Fiche n° 841 : Boneshaker (Le Siècle mécanique 1) de Cherie Priest
Couverture :
Résumé :
Nous sommes en 1880. La Guerre Civile américaine fait rage depuis deux décennies, poussant les avancées technologiques dans d’étranges directions. Dans les Territoires de l’Ouest, les villes baignent dans des gaz mortels, alors que la terre est vidée de ses ressources. Sur la frontière entre le Nord et le Sud, les espions fomentent leurs complots et les trafiquants font plus d’argent que leur gouvernement. C’est dans ce monde que vivent Briar Wilkes et son fils. Elle est la veuve de l’infâme Dr. Blue, créateur du Boneshaker, la machine qui détruisit Seattle, perçant accidentellement une poche de gaz qui transforma les vivants en non-morts. Mais quand son fils décide de franchir le mur qui cerne Seattle en ruine dans l'espoir de réécrire l'histoire, elle doit le retrouver au plus vite avant qu’il ne lui arrive malheur. Sa quête la conduira dans une ville grouillant de morts-vivants affamés, de pirates de l'air, de seigneurs criminels et de réfugiés armés jusqu'aux dents. Seule Briar peut le ramener vivant.
Informations complémentaires : (à venir)
Mon avis :
Et si 2010 était l’année du Steampunk ? Alors que d’aucun affirmait le genre moribond – pour ne pas dire plus, la question se pose alors que la présente année a accouché de deux monuments du genre : Léviathan de Scott Westerfeld et Boneshaker de Cherie Priest. Il faut dire ce n'est justice, puique depuis L’Âge de Lumière de Ian McLeod, les aficionados de ce « futur à vapeur » n’avaient pas eu grand-chose à se mettre sous la dent.
Avec la traduction de Boneshaker, le tout récent label Éclipse sort déjà l’artillerie lourde avec ce steampunk mâtiné de western et de zombie. Imaginez une guerre de Sécession qui s’enlise, imaginez une ville plongée dans un brouillard qui transforme les habitants en morts-vivants, imaginez deux personnages pris dans un étau familial qui se resserre avec d’une part le père/grand-père héroïque, et d’autre part et le mari/père coupable d’avoir baigné la ville dans cette obscurité mortelle. Ainsi, l’histoire s’intéresse non seulement à un adolescent (plutôt classique) qui veut prouver l’innocence de son père, mais aussi à sa mère (moins classique pour le coup), qui tente de le retrouver alors que celui-ci a fait une fugue pour y parvenir. Mais pour Zeke comme pour Briar, la solution se trouve peut-être dans les ténèbres d’une Seattle, véritable ville fantôme grouillante de zombies, mais aussi de surprises en tous genres, l’occasion pour nos deux héros de rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleur qui détonne dans cet univers sombre.
Dans ce roman à découvrir dès 15 ans, l’homonyme de Christopher Priest (avec lequel elle n’entretient aucun lien de parenté) y fait preuve d’une imagination rare et mélange les genres avec tellement d’habilité qu’il nous ait difficile de dire à quel genre appartient Boneshaker. Si l’on devait trouver quelques comparaisons, c’est du côté du jeu vidéo qu’il faudrait nous tourner et de jeux post-apocalyptiques comme Fallout. Ah, je ne vous l’avais pas dit : il y aussi un côté post-apocalyptique dans le roman ! Des sordides bas-fonds de l’ancienne cité jusqu’aux planchers de majestueux zeppelins, l’auteur nous entraîne dans une magnifique aventure qu’il serait inconcevable de rater pour les amateurs du genre comme pour les autres.
9/10 D’une rare imagination et au croisement de nombreux genres, Boneshaker trouvera naturellement sa place dans la bibliothèque idéale des fans de Steampunk. Quant à la suite, elle se positionne directement tout en haut de notre top des titres à paraître l’an prochain.
Simatural