Fiche n° 900 : Cixi de Troy d'Arleston et Vatine
Couverture :
Résumé :
Troy, le monde où chacun possède un pouvoir magique… Désormais séparée de Lanfeust après son départ tonitruant du palais de Xingdu, Cixi décide de regagner Eckmül par ses propres moyens. Embarquée sur un navire marchant, elle fait la connaissance d’un équipage singulier de pirates, composé de filles aussi belles que dangereuses. À bord, Cixi découvre le monde magique des mers, les rigueurs de la navigation et prouve si besoin était qu’elle n’est pas du genre à se laisser marcher dessus… Au terme d’une aventure pour le moins mouvementée en compagnie de ses nouvelles alliées, Cixi s’apprête finalement à rejoindre Eckmül sur le dos d’une bien étrange créature marine. Sur les murs de la cité, l’ombre ténébreuse ne va pas tarder à frapper ! Naturellement, de nombreux autres dangers attendent la célèbre héroïne…
Informations complémentaires :
tome 1 : ICI
tome 2 : ICI
Mon avis :
Oyez, oyez ! Venez tous ici assister à l’épilogue d’une carrière de dessinateur et prenez-en de la graine… jeunes, talentueux et prometteurs artistes dessinateurs ! Voyez où peuvent mener la fois de trop et les traites de la voiture ! On pratique les extrêmes : soit on fait une série mineure dans l’appel d’air de l’appel d’air de Tarquin, soit on fait la couverture des autres (le tome 4 du grand Jeu vaut bien plus que sa couverture Dieu merci). Comme quoi, passé la cinquantaine...
Bon, soyons bon client, l’aventure de cette trilogie dont le coffret existe déjà – même si le tome 3 n’y est pas - a un intérêt sans doute, tout relatif certes. Elle a vocation à expliquer la métamorphose de Cixi, personnage féminin emblématique de la cultissime Octalogie Lanfeust de Troy, de jeune fille sulfureuse, dévergondée et totalement immature en combattante clandestine et Mata Hari doublée d’une amante redoutable. En effet, les inconditionnels de la série originelle se souviennent que nous quittions Cixi jeune fille à la fin du Tome 6 (Cixi impératrice) pour la retrouver dès le début du tome 7 (Les pétaures se cachent pour Mourir) pleinement femme et combattante de l’ombre ; qu’avait-elle pu donc vivre pour changer de si belle et émouvante manière ?
Et bien, passé son ire de la fin du tome 6, Cixi volette de frasque en aventures en déboire pour échouer au sein d’une équipe de femmes pirates qui lui apprennent les dures choses de la vie et l’art du combat. De fait, elle transcende sa nature ombrageuse et immature pour canaliser son énergie et tirer le meilleur de son potentiel. Sa nature indomptable l’amène en solo à la situation qui lui permit de combattre de la plus belle des manières la tyrannie de Thanos en faisant fi de la morale au profit du bien commun.
Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, si elle est sympathique et sans grande envergure, elle reste bien imaginée et est un complément agréable au cycle initial du fait de la position centrale de l’héroïne. C’est bien là que ça pêche quant à l’histoire ; elle est ne vaut que pour les fans et connaisseurs du vrai cycle initial.
Le dessin attire l’œil, il est sympathique, le connaisseur reconnait Vatine autrement qu’à sa signature stylisée, mais à la patte ! Forcément, on s’y intéresse ! C’est bien là que ça pêche quant au dessin ! Passé la couverture (sexy, très marketée), on regarde de près : il ne faut pas ! Pas de décors, les proportions sont bâclées, les postures approximatives, l’encrage est grossier, les détails sont inexistants, on garde une bonne perspective un peu de l’intelligence de cadrage qui firent de Vatine le bon storyborder que l’on sait. Pour qui ne connaît pas, on peut se dire qu’il s’agit d’un petit nouveau prometteur. Dans les faits, Vatine fait dans l’alimentaire et la déficience articulaire ! Nous n’avons même pas la qualité de sa courte histoire dans le collectif « Première Fois » où le noir et blanc demandait un peu d’hygiène !
4/10 A réserver aux fans de Lanfeust de Troy qui ne connaissent pas les meilleures productions d’Olivier Vatine, on trouvera alors une petite histoire bien fichue et correctement dessinée tout de même ; eh oui Mr Vatine, la dent est dure en proportion du talent et de la déception ; je suis un lecteur de Pink Planet ! À ce rythme cependant il est à craindre qu’il n’y ait rapidement plus de chroniques.
Christophe