Fiche n° 792 : Renégats de David Gemmell

Couverture :


Résumé :
Ils étaient neuf. Neuf chevaliers dévoués corps et âme à la protection du royaume et au respect de la justice. Neuf chevaliers qui ne sont jamais revenus après avoir franchi un portail magique. Depuis, un nouvel ordre les a remplacés, celui des chevaliers rouges, celui du mal et de la corruption. Pourtant, un espoir demeure. Car l'un des neuf est resté de ce côté-ci du portail, sauvé par sa lâcheté. Mais pour reprendre le royaume, il lui faudra retrouver son honneur perdu et découvrir ce qu'il est advenu de ses compagnons, car eux seuls sont capables de mettre un terme au règne terrible des chevaliers rouges.

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Mon avis :
Un bon vieux Gemmell, un de plus. Il faut bien le dire, c'est un petit plaisir coupable, presque facile... On sait très bien à quoi s'attendre, zéro risque et zéro prise de tête, ça se lit bien, et pourtant je ne peux m'empêcher d'être parfois un poil déçu, car malheureusement l'auteur prend trop souvent le parti de la facilité, alors qu'il a prouvé à travers certaines oeuvres qu'il pouvait être meilleur conteur que cela. C'est le repproche que je ferais à "Renégats", un "one-chot" efficace mais limité. Tout d'abord, une très bonne idée de base, simple mais efficace, qui s'inspire à la fois des chevaliers de la table de ronde et de Robin des bois, avec une noirceur prononcée qui englobe le tout: en effet le royaume de la Gabala veut retrouver sa splendeur d'antan, celle de l'époque glorieuse où les chevaliers parcouraient sa terre pour faire règner la justice. Là où le bas blesse, c'est que le roi a choisi de purfié son royaume de tout les éléments supposés nuisibles à sa grandeur, et ses nouveaux chevaliers, rouges comme le sang, s'emploient désormais à traquer les opposant au régime, et en particulier les nomades, lesquels sont déportés vers on ne sait où... Il est évident que toute comparaison avec ce qui se passe en ce moment dans notre cher pays (démocratique) serait malvenue, donc je ne vais pas m'étendre sur ce point.

Concernant l'histoire donc, il convient déjà de signaler que, contrairement à ce que la quatrième de couverture laisse supposer, l'histoire n'est pas réellement centrée sur les chevaliers, rouges ou blancs. Au contraire, et c'est à mon sens l'un des défauts de l'ouvrage, une pléthore de personnages divers et variés sont présents... Trop à mon goût. En effet, il n'y a pas vraiment de figure principale dans cet ouvrage mais une multitude de personnages secondaires qui sont grosso modo tous d'une importance équivalente et campés dans un profil bien précis (à peu de choses près). Par conséquent, et c'est bien dommage, on s'éparpille beaucoup trop, et le traitement de chaque personnage, de chaque destin, est dès lors trop superficiel... Du coup, si l'auteur nous offre une fresque épique, elle n'est pas aussi tragique qu'à l'accoutumée car l'on a pas le temps de s'attacher aux protagonistes, encore une fois trop nombreux pour un roman si court. De la même façon, si comme toujours Gemmell évite le manichéisme à outrance, on ne peut pas dire qu'il nous serve de réelle réflexion sur la tournure que prennent les évènements dans le royaume ou sur le parcours de ses personnages... Pour ma part, j'aurais préféré qu'il se concentre sur les chevaliers par exemple, avec leur quête, leur confrontation, leur raison d'être, avec des êtres que l'on aurait appris à connaître et dont on aurait pu suivre l'évolution, partager les doutes etc.

Malgré cela, le tout reste plaisant à lire, l'ambiance est plus noire que d'habitude et quelques moments de bravoure ne manquent pas de nous toucher, cependant on ne peut s'empêcher de penser que cela aurait pu être meilleur, d'autres oeuvres de Gemmell étant là pour l'attester.

6.5/10 Un Gemmell plaisant mais frileux, c'est-à-dire du bon divertissement, sans plus.
   
Léo