Fiche n° 719 : La Saison de l'Ombre (Les Cités de Lumière 1) de Daniel Abraham
Couverture :
Résumé :
La cité de Saraykeht rayonne sur le monde grâce à son immense port. Son gouverneur tout-puissant, le Khai, dirige les poètes, disciples d'un ordre quasi religieux formés à un art magique : donner forme à des andats, créatures semblables aux humains dotées de pouvoirs précieux. Heshai, vieil homme tourmenté et alcoolique, est le poète de Saraykeht. Il vit avec Stérile, son andat insolent et cruel, mais indispensable à la bonne marche du commerce : il maîtrise la culture du coton et assure la prospérité de la ville.
À l'Ouest, l'ennemi, le pays de Galt, veut renverser Saraykeht et s'emparer de ses richesses. Pour cela, un seul moyen : détruire le poète et son andat.
Au cœur d'une des grandes Maisons de commerce, un complot est organisé. Heshai, tourmenté par des souvenirs sombres saura-t-il protéger son andat ? Et acceptera-t-il l'aide de son apprenti, venu lui aussi de l'ordre prestigieux de ces poètes magiciens ?
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Mon avis :
Encensé outre-Atlantique dès sa parution par des poids lourds du genre comme Georges R.R. Martin, Jacqueline Carey ou encore Walter Jon Williams, Daniel Abraham est passé complètement inaperçu en France. Un triste constat que l’on peut aussi bien mettre sur le dos de la surproduction actuelle que sur celui de l’immonde couverture française. Un choix éditorial étonnant quand on voit les superbes couvertures originales de Stephane Martiniere qui, à la façon d’un feu d’artifice, vous explose délicieusement les pupilles. Une manière comme une autre d’illustrer une fantasy qui vous excite les papilles. Explications...
Après quelques pages, force est de constater que ce premier tome des Cités de Lumières présente de nombreux point forts. Tout d’abord, il repose sur des personnages qui évitent les clichés du genre. Même les trois jeunes héros s’écartent des jeunes adolescents braves, naïfs et puceaux. Tous possèdent leur part d’ombre et vont la voir se révéler à un moment où à un autre. Et heureusement que ces personnages sont réussis puisque l’intrigue les concerne directement. Dans La Saison de L’ombre, nulles traces de batailles épiques. La fantasy de Daniel met en scène des conflits intérieurs et s’intéresse de près aux tragédies qui peuvent – ou non – en découler.
Si le système de magie m’a d’abord fait penser à certains mangas avec la présence de familiers, il se révèle, par la suite, unique dans son genre. En effet, ces démons sont l’incarnation des idées des poètes – les magiciens, de leurs « propres démons » : expériences passées, peurs maladives, passions refoulées, ou désirs inavoués. Ce qui n’est pas sans entraîner quelques difficultés quand votre familier connaît vos moindres faiblesses et ne cherche qu’à s’échapper de sa condition d’esclave.
Une fois la conclusion du récit achevée, on frémit d’impatience en attendant la sortie du second tome. Quand La Saison de L’Ombre laisse place à La Saison des Traîtres, on est en mesure d'espèrer que le meilleur reste indéniablement à venir, surtout avec une dernière phrase qui met en appétit pour la suite.
8/10 La prochaine fois que vous irez dans une librairie, pensez à rajouter La Saison de l’Ombre sur votre pile de bouquins. Avec ce premier tome, Daniel Abraham débute une saga de fantasy ambitieuse et réussie qui mérite un bien meilleur sort que l’anonymat dans laquelle elle est sortie en France. A lire !
Simatural