Fiche n° 705 : Block 109 de Brugeas et Toulhoat
Couverture :
Résumé :
Après avoir détruit l’Occident, le IIIe Reich agonise à son tour sous les coups de l’Armée Rouge. Pour Zytek, le maître de l’Allemagne, il ne reste qu’une seule solution: une attaque virale majeure. Malgré le refus du Haut Conseil, le virus provoque déjà des ravages dans les ruines de Marienburg. Les contaminés, transformés en monstres sanguinaires, s’attaquent aux soldats isolés des deux camps. Seule l’escouade du sergent Steiner parvient à s’échapper d’une funeste rencontre.
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Mon avis :
1953, le seconde guerre mondiale s'éternise. Seules l'Allemagne et l'URSS luttent encore, les autres nations ayant été tour à tour rayées de la carte à coup d'armes nucléaires...
1941, Hitler est assassiné par un tireur isolé, et bien sur, cet acte va changer la face du monde. La SS perd progressivement de son influence en Allemagne, remplacée peu à peu par le Nouvel Ordre Teutonique, créé par un certain Zytek. De la rivalité grandissante entre ces deux organisations va naître un terrible projet. Un projet qui anéantira l'armée soviétique et mettra un terme à cette guerre : une attaque bactériologique de masse...
Nous sommes en 1953, et alors que la guerre fait rage, le monde a changé. Les armées font la guerre aidées de robots ultra-sophistiqués. Les soldats vivent l'enfer, ne pouvant se mettre à l'abri des bombardements incessants. Non loin d'eux, dans les sous-sols de la ville, demeurent une menace bien plus grande encore, tapie dans l'ombre, indissible, résultat d'un obscur projet mis en oeuvre par Zytek...
Zytek, personnage ambitieux, ambigu, charismatique. C'est lui qui semble tirer toutes les ficelles et tenir toutes les clefs du scénario de Block 109, et c'est aussi lui qu'on retiendra, une fois la dernière page tournée. Pourtant, Block 109 ne se résume pas à un simple portrait de ce chef de guerre impitoyable. L'ennui, c'est que s'il fallait énumérer toutes les qualités de cette BD, la liste pourrait être bien longue. N'en voici donc qu'une sélection.
Un scénario complexe donc, sur la guerre, la rivalité de deux dirigeants de la nation allemande, ses machinations et ses trahisons jusqu'à cette dernière page, et une ultime révélation, pas renversante, mais plus qu'intrigante. Une nouvelle fois...
Le tout se déroule dans un décor apocalyptique, cadre explosif de cette uchronie originale, froide et cohérente. Entre scènes de guerre et huis clos dans le métro, les changements de rythmes sont gérés à la perfection, nous plongeant littéralement au coeur du conflit.
Face à cette guerre justement, et à ce mal invisible, seulement quelques hommes, puisque l'humanité a déjà été en partie ravagée, leur quotidien, leur passé, leurs contradictions, leurs idéaux. Et si bien sûr, Zytek détient la palme du charisme et de la richesse, les autres sont loin d'être en reste.
Enfin, l'aspect graphique, original et réussi lui aussi. Un dessin parfois tout en crayonné pour plus de vivacité, alternant grande précision dans les détails et jeu d'ombres énigmatiques parfaitement maitrisés. Quelques couleurs seulement, noir, blanc, gris, le rouge du sang et du drapeau nazi, le brun des uniformes. Le tout est mis en scène par un cadrage très dynamique. Durant la lecture, on a parfois l'impression d'etre devant un film, comme avec cette scène où le palais est pris d'assaut alors qu'on n'entend que le violon d'Heydrich. Magistral !
Et puis Block 109 ne se lit pas en 10 minutes, tant l'histoire est dense, fouillée. Certains y ont vu quelques longueurs au milieu. Peut être cela nécessite de le lire en plusieurs fois. Chacun décidera. Une seule question au final : Qu'est ce que cette "Etoile rouge" annoncée à la fin des "bonus" ? La fin de ce chef d'oeuvre ne demandait pourtant pas de suite... La réponse dans deux jours...
9/10 Eric vous le dit depuis des mois, Block 109 est une grosse tuerie ! Et il paraitrait même qu'une suite serait prévue...
C...