Fiche n° 920 : Magic cottage de James Herbert
Couverture :
Résumé :
« Nous pensions avoir trouvé le refuge idéal, un cottage perdu au coeur de la forêt. Il était sans doute un peu délabré, mais tout à fait charmant et si paisible… C’est là que la magie a commencé. Midge et moi, nous avons atteint des sommets de créativité dans nos domaines respectifs : elle a peint des toiles extraordinaires et je me suis mis à jouer dela guitare comme un dieu ! Quant à l’amour qui nous unissait, c’est devenu la magie suprême…
Mais, comme toute médaille a son revers, le cottage avait lui aussi son mauvais côté. Et c’est là qu’intervient la mauvaise magie…
Aujourd’hui encore, j’ai de la peine à croire que des choses aussi terrifiantesaient pu arriver. Et pourtant… »
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Mon avis :
Voulant fuir une vie londonienne trop oppressante, Midge et Mike se mettent en recherche d'une maison au calme. Notre couple d'artistes, madame est illustratrice, monsieur guitariste studio, tombe sous le charme de Gramarye, cottage passablement délabré, perdu dans la campagne anglaise. D'abord effrayé par l'ampleur des travaux de réhabilitation du cottage, Mike se laisse finalement convaincre par Midge et ils achètent Gramarye. A mesure que les jours passent, l'état de la maison et son environnement s'améliorent sensiblement sans que le couple y soit pour quelque chose. De même, leurs créativités respectives semblent atteindre un niveau jamais vu. Même leur vie intime s'épanouit de façon spectaculaire. Est-ce l'air pur de la campagne ou Midge et Mike sont-ils soumis à une autre
influence ?
Malgré ce bonheur apparent, il flotte dans l'air une étrange impression, comme une présence indéfinissable. Et quand de curieux voisins membres d'une pseudo église viennent se présenter, l'ambiance se crispe de façon notable.
Curieusement, quelques romans de James Herbert sont resté inédits en VF, dont Magic Cottage, qui date de 1986. Evacuons rapidement le suspens, nous ne sommes pas en présence du meilleur récit d'Herbert. Le récit est lent, très lent. Qualité ou défaut, c'est selon, mais la mise en place de l'ambiance prend tout son temps, au point qu'on finit par se demander quand les choses vont vraiment démarrer. On peut rétorquer à cela que c'est pour mieux opposer la période de bonheur initiale à ce qui va suivre. Certes mais un peu de dynamisme n'aurait pas nuit à l'ensemble.
Autre défaut, Herbert fait dire à son narrateur à de multiples reprises : « Si nous avions su », « au regard de ce qui a suivi », « ce n'était rien par rapport à la suite ». Franchement, je sais bien que Lovecraft commençait régulièrement ses récits ainsi afin d'apporter une tension dramatique supplémentaire mais dans Magic Cottage, c'est si fréquent que ça en devient presque pénible.Autres petits agacements : un certain nombre de lieux communs sur les musiciens et quelques petites leçons de morale (la drogue, c'est mal.) dont on se serait bien passé.
Pourtant, Magic Cottage possède un charme indéniable. L'ensemble baigne dans une ambiance féerique et éthérée, à la limite de la naïveté parfois. Les évocations de Gramarye version bonheur sont tout à fait réjouissantes et les personnages attachants. Il y a là un je-ne-sais-quoi très années 80, pas si éloigné des atmosphères d'un Cat Magic de Whitley Strieber. De même, le twist final est bien pensé et donne une tout autre dimension au récit jusque là assez plan-plan. En fait, l'explication de la « magie » de Gramarye m'a laissé sur ma faim. J'aurai bien voulu en savoir plus mais Herbert a dû estimer que le peu d'explications données laissaient autant de champs libre à l'imagination du lecteur, ce qui au final n'est pas plus mal.
6.5/10 Magic Cottage est une variation agréable, à défaut d'être bouleversante, des thèmes classiques de la maison hantée et de la possession.
Winter