Fiche n° 873 : Hellblazer : Dark Entries de Dell'Edera & Rankin
Couverture :
Résumé :
Nous retrouvons John Constantine, le héros d'Hellblazer, à la télévision ! Dans une émission de téléréalité ! La maison hantée qui sert de décor à un programme très à la mode s'est mise à attaquer ses habitants. John est donc appelé à la rescousse. Filmé 24 heures sur 24 au milieu d'une bande de candidats pas très clairs, notre héros a fort à faire pour se sortir de ce traquenard qui semble lié à son passé.
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Mon avis :
Pour doper leur audience, une société de productions de télé-réalité décide de renouveler le genre en enfermant ses candidats dans une maison hantée. Le but du jeu ? Trouver la sortie. Normalement, les phénomènes paranormaux sont des trucages contrôlés par la production afin de jouer sur la peur des lofteurs et des téléspectateurs. De même, la maison hantée n'en est pas une mais une reconstruction en studio. Sauf que les candidats, et eux seuls, commencent à voir des apparitions vraiment terrifiantes sans que les studios télé y soient pour quelque chose.
Avant que les choses ne dégénèrent et pour éviter de sacrifier leur précieux audimat, ils décident d'introduire un nouveau candidat dans la maison, John Constantine, dans le but de comprendre et neutraliser ces phénomènes hors de contrôle.
A priori, le mélange télé-réalité/Hellblazer me semblait étrange et pourtant les auteurs ont réussi leur pari. Leur réussite tient en deux temps. D'abord, ils ont su tirer le meilleur de leur sujet : le thème de la maison hantée allié au huis-clos de la télé-réalité pour une touche de modernité, c'est une belle paranoïa assurée. Si vous y introduisez un personnage comme John Constantine, ça commence à faire mal. Ceux qui ont lu Hard Times de Azzarello et Corben, paru chez Thot, connaissent déjà les capacités de nuisances de Constantine en vase-clos. Pour les autres, il suffira de dire qu'être enfermé avec John n'est vraiment pas le meilleur moyen de conserver intacte votre santé mentale.
Dans un second temps, les auteurs ont eu l'intelligence de ne pas rester dans ce premier schéma, pourtant déjà bien vu, pour faire évoluer le récit dans des sphères plus proches de celles dont Hellblazer a l'habitude, tout en gardant la thématique de l'opium du peuple.
Au passage, les amateurs souriront à l'évocation d'une star de la télé-réalité culinaire britannique.
Graphiquement, le noir et blanc de Dell'Edera est plaisant même si parfois un peu trop minimaliste. Ses personnages sont tous plus inquiétants et perturbés les uns que les autres et l'usage du changement de dominante (passage du blanc au noir à la moitié du récit) est en parfaite adéquation avec l'évolution du récit dont je parlais plus haut.
On notera que Dark Entries est sorti dans une collection intitulée Vertigo Crime en vo, au format roman et non pas comic-book, faisant la jointure avec le recrutement de Ian Rankin, auteur de polar (la série des Inspecteur Rebus). Panini a décidé de ne pas suivre et de publier Dark Entries en format classique.
7.5/10 Un bon récit d'Hellblazer, efficace alliance de thèmes classiques et modernes. Il y a des récits consacrés à Constantine très supérieurs à celui-ci, certes, mais il n'y pas de raison de bouder son plaisir avec Dark Entries.
Winter