Fiche n° 722 : Le Volcryn de Georges R. R. Martin
Couverture :
Résumé :
Les légendes parlent d’une race d’extraterrestres fabuleuse parcourant lentement l’espace, aux manettes de gigantesques vaisseaux à l’apparence de cités d’ombre…
Moi, Karoly d’Branin, je leur ai voué ma vie, et mes inlassables recherches m’ont enfin permis de les localiser. Avec mon équipe, nous avons embarqué à bord de l’Armageddon, vaisseau du commandant Royd Eris. Et dans peu de temps, les volcryns seront enfin à notre portée.
Mais en attendant, l’ambiance est de plus en plus pesante entre nous… Royd Eris refuse d’apparaître physiquement, préférant user d’hologrammes et de communicateurs muraux … Et Thale Lasamer, notre télépathe, fait état d’une menace sourde et mystérieuse…
Peu importe ! Mes volcryns sont tout proches, et je ne les laisserai pas filer !
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Mon avis :
Après avoir publié avec succès les nouvelles d’écrivains comme Michael Moorcok, Thomas Day ou Sylvie Laîné, les éditions des Trois Souhaits (ou ActuSF) lance une nouvelle collection, perles d’épices, dont le but avoué est la publication de courts romans – ou novella – d’auteurs étrangers. Outre la réédition de Baroudeur de l’immense Jack Vance, Robert Silverberg et Georges R. R. Martin sont les deux autres victimes de cette prometteuse collection. Ainsi, Le Volcryn est la traduction de l’une des premières histoires de l’auteur du Trône de Fer, une novella déjà primée par le Locus 1981.
Le Volcryn raconte une quête, celle des volcryns, une race d’extra-terrestres qui traversent – à moins qu’ils ne le fuient ? – l’espace à la recherche de quelque chose ? Ou de quelqu’un ? À la tête de l’expédition, il y a Karoly d’Branin, un vieil homme obnubilé par ses êtres légendaires.
Bien longtemps avant le Trône de Fer qui l’installa au panthéon de la fantasy, Martin savait déjà raconter des histoires et monter des personnages complexes et énigmatiques. Après une excursion réussie dans le domaine du fantastique (cf Riverdream), l’auteur américain signe un court space opera, percutant et astucieux où la folie, la paranoïa et le danger guettent à chaque recoin du vaisseau spatial. Ainsi, des théories toujours plus farfelues abondent sur l’excentrique commandant Royd Eris qui n’ose se montrer en chair et en os. Pour quelles raisons ? Quel secret cache-t-il ? Leur odyssée les verra peut-être percer l’identité de leur mystérieux capitaine, mais aussi et surtout, des volcryns… à moins qu’un destin plus tragique ne les attende. Martin, on le sait, n’hésite pas à maltraiter ses personnages. A les voir s’agiter dans tous les sens, comploter les uns contre les autres et se poignarder dans le dos, ce n’est pas le lecteur qui lui en voudra. Dans Le Volcryn, comme dans le film Sunshine de Danny Boyle par exemple, ce voyage en huit clos voit l’homme confronté à l’immensité du vide... et à lui-même. De fait, plus encore que le secret entourant les volcryns, c’est bien celui de l’humanité qui est centre des interrogations de ce petit space op’ tout à fait recommandable.
8/10 Le Volcryn, c’est un court space op’ en huit clos, intelligent en passionnant, œuvre de jeunesse mais déjà aboutie de l’un des plus écrivains des littératures de l’Imaginaire. Pour 9 petits euros, il serait vraiment regrettable de bouder Le Volcryn et ses 150 pages de voyage au cœur du vide et du cœur humain.
Simatural