Fiche n° 642 : Precious little life (Scott Pilgrim 1) d'O'Malley
Couverture :
Résumé :
La vie de Scott Pilgrim est géniale.
Il a vingt-trois ans, il joue dans un groupe de rock, il est " entre deux boulots ", et il sort avec une mignonne petite lycéenne. Tout est fabuleux jusqu'au moment où une livreuse en rollers nommée Ramona Flowers, sérieusement atomique et dangereusement trendy, commence à traverser ses rêves et à le croiser à des fêtes. Mais le chemin qui mène à Mlle Flowers n'est pas couvert de pétales de roses. Ses sept ex-petits amis maléfiques barrent la route du véritable bonheur de Scott. Pourra-t-il vaincre les méchants et gagner le cœur de cette fille sans chambouler intégralement sa précieuse petite vie ?
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36615
Mon avis :
Scott Pilgrim est un drôle d'objet. Au premier abord, on croit avoir affaire à un manga à cause du format. En le feuilletant, on a l'impression d'être plutôt en présence d'un comic indépendant dans la veine de ce que peut éditer Fantagraphic ou des passages délirants de Strangers In Paradise.
Jusqu'aux trois-quarts de ce premier tome, j'ai pensé avoir vu juste pour l'affiliation aux comics indépendants. On suit les états d'âmes de Scott Pilgrim, bassiste de son état, glandeur patenté, légèrement pathétique dans son adolescence qui n'en finit pas, au point de sortir (au sens américain du terme) avec une lycéenne. Cette relation, dont le seul intérêt est de lui renvoyer une image flatteuse, fait de lui la cible des moqueries de ses camarades musiciens.
L'ambiance douce-amère rappelle fortement le spleen grunge du Seattle des années 1990 et on se surprend à prendre en affection ce loser de Scott et sa petite vie étriquée.
L'insertion de gags loufoques et parfois hilarants est brillamment menée, amenant une touche d'absurde bienvenue. L'irruption de l'extravagante Ramona Flowers dans la vie de Scott bouleverse alors la donne. Y compris celle de l'intérêt de l'histoire. Scott tombe raide dingue de Ramona mais, évidemment, celle-ci joue les inaccessibles. Scott s'aperçoit au passage qu'il a joué avec les sentiments de sa pseudo-petite amie de lycéenne. J'ai cru à ce stade tenir un récit d'une incroyable justesse entre humour et sentiments.
Sauf que pour conquérir Ramona, Scott doit combattre sept ex-petits amis maléfiques de Ramona. Pas de problèmes, Scott est de toutes façons une sorte de super-guerrier ninja.
Là, tout ce qui faisait le sel de l'histoire vient de s'écrouler (je spoile rien, c'est en quatrième de couverture). Le récit bascule dans une version comics de Dragon Ball avec super-mégas-coups-de-la-mort-qui-tue-virevoltant-dans-ta-face-de-niveau-35 et devient indigeste pour ne pas dire indigent. La mayonnaise ne prend plus, cet élément là est vraiment de trop.
Un mot sur les dessins, qui sans être extraordinaires servent au mieux l'aspect délirant de l'histoire avec leur côté cartoonesque loufoque, plein de mimiques mais qui, à l'instar du scénario deviennent assez mauvais quand intervient le côté combat et action de l'histoire.
6.5/10 Génial au 3/4, stupide au 4ème quart. Au final, on ne sait toujours pas ce qu'est Scott Pilgrim. Une curiosité, indéniablement.
Winter