Fiche n° 826 : Pour la Place du Mort de Charlie Huston

Couverture :

Résumé :
Ils ont entre 13 et 17 ans, quelque part dans une banlieue pauvre de la baie de San Francisco : quatre gamins passionnés de vélo, innocents et inoffensifs - en apparence. Le petit Andy, passionné de maths et de jeux de rôles, se fait piquer sa bécane par le gang des frères Arroyo. A eux quatre, ils organisent une descente pour la récupérer. Rien de plus simple, ni de plus dangereux. Confrontés à la violence raciale, aux guerres de pouvoir et à leur propre ignorance, George, Andy, Hector et Paul perdront vite leurs repères, et peut-être leur vie.

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Mon avis :
Auteur touche-à-tout (le fantastique avec Le Vampyre de New-York , le thriller avec Trop de Mains dans le Sac renommé Increvable à l’occasion de sa parution en poche et quelques comics…), Charlie Huston signe avec Pour la Place du Mort un roman noir. Il faut dire qu’avec son style minimaliste et épuré, et son indéniable talent pour les dialogues, l’auteur américain était prédestiné au genre. Dans la plus grande tradition de Jim Thompson et cie, il nous plonge donc au cœur d’une histoire qui vire peu à peu au cauchemar…

Pour la Place du Mort, c’est l’histoire de quatre gamins qui veulent récupérer un vélo que d’autres gamins du quartier leur ont chourré. Une « bête » histoire de vol qui louvoie doucement mais sûrement vers la tragédie. Comment ? Pourquoi ? Je vous le laisse découvrir, n’étant pas là pour vous résumer l’intrigue. Pour le reste, suivre les déambulations de ces quatre gamins, loin d’être les anges que leurs parents s’imaginent, est une vraie partie de plaisir. Tantôt drôle avec ses dialogues tordant (l’auteur se lâche), tantôt sérieux avec des scènes poignantes, pour la Place du Mort donne la boule au ventre au fur et à mesure que l’on s’achemine vers la conclusion du récit. Mais contrairement à Thompson, par exemple, Huston n’éteint pas toute flamme d’espoir et pour faire court, on n’a pas envie de se pendre une fois terminé l’ouvrage.

Le seul point faible, et il est assez étonnant au vu de l’épaisseur du roman, c’est les quelques longueurs qui émaillent le roman, nous amenant parfois à bailler le temps de quelques pages. C’est assez inhabituel chez l’auteur – il s’agit même d’une première – et j’espère qu’il saura corriger par la suite ce travers. Il est l’un des rares auteurs à savoir encore écrire de courts romans, directs et percutants…

7,5/10 Parfois un peu trop bavard, Pour la Place du Mort n’en demeure pas moins un roman noir de qualité signé par un auteur dont on pas fini d’entendre parler. Parole !

Simatural