Fiche n° 836 : Le Roi d'Ebène de Christine Cardot
Couverture :
Résumé :
Le Ratel : c'est le surnom de la Sentinelle Kaïrale. Comme ce petit carnivore africain, elle n'a peur de rien et ne lâche jamais sa proie quand il s'agit de résoudre les intrigues criminelles qui menacent son pays, l'Arrassanie. Quand El Phâ, le Roi d'Ébène, entend faire d'elle son Second Regard Clair, la jeune femme croit à une mauvaise blague : être conseiller de souverain demande des compétences qui ne sont pas les siennes. Pourtant, dès sa première mission, elle découvre que sa nomination relève d'une trame politique complexe à laquelle elle est liée, sans le savoir, depuis son plus jeune âge.
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Mon avis :
Vraiment, j'aurais bien voulu dire du bien de ce livre. Ca partait sur une bonne base d'ailleurs : j'apprécie les univers africains (sous-utilisés en fantasy à mon humble avis), j'ai un petit faible pour les éditions Mnémos et la couverture me plaisait.
Hélas, trois fois hélas, il me faut déchanter et vous avouer que j'ai dû lutter pour aller au bout.
La faute à une intrigue plus plate que Kate Moss, le sourire en moins.
Nous suivons les pérégrinations de Kaïrale, une jeune femme membre des Sentinelles, soldats doués de prescience de l'armée du roi d'Assaranie. Pour simplifier, disons que ce royaume imaginaire peut faire penser à un mélange des dynasties égyptiennes et de celles des grands royaumes d'Afrique de l'ouest (Mali, Niger comme évoqués par T.C. Boyle dans Water Music.). Un jour, Kaïrale se voit promue Regard Clair. Il s'agit d'un poste de conseiller du roi au plus proche du souverain. Commence alors une relation étrange où attirance et conflits se mêlent entre elle et l'autre Regard Clair. Le roi les envoie alors en ambassade chez un belliqueux voisin. Décontenancée par cette nomination dont elle n'a pas voulu, la Sentinelle est jetée au cœur d'une machination dont elle ne perçoit ni les tenants ni les aboutissants...
... et le lecteur non plus.
Non seulement, l'intrigue avance cahin-caha avec l'apparition d'éléments issus du passé de Kaïrale qui ont l'air de sortir du décor (Toa), mais en plus la conclusion (brutale) du livre achève de compléter l'incompréhension. Nous ne saurons rien du dessous des cartes de ces fameuses machinations. Strictement rien et manifestement, il va falloir s'en contenter vu la teneur de la conclusion.
J'ai dit plus haut dans cet article que j'appréciais les ambiances africaines en fantasy ?
Dommage pour moi, à nouveau, puisque le Roi d'Ebène n'a finalement que peu de rapports avec le continent noir. La civilisation présentée est une de celles que la fantasy produit à la douzaine, sans la moindre originalité. Enfin, si l'impertinence du personnage principal séduit dans un premier temps, son omniprésence finit vraiment par lasser.
Le seul point vraiment positif que je retienne, c'est la manière dont opèrent les pouvoirs de la Sentinelle. Son modus operandi onirique aborde un chouette souffle poétique à un ensemble bien fade.
4.5/10 Franche déception que ce Roi d'Ebène. Sans demander un récit du calibre du Trône d'Ebène, on pouvait espérer mieux du traitement de l'idée de base. Il m'en restera l'impression amère d'un potentiel gâché.
Winter