Fiche n° 721 : Miss Annie de Balthazar et Le Gall
Couverture :
Résumé :
Curieuse et malicieuse, Miss Annie est prête à braver tous les interdits pour découvrir le vaste monde autour de la maison familiale. Elle nous raconte son quotidien de chat, en brocardant avec tendresse les travers de ses humains de maîtres.
Informations complémentaires :
http://critic.fr/detail_livre.php?livre=37182
Mon avis :
Miss Annie, c’est une petite chatte de 4 mois, facétieuse et câline. Un chaton tout ce qu’il y a d’ordinaire, en fait. Elle occupe ses journées entre l’exploration de la poubelle, l’escalade du bureau de son maître, le déchiquetage de plantes vertes… Bien sûr, rien n’est jamais vraiment de sa faute, car même quand elle essaye d’être sage, ça tourne toujours mal. Et puis il y a Keisha, la petite souris avec qui Miss Annie sympathise. Oui parce qu’après tout, ses croquettes sont nourissantes et pleines de bonnes choses, alors pourquoi s’amuser à chercher ailleurs ?
Ce dont la petite chatte rêve, c’est de pouvoir, enfin, sortir de la maison et découvrir le monde. Heureusement elle a 4 mois déjà, elle est grande maintenant, et ses maîtres décident de la laisser vagabonder comme bon lui semble. Elle rencontre alors d’autres chats du quartier, avec qui elle sympathise, et d’autres nettement moins engageants et beaucoup plus dangereux… Miss Annie apprend la vie petit à petit, même si la leçon est parfois un peu brutale.
Visuellement, il ne faut pas s’attendre à être émerveillé. Le trait est ordinaire, la colorisation basique, le seul véritable parti pris réside dans la représentation des humains qui, bien sûr, à hauteur de chat, se limitent à une paire de mollets et de chaussures du début à la fin. Encore qu’il me semble que les pubs Félix avaient déjà exploité le point de vue bien plus tôt… Bref, rien de particulièrement agréable dans le style de Flore Balthazar dont c’est, à la décharge, le premier album. Allez, soyons justes, le dessin est clair et compréhensible, il manque simplement d’une touche personnelle, d’un petit quelque chose pour compenser l’absence d’esthétisme.
Pour ce qui est du scénario, le souci est finalement un peu le même. On aurait apprécié un peu plus d’originalité, moins de déjà-vu. Le petit chat qui, quand il n’est pas occupé à faire des bêtises à la maison, s’amuse à explorer le monde en compagnie de ses nouveaux amis, c’est un peu un remix des aristochats et de toutes les histoires de chatons que l’on peut lire aux enfants. D’un autre côté, cette Miss Annie reste très attachante et plutôt drôle, et il est facile de faire le parallèle avec son propre animal quand on est l’heureux propriétaire d’un jeune chat turbulent. On sent que Le Gall maîtrise son sujet et a lui-même connu la joie des fauteuils griffés, des plantes ravagées, des miaulements incessants au milieu de la nuit, etc…
6/10 Non, Miss Annie n’est pas et ne sera jamais la BD de l’année. Cet album n’en est pas moins sympathique et plutôt divertissant, surtout si vous le lisez, comme moi, avec une chatte sur les genoux et un chaton de 4 mois (l’âge de Miss Annie) qui cavalcade autours du canapé. Bref, les amoureux des tigres d’appartements pourront facilement se laisser charmer par cette petite héroïne, et trouveront sûrement chez elle des similitudes avec leur propre boule de poil. À éviter cependant pour les autres, qui n’y trouveront qu’un intérêt limité.
Cyrielle...