Fiche n° 927 : Entre les Lignes (The Unwritten 1) de Carey
Couverture :
Résumé :
Cette nouvelle série Vertigo (qui croule sous les critiques élogieuses) met en scène Tommy Taylor, un jeune homme dont le père écrivain s'est inspiré pour son nouveau livre. Tout va bien jusqu'au jour où des rumeurs prétendent que Tom est en fait l'incarnation du héros de l'histoire.
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Mon avis :
Ça y est, The Unwritten débarque en France ! Succès critique considérable aux USA, The Unwritten, c'est LA série Vertigo censée incarner la relève, qualitative du moins, des Fables et autres Y : The Last Man.
Tout semble aller pour le mieux pour Tom Taylor. Son père Wilson Taylor lui a laissé en héritage une série littéraire ultra-populaire, clairement inspirée par Harry Potter. La particularité de la série est que son personnage principal s'appelle Tommy Taylor. Choyé par son agent et vivant au gré des interviews, conventions et diverses promotions de produits
dérivés, Tom ne s'est jamais posé trop de questions au sujet de l'étrange idée qu'a eue son auteur de père de donner son nom au héros de la série. Il suppose comme presque tout le monde que Wilson Taylor s'est librement inspiré de son fils pour créer son personnage.Même si parfois, cette étrange ambiguïté et l'impression d'être juste une image de personnage de fiction l'agace, la vie confortable de célébrité et de rentier reprend toujours le dessus.
Du moins jusqu'au jour où, au cours d'une énième conférence, il se trouve interpellé par une jeune femme qui sème le trouble en mettant en cause sa filiation ainsi que les conditions pour le moins obscures de la disparition de Wilson Taylor. Dès lors, en proie à un déchaînement médiatique et populaire sans précédent, à l'image de l'engouement de la série Tommy Taylor, Tom se penche sur son passé, son enfance, sa relation avec son père, les circonstances de sa
disparition. Les réponses vont très au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer.
Le propos de The Unwritten est très ambitieux. Navigant en permanence entre les plis de la réalité, c'est un récit astucieux, riche d'un très grand nombre de références, directes et indirectes, aux grands noms de la littérature anglo-saxonne. Kipling, Twain, Wilde, Dickens, Orwell, Shelley sont autant de fées penchées au dessus des destinées de The Unwritten.
The Unwritten, c'est une mise en abîme permanente du travail de l'écrivain, un questionnement éclairé de la création artistique et littéraire en particulier. A ce titre, la réunion d'auteurs fantastiques modernes dans le quatrième épisode est parfaitement géniale.
La force de The Unwritten, c'est aussi une oscillation constante entre la comédie, le drame, le fantastique. L'ensemble pourra dérouter, il n'en reste pas moins poétique et ensorcelant. Ce premier volume français de The Unwritten, qui réunit les cinq premiers épisodes américains, commence comme une parodie d'une tournée de promotion du dernier Harry Potter et finit comme un de ces épisodes de Sandman dont Gaiman avait le secret. Ceux sans le personnage principal, en apparence, qui étaient de véritables chefs d'œuvres de poésie et de narration. Le cinquième épisode de ce volume, consacré à Rudyard Kipling, est exactement dans cette veine. Cette série est magique.
8.5/10 Note aisément révisable à la hausse si The Unwritten tient ses promesses. Après avoir effectué un passage remarquable sur Hellblazer, écrit l'une des toutes meilleures série d'urban fantasy avec Felix Castor (voir ICI et ICI), Mike Carey confirme tout le bien qu'on pense de lui avec ces premiers épisodes de The Unwritten. M'sieur Carey, on vous a l'œil !
Winter