Fiche n° 714 : L'ordre naturel des choses (Le tueur 8) de Matz et Jacamon
Couverture :
Résumé :
Au Venezuela, le Tueur a temporairement fait alliance avec les Cubains et leurs intérêts, incarnés par la voluptueuse Katia. Il mène une campagne d’assassinats ciblés contre la junte militaire, afin de provoquer le retour du président élu. Quelque chose comme une croisade pour une juste cause, bien peu dans la nature du Tueur… Qu’est-il donc arrivé à l’exécuteur sans pitié ? Le fait d’avoir un enfant a-t-il finalement transformé son regard sur le monde ? Ou bien est-il simplement amoureux et manipulé par son ensorcelante Cubaine, comme le lui souffle Mariano, son éternel contact dans les milieux mafieux ?
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Mon avis :
Le Vénézuela, Cuba, les USA, le pétrole, la révolution... Au milieu de tout ça, le tueur, embarqué dans le conflit bien malgré lui, lui qui n'en a que faire de toutes ces considérations politiques, lui qui n'aspire qu'à sauver sa peau. Comme quoi, la paternité ou les charmes de Katia semblent avoir eu raison de son indifférence...
Un nouvel assassinat ouvre ce huitième tome qu'on pourrait qualifier, pour la première fois, de décevant. Entre questionnements sur la mort, ou plutôt sur la mortalité des hommes, ainsi que sur la paternité et ses effets insoupçonnés, celui-ci commençait pourtant de façon magistrale, une fois de plus.
Par la suite pourtant, il faut bien reconnaitre que l'histoire semble manquer de souffle. Beaucoup de texte, mais au final, très peu de rythme. Les conflits politiques continuent, les forts prenant le pas sur les faibles, les riches écrasant les pauvres, et le tueur ne semble pas y trouver sa place, nous entraînant parfois avec lui dans sa perplexité.
Comme pour faire contre-poids, on peut cependant noter une réelle évolution graphique. Pour la première, je dois l'avouer, j'ai même été scotché par la beautée de certaines planches (celles en noir et blanc à Montréal), alors que le dessin n'était pourtant pas le point fort de la série.
Je ne peux m'empêcher de signaler également une réplique à l'encontre des Québécois, montrant aussi que l'humour tente de pointer davantage le bout de son nez : "est ce que tu peux vraiment concevoir et exprimer des idées subtiles et sophistiquées si tu parles une langue imitée et abâtardie ? Si t'appelles une voiture un char et ta femme ta blonde ?". Quant à la blague cubaine, je préfère sa version dans "Mon nom est personne".
Premier accroc dans cette immense série, ce tome 8 ne doit pas pour autant vous empêcher de vous lancer dedans si ce n'est déjà fait ou de continuer. Moins bon, c'est sur, il reste pourtant un tueur... et c'est bien suffisant.
7/10 A trop se perdre en tergiversations, ce huitième tome manque de rythme et de fond. Indéniablement moins bon que les précédents, il reste cependant le seul accroc dans cette série fabuleuse. Il ne doit en aucun cas vous en dégouter, rassurez vous, c'est toujours le tueur.
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