Fiche n° 635 : Long John Silver de Dorison et Lauffay
Couverture :
Résumé :
Délaissée par son mari parti découvrir le nouveau monde depuis plusieurs années, lady Vivian Hastings est restée à Bristol, en Angleterre. Seule ? Pas tout à fait : Vivian, consciente de son charme, ne manque pas de courtisans… Ceux-ci ne connaissent pas sa situation matérielle inquiétante : ruinée bien que toujours propriétaire du domaine et, surtout, enceinte...
Tout bascule le jour où Vivian reçoit enfin des nouvelles de son mari qui lui somme de le rejoindre en Amérique du sud où Lord Hasting aurait découvert le mythique trésor de Guayanacapac ! Acculée, Lady Hastings décide de partir et fait appel, malgré les mises en garde du docteur Livesey, à une bande d’hommes sans foi ni loi dont le chef n’est autre que le redoutable Long John Silver…
Informations complémentaires :
Tome 1 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=24697
Tome 2 : http://critic.fr/detail_livre.php?livre=30101
Mon avis :
1785, sur l'Amazone, sous une pluie battante, alors que la mutinerie gronde, l'inquiétant lord Byron Hastings découvre enfin l'objet de sa quête insensée, entreprise des années auparavant. Devant lui, enfin, la cité mythique, l'Eldorado : Guyanacapac.
A l'autre bout du monde, lady Vivian Hastings, vit seule, délaissée dans le manoir de son époux qu'elle va devoir abandonner, contrainte et forcée par le frère de Byron, qui doit trouver une somme colossale, pour permettre au lord de s"enfoncer un peu plus encore dans Guyanacapac, et trouver le fabuleux trésor qu'elle renferme.
Mais lady Vivian Hastings ne l'entend pas de cette oreille et manigance un terrible plan qui lui permettra de ne pas se retrouver au couvent, et d'avoir sa part. Même si cela la force à traverser les mers déchaînées, et surtout, à louer les services de la plus redoutable des légendes vivantes : Long John Silver.
Ce qui frappe, avant tout, c'est la richesse et la densité du scénario, ces trois paragraphes ne résumant que quelques pages du premier tome... Non, ce qui frappe bien sûr, c'est la couverture. On raconte même dans les bas-fonds que celle-ci aurait été réalisée en une nuit... En somme, Long John Silver, c'est un réel casse-tête à décrire, une sorte d'assemblage de morceaux de perfection. S'il n'y avait que deux séries à suivre, celle-ci serait aux côtés de Blacksad.
Long John Silver, c'est un dessin fabuleux, un sens du détail inégalé, des couleurs superbes et des couvertures tout simplement magnifiques. A vrai dire, j'avoue n'en avoir vu qu'une qui m'a autant scotché graphiquement. Cela semble être une étrange manie chez M. Lauffray, puisqu'il s'agit de celle du tome 3 de Prophet.
Au scénario, X. Dorison. Je sais, je me répète, mais pour moi, il n'a pas son pareil en matière de richesse et de complexité scénaristique. Ici, c'est peut être moins capillotracté qu'un Troisième testament, mais quelle ambiance, quelle profondeur, quel charisme des personnages. Pas un seul n'est laissé de côté, tous possèdent leur histoire, leurs forces, leurs faiblesses, même Long John Silver, une légende vivante à visage humain, d'autant plus troublant, d'autant plus inquiétant.
Et le cadre pour finir, un navire, le Neptune, l'océan, la tempête, la piraterie, la vraie, à vous en donner le mal de mer. Manipulations, trahisons, quête désespérée d'un hypothétique Eldorado, jamais on n'a touché la piraterie d'aussi près, sur un navire meurtris par la tempête, mené dans l'ombre par une légende, un paradoxe, rongé par la maladie, pirate déchu, marin vénéré : Long John Silver...
9,5/10 Le plus grand monument de piraterie jamais créé en BD !! Si vous êtes un marin d'eau douce, prévoyez quelques cachets au cas où... ça secoue.
C...