 90. Alan Grant a été à l'origine de très bons moments sur les séries consacrées à Batman. Il a aussi été le scénariste de l'extraordinairement hilarant Lobo/The Mask, peut-être le comic le plus drôle du siècle dernier. Et que dire de Giffen, responsable en son temps d'un run légendaire sur Justice League Europe/Justice League International couronné par la saga Breakdown ? Du gâchis, je vous dis.
3/10 Voir deux grands messieurs, piliers de DC en leur temps, se louper à ce point, ça fait mal à mon petit cœur de fanboy. Passez votre chemin.
Winter