Fiche n° 696 : Namor, voyage au fond des mers de Milligan et Ribic
Couverture :
Résumé :
Lorsqu'une expédition sous-marine disparaît mystérieusement près de la fosse des Mariannes, le célèbre aventurier Randolph Stein s'embarque dans une aventure qui va lui réserver de merveilleuses surprises comme la découverte d'Atlantis et de Namor !
Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=34853
Mon avis :
Après sa brillante démonstration de l'inexistence du Yéti, le professeur Stein est invité à faire la lumière sur le mythe d'Atlantis et de son légendaire protecteur : Namor.
S'ensuit alors un voyage en sous-marin jusqu'à l'avant-poste des Mariannes, au bord de l'abyme, dernier endroit visité par la précédente expédition chargée de découvrir Atlantis et disparue corps et biens. A mesure que le sous-marin s'enfonce dans l'obscurité, l'arrogant professeur Stein découvre une autre vie, celle des sous-mariniers, du huis-clos et de la peur. Qui sait quelles horreurs cachent les profondeurs enténébrées ?
Réussite complète que cette variation du personnage de Namor par Milligan et Ribic.
En premier lieu, Milligan s'est affranchi de la continuité du personnage et c'est tant mieux.
Pas la peine d'espérer voir un quelconque personnage Marvel en guest, il n'en est même pas fait mention. Sans plus de précisions, on sait juste que le récit se passe après 1952 et que Namor est une légende. Or dans la continuité Marvel classique, Namor est connu du public depuis la Seconde Guerre Mondiale et son alliance avec Captain America et Human Torch.
Si vous êtes un familier des productions Marvel, je vous conseille donc d'oublier tout ce que vous savez de Namor. Exit l'arrogant Prince d'Atlantis, allié des Avengers ou ennemi de l'humanité au gré de ses humeurs, tel qu'on le connaît depuis 1939. Peter Milligan a réussi à transformer un troisième couteau de l'écurie Marvel en véritable prédateur, totalement inhumain (et pour cause). Je n'en dis pas plus pour éviter de spoiler mais très franchement, le Namor de Milligan est à mon sens celui qu'il aurait toujours dû être.
Deuxième point fort : l'ambiance de huis-clos à la fois dans le sous-marin, avec son équipage superstitieux et paranoïaque comme il se doit, et à l'extérieur du sous-marin. Que peut-on espérer voir par 12000 mètres de fond ? Vous, simple humain : strictement rien. Par contre, il en va tout autrement des créatures qui résident là. Ca nous change des palais de corail luminescent dignes de Disney du Namor classique. C'est pas la Petite Sirène, là c'est plutôt Alien sous les eaux.
Enfin, Esad Ribic est au sommet de son art. Un peintre de comic qui n'est pas un mauvais clone d'Alex Ross, ça fait vraiment plaisir. L'artiste croate nous avait déjà montré son talent sur un autre récit Marvel consacré à Loki il y a quelques années, il le confirme de manière éclatante.
8/10 Un récit fort, digne héritier des huis-clos cultes que sont Alien ou The Thing qui donne à voir une toute autre version du Prince des Mers. Une ambiance graphique superbe et suffocante (en même temps, par 12000 mètres de fond, c'est pas étonnant).
Winter