Fiche n° 885 : La Saison des Traîtres (Les Cités de Lumière 2) d'Abraham
Couverture :
Résumé :
Le gouverneur de la cité de Machi se meurt. La tradition veut que ses fils s’entre-tuent afin que le vainqueur du fratricide lui succède ; or Biitrah, l’aîné, vient d’être assassiné. Deux de ses frères ont disparu. Seule la jeune sœur vit au palais.
Tout semble accuser Otah, le fils qui avait quitté la cité de son enfance et qui vient tout juste de revenir. Il y retrouve malgré lui son ancien rival et ami, le poète raté Maati, secrètement chargé d’enquêter sur les circonstances du meurtre de Biitrah et sur le complot visant à destituer la famille en place.
Qui manipule la famille Machi ? Qui a scellé une alliance avec les ennemis du Pays de Galt ? Otah et Maati pourront-ils empêcher la chute de la cité dix ans après celle de Saraykhet ?
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Mon avis :
Retour dans Les Cités de Lumière de l’étonnant Daniel Abraham. À mi-chemin entre la tragédie shakespearienne et une fantasy sombre, cruelle et raffinée, le premier tome nous avait agréablement surpris lors de sa parution (en catamini) en France.
Qu’en est-il de ce second opus (acte ?) ? Si le roman se déroule près de dix ans après les évènements contés dans La Saison de l’Ombre, l’auteur n’a pas véritablement changé sa recette à la différence près que les survivants du premier ont appris (du moins, on l’espère…) de leurs erreurs. Une nouvelle sagesse qui ne sera pas de trop face à la tragédie qui s’annonce ; déjà, à la faveur d’un recoin sombre, sous la chaleur d’une couette, tous complotent, trahissent et tuent. Otah et Maati seront-ils capables de mettre leur différend de côté pour contrer la menace qui se profile ? Encore une fois, Abraham multiplie les scénettes, privilégie les longs dialogues au détriment de l’action et du spectacle ; je ne doute pas que la lenteur de l’histoire doive en exaspérer plus d‘un.
Toutefois, le charme n’opère pas totalement ; si l’histoire se répète, si la tragédie se renoue, les échos du premier opus donnent parfois l’impression de relire celui-ci. Les différences ne sont pas assez marquées, pas assez fortes pour qu’elles renouvellent l’intérêt de cette « répétition », de cette « seconde chance ». Surtout que, tout au long de sa lecture, le lecteur devra s’empêcher d’étrangler tel ou tel personnage alors qu’il s’entête dans à ne pas voir, à ne pas penser. Mais peut-être avez-vous déjà ressenti cela en lisant une pièce de Shakespeare ou de Racine…
7/10 Toujours aussi original par rapport à la fantasy contemporaine, ce second tome ne l’est pas assez vis-à-vis du premier. Une petite déception qui ne devrait toutefois pas vous décourager d’aller jeter un coup d’œil à ce cycle remarquable.
PS : Vous remarquerez que je n’ai rien dit à propos de cette couverture très… différente.
Simatural