Fiche n° 681 : Syndrome 1866 de Naoyuki Ochiai
Couverture :
Résumé :
Miroku est un étudiant brillant mais asocial. L'intervention d'un général légitimant un bombardement sur des populations civiles transformera ses interrogations en certitudes : les puissants de ce monde n'ont nul besoin de se préoccuper de la morale lorsque leurs actions servent de grands desseins. Par conséquent, il n'y a aucun mal à éliminer une lycéenne qu'il estime être un parasite pour la société...
Informations complémentaires :
Tome 1 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=35741
Tome 2 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=36439
Mon avis :
Miroku vit complètement coupé du monde, dans un appart en bordel. Sa voisine, sa soeur n'arrivent plus à renouer le contatc avec lui. C'est pourtant cette dernière qui lui paye son appart, les études qu'il a pourtant arrêtées. Elle aussi qui va bientôt se marier, pour ne plus jamais être dans le besoin, avec quelqu'un qu'elle n'aime pas.
Cela ronge Miroku, qui se sent responsable. Et alors qu'il rencontre par hasard une jeune prostituée, il transpose sa situation sur la sienne, réduite à ça par nécessité, et se sent investi d'une mission. Un discours de l'armée à la télé achève de le convaincre, qu'importe la morale, si le résultat est juste. Miroku décide alors de mettre en place son "projet"...
Syndrome 1866 est l'histoire d'une descente aux enfers, d'un jeune garçon rongé par la culpabilité, sombrant jour après jour un peu plus dans la folie. Une folie meurtrière qu'il va réussir à légitimer à ses yeux, s'appuyant sur des comparaisons avec sa vie, des discours à la télé...
Un dessin efficace, une mise en scène immersive, il faut reconnaître qu'on se laisse très facilement embarquer dans cette descente à ses côtés. L'aspect un peu trop glauque de certaines situations nous oblige à garder un minimum de recul (si ce n'est pas le cas, je vous conseille d'aller vous dénoncer au commissariat le plus proche).
Le problème ici, c'est qu'entre ce réseau de proxénétisme, d'esclavagisme de jeunes filles qui pensent être des amies, ce duel à distance entre Miroku et Hikaru (la proxénète) et son "projet", on sombre parfois dans la plus complète gratuité. Un simple constat, un soupçon de voyeurisme, mais pas de suspens haletant ou de tension comme on a pu en trouver dans Monster, dans MPD Psycho, pour ne citer qu'eux.
Et pour couronner le tout, ce fameux "projet", sensé nous plonger dans une attente insoutenable, jusqu'à cette fin choc, où l'on découvrira que... ce n'est bien sur que ce à quoi on avait pensé dès la première page. Bref, Syndrome 1866 est un manga d'ambiance, qui manque malheureusement d'étincelle.
5/10 Pas vraiment mauvais, ce manga sur la descente aux enfers d'un adolescent découvrant un réseau de proxénétisme manque pourtant de ce petit plus qui lui aurait donné un réél intérêt et d'un peu de subtilité.
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